dimanche 15 février 2009
Sur place
Tu marches, mais restes sur place. Tu parles, mais personne ne t'entend. Les regards te traversent. Tu voies, mais ne sens pas. Tu es là, puis plus loin, et plus loin encore. Tu reviens, et déjà tu repars. Ta valise est toujours vide, jamais posée, jamais ouverte. Ton bagage si lourd fuit les mains qui le cherchent. Tu ne ressens rien, tu es décharné: ton corps flâne dans l'existence, mais ton coeur est sec. Tes yeux pleurent, oui, mais sans larmes. Tout est fini depuis le début: le jour où tu posas le regard sur cette femme qui serait ta mère, tout fut dit. Les grimaces n'ont pas servi à donner la joie, les baisers n'ont pas servi à réchauffer la flamme: tout était vain, car mort d'une autre mort. Tu repars, mais ton pied ne se lève pas. Collé, figé dans ce passé si présent, sans paroles. Cauchemar ? Non, réalité mortelle d'ennui, réalité d'un châtiment éternel sans motif aucun. Qui a vu l'enfant mort-né ? Non, il est enterré quelque part derrière un cimetière de campagne. Qui est mort ? Le corps, ou celui qui l'a enterré ? A-t-il jamais existé ? Qu'importe ! Où est la réalité ? Où est l'enfer ? Et à quoi servirait un Paradis ?
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