vendredi 20 février 2009

Homme de glace

Un homme de glace, le cœur en feu

Les mots sortent et se gèlent à l’air libre,
Tombant et se brisant sur le sol froid

Les ressentis peinent à murmurer
Pour se rompre eux aussi

Dans ce désert de gel que j’appelle moi
Rien n’est indemne, tout est figé

Au cœur de l’hiver, pourtant, un battement

Au cœur de la nuit, la braise reluit

Mais le silence de glace recouvre la flamme
Et le reflet d’un regard glacial fait retomber le silence

Ce n’est pas la mort, mais son antichambre
Ce n’est pas une vie, mais son absence

Une existence à passer, en surnombre
Un destin déjà vécu, déjà conclus

Un sort déjà scellé sans état d’âme
Reste l’ennui de la fin à venir
…qui se fait attendre

5 commentaires:

  1. Bonjour Monsieur,

    Je suis désolée de vous déranger, et en même temps, j'espère de tout coeur que vous recevrez ce message.
    Je suis profondément boulvérsée de vous lire, en particulier ce poème -là.
    Je suis comme vous, et je ne sais comment vous le dire. Cet homme froid, je le connais, il est dans ma tête. Je suis scindée en trois, il y à mon coeur et mon estomac.
    Je voudrais vous parler, personne ne me comprends véritablement.
    J'écris moi aussi, des textes et de la poèsie. Et je comprends le sens de ce que vous dites.

    Voici un extrait du livre que j'écris en ce moment, c'est l'homme froid qui parle, peut-être le reconnaîtrez vous.
    J'espère que nous aurons la possibilité de nous parler. Pour ma part je commence à peine à comprendre ce qu'il est en train de m'arriver, et les ravages sont effrayant.

    Comment décrire le silence qui s'en suivit ? A nouveau, la glaciale apesanteur de mes pensées repoussèrent au loin la douce brise des émotions qui les avait teintées. Comme un souvenir obscur, les effets qu'elles avaient jadis produit en moi s'étaient évanouit. Mais, malgré cette absence totale d'émotion, il ne faisait pas l'ombre d'un doute pour moi, que mon seul et unique objectif était d’arracher notre cœur des griffes de monsieur K.
    Alors que je fus entièrement absorbé par cette perspective, et les moyens à mettre en œuvre pour y tendre, une étrange sensation à la poitrine troubla ma réflexion.
    Sans attendre, mais d'une gestuelle sereine, je m'extirpa du pull qui me couvrait.
    A l'emplacement de mon cœur, une nouvelle entailles venait d'être gravée dans ma chair. Je n'en ressentis pas la moindre douleur, malgré son hideuse apparence qui laissait pourtant deviner la souffrance qu'elle aurait dut m'infliger. A peine s'était-elle accomplie, qu'une autre la suivit, puis une autre, et ainsi de suite, sans qu'il n'y ai plus la moindre interruption à ce sanglant gribouillage.
    Quelque chose d'atroce était en train de se passer.
    Il l’abîme. Il la tord. Il la déforme. Il se donne pour tâche de la défigurer, de l'anéantir, et, tandis que ses marques s'accumulaient, se chevauchant, s'entrelaçant, je ne pouvais que constater placidement l’étendue du massacre qu'il était en train d'opérer.
    Je savais qu'il m'aurait fallu être dans l'angoisse la plus insoutenable, et pourtant, je m'en trouvais bien incapable, étant imperturbablement habité par la pensée de la nécessité de cette angoisse, sans néanmoins la ressentir.
    Pourtant, d'une logique implacable, j'en conclus rapidement que ce fut indéniablement un avantage. Je suis enfermé ici sans possibilité d'en sortir, et nous ne pouvons plus communiquer ! Qui sait, combien de temps il me faudra attendre encore, avant de voir cette situation se débloquer enfin. Ainsi, il ne me restait plus qu'à prendre patience, ce que je pouvais désormais faire sans embarras aucun.
    D'un geste de la main, j'agrippais le dossier de la chaise pour la tirer, dans un long grincement, au centre de la pièce. Calmement alors, je m'assis, croisant le bras avant de sceller doucement mes paupières.
    Les entailles dans ma chair continuèrent à s'amonceler irrémédiablement, et, tandis que je les ignorait de ma suprême indifférence, mon intellect souverain, acheva de plonger la pièce toute entière dans ses douces rigueurs hivernales.
    « Evy... Quoi qu'il te fasse subir en ce moment, et jusqu'à ton retour, tu occuperas chacune de mes pensées. Reviens-moi, dés que possible. »

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