samedi 25 juillet 2009

La vérité

Tout ce qui est écrit sur ce blog ne reflète peut-être pas mon histoire. J'ai du mal à croire que ce soit moi qui ais vécu tout ce qui est décrit ici directement ou indirectement. Mais si ce n'est moi personnellement, alors le personnage de ce blog n'est rien d'autres qu'un personnage construit sur l'histoire véridique de tant d'autres enfants et adultes.

J'ai du mal à faire confiance à mes images et à mes mots. Je suis perdu dans un flot de mots : ces mots, ces images, je ne sais pas d'où elles viennent. Il est trop tard pour me retrouver à distance de dizaine d'années.

Un jour, il faudra que j'enterre tout cela, que j'organise l'enterrement d'un passé à jamais passé et perdu dans le néant. Je ne suis pas ce que je dis, ce que je pense. Je ne suis rien de tout cela, rien du tout. Un trou noir.

Je suis une mosaïque de réalités qui me dépassent, la représentation de quelque chose qui est déjà représentation, un être sans consistance, un fantôme de moi-même et des autres.

Je ne suis rien, pas même la poussière sous ce balai de sorcière.

mercredi 15 juillet 2009

Le repli

Je me recroqueville sur moi-même, comme un être sec et cynique. Ne sort de moi qu'une boule de haine sans objet que je déverse sur le monde, éclaboussant les passants.

A peine ouvré-je la bouche que le flot déborde et menace quiconque au détour d'un mot, à l'ombre d'une pensée. Sans crier garde, les griffes sortent et taillent discrètement les chairs s'aventurant trop proche.

Reste le silence: garder le silence pour ne faire de mal à personne.

Se recroqueviller sur soi, étouffer sur sa propre haine.

Soupirer parce qu'il faut soupirer.

Haïr sans trop savoir quoi.

Se préparer à dépérir.

A mourir.

Peut-être.

Ou tout foutre en l'air.

mardi 7 juillet 2009

Ne pas penser

Envie de frapper. Tout me fait mal. Envie de tuer. Envie de me tuer. Rien n’a de sens. Envie de ne plus avoir envie de rien. Me fondre dans le néant.
Il est des morts qui sont mieux ainsi.
Rester drapé dans mon suaire de nuages et d’étoiles. Rêver l’existence en me disant que ce sera autrement, quand je me réveillerai. La vie est un désert peuplé de mirages. Se dire que tout est mirage, que la souffrance s’évaporera, que ce n’est pas vraiment de la souffrance, mais l’illusion d’une fausse douleur.
Ne pas suivre les mots qui surgissent au détour d’une image. Ne pas voir. Ne pas crier, mais se laisser étouffer et partir, partir loin… Se laisser aller… L’asphyxie qui fait dérailler l’esprit, voguer vers d’autres rives, en planant, en flottant dans l’air qui me manque.
Voilà. Je n’en dirai pas plus.