Le corps nous parle une langue que nous comprenons d'instinct. Le corps nous parle, lorsque nous voulons bien le comprendre. C'est ce dos raidi, ce ventre tendu, l'estomac en boule, la tête nauséeuse. Le corps nous dit des choses que nous voudrions être loin et il nous en dit bien d'autres qui seraient à se pendre. C'est cette main qui tremble, cette douleur aux reins, c'est aussi le souffle qui s'affole sans que l'air ne passe. Mais le corps nous parle de peurs qui ne sont pas de lui, il nous raconte des peurs qui sont de l'esprit. Le corps n'a pas peur du monde, mais il a peur de ces peurs, car lui ne comprend pas l'esprit. Face aux peurs du corps, ce n'est donc pas lui qu'il faut chercher, car il ne dit que la peur de la peur, mais c'est l'esprit qui a peur.
Somme toute, c'est cela que nous dit le corps, l'esprit. Mais l'esprit ne veut pas se regarder et détourne poliment l'attention sur le corps qui s'étale alors en miroir. Et dans ce va-et-vient, je suis pris de vertige, coincé entre la peur du corps et la désincarnation de l'esprit.
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