mercredi 29 septembre 2010

Est-ce que c'est permis ?

Est-ce qu'il est permis, est-ce que c'est bien,
de dire que votre mère a pris votre sexe entre les dents
comme pour l'arracher lorsque vous n'aviez pas quatre ans ?

Est-ce qu'il est permis, est-ce que c'est bien,
de dire que sa meilleure amie vous demandait de la lécher
même avec le sang menstruel ?

Est-ce que ce n'est pas trop cru, trop dégoutant,
de dire qu'un homme vous a soulevé une jambe pour vous violer
tandis que l'autre vous collait le ventre au visage ?

Est-ce qu'il bon, est-ce qu'il est pensable,
de dire que votre mère vous a collé sa langue dans la bouche
avec son odeur de vin alors que vous n'étiez qu'enfant ?

Est-ce qu'il est bon, est-ce qu'il est pensable,
de dire que même un chien aurait pu vous prendre pour objet
en pleine nuit, entouré d'un groupe hilare ?

Est-qu'il est concevable, est-ce qu'il est possible,
que des adultes entourent le corps d'un bambin
pour lui cracher dessus chacun tour à tour ?

Est-ce qu'il est de ce monde de rêver la nuit avant de s'endormir
à des enfants lâchés dans les prés tandis que les grands s'apprêtent
à les prendre en chasse pour ensuite les ligoter ?

Est-ce qu'il serait admis, est-ce qu'on serait autorisé,
à parler d'un enfant qu'on mène aux toilettes
pour lui enfoncer son sexe dans la bouche ?

Est-ce qu'il serait concevable, envisageable,
qu'on nous parle d'une petite tête clouée au sol
par une énorme botte, juste sous une roue de voiture ?

Est-ce qu'il serait recevable, acceptable,
d'entendre qu'une femme mûre avec rien sous la blouse
demande à un garçon de pas dix ans de la carresser ?

Que dirait-on de celui qui avouerait avoir vu en lui-même
sa meilleure amie violée sur la table de la salle à manger
pendant la fête du village, un soir d'été ?

Non, bien entendu, rien de cela n'est dans l'usage accepté.
Cela ferait jaser les bien-pensants et vomir les commères attablées.

Chut, silence...

mercredi 8 septembre 2010

"Celui qui agit sur ses semblables est un fantôme et non pas une réalité - L'homme éminent apprend peu à peu qu'en tant qu'il agit il est un fantôme dans le cerveau des autres, et il en arrive peut-être à la subtile torture de l'âme de se demander s'il ne faut pas conserver le fantôme de soi pour le bien de ses semblables." (F. Nietzsche, Opinions et sentences mêlées, n° 300)

Nietzsche parle des "hommes éminents", mais n'en va-t-il pas de même du pédophile dans le cerveau de sa victime ? Le traumatisme subi persiste dans l'esprit de la victime sous forme de "fantôme". Le fantôme entretient notre honte, notre dégoût de nous-mêmes, et ainsi de suite.