jeudi 7 mai 2009

mardi 5 mai 2009

Dessiner, mais ne pas être entendu (quel beau dessin!)

Vidéo contre la violence contre les enfants

Defilement

Les voitures défilent sous mes pieds, mes pensées s'engourdissent.
Les pieds se mettent à trembler tandis que les phares traversent mon regard.

Le flot incessant des engins qui écrasent tout devant eux fait s'emballer mon coeur.

Il suffirait d'un instant.

Au loin mes enfants, à l'horizon. Quelque part sur le côté, témoin muet, l'Amie avec un grand "A", celui d'Amour.

Les voitures continuent de défiler, indifférentes à mon sort, au sort de quiconque traverserait leur chemin.

La respiration s'affole l'espace d'un moment, un long moment. Pas ce soir.

lundi 4 mai 2009

Ecrire

Ecrire pour exprimer, pour pousser en dehors ce qui pourrit au dedans.

Ecrire jusqu'à en rire, jusqu'à en mourir.

Ecrire pour ne plus fuir, mais fuir encore, une dernière fois, comme un tendre au revoir à une souffrance en partance, un dernier retour de douleur qui s'éternise.

Ecrire jusqu'à en pleurer, jusqu'à s'effeuiller.

Ecrire encore pour souffrir et faire souffrir, écrire pour se dire qu'on vit, qu'on existe, et puis ne plus y croire.

Ecrire pour exprimer, ou bien pour imprimer en soi, encore et encore, un semblant de douleur, ou une douleur qui fait semblant de rire.

Car écrire pour en rire, pour ne plus pleurer.

Ecrire pour déprimer sans rien supprimer de sa vie, écrire pour s'envoler et revenir, ou ne pas revenir, selon que le vent souffle de ci ou de là, ou ne souffle plus.

Ecrire pour s'essoufler, sans jamais s'essoufler.

Ecrire pour s'ennuyer, et s'ennuyer de s'ennuyer.

Ecrire pour réprimer en soi la vie, mais aussi pour libérer la vie.

On perd une vie, on en retrouve une autre, jusqu'à ce qu'on perde celle-ci pour retrouver celle-là.

Ecrire comme un ivrogne qu'on abuse, comme un enfant qui balance la tête tandis que sur lui les corps s'affairent.

Ecrire pour ne plus penser, s'abstraire, se distraire.

Ecrire pour s'aveugler de ces peaux blanches, de ces ventres repus, poilus comme les pattes des araignées.

Ecrire comme une gouttière distillant ses liquides douteux, eaux de pluie, larmes de pluie, pluie de sueur suintant d'autres liqueurs.

Ecrire pour dire l'horreur, mais en la voilant: relevant juste un pan de tissu pour faire deviner le peu qui fera chavirer l'esprit, mais sans lever le mystère.

Ecrire pour se cacher aux autres et à soi-même, écrire pour se dénuder et se dissimuler derrière sa nudité.

Ecrire, cela sert à tant de choses, n'est-ce pas ? Tout dépend du chemin qu'on prendra ce jour-là, cette vie-là.

Enfin, écrire quoi...

Si je pouvais...

Si je pouvais effacer sur mon corps ces caresses alcooliques

Si je pouvais effacer sur mon corps ces plaisirs imposés

Si je pouvais effacer sur mon corps ces regards lubriques

Si je pouvais effacer de mon être cette vie volée

Si je pouvais, mais je ne peux pas

Tout est à refaire, tout est à faire

Si on pouvait, mais on ne peut pas

Reste à survivre, reste à se taire

Et la nuit passe

Et la vie passe

Un coeur de glace

Qui n'a plus sa place

Fin