LE SYNDROME POST-INCESTE CHEZ LES FEMMES ET LES HOMMES
LISTE DES CONSEQUENCES DE L'INCESTE CHEZ LES SURVIVANTS
par E. Sue Blume, C.S.W., Diplomate in Clinical Social Work, auteure de deux livres : Secret Survivors: Uncovering Incest and Its After-effects in Women et You're Still.
L'inceste constitue une violation tellement traumatisante que souvent les victimes oublient que cela leur est arrivé. Mais les cicatrices émotionnelles sont bien présentes, même si elles paraissent déroutantes à cause de leur manque de signification apparente. Les problèmes continuels dans les relations, la sexualité, la confiance, le contact physique, les dépendances, la dépression et la culpabilité peuvent, quand leur cause est inconnue, donner le sentiment de devenir fou et de perdre le contrôle de soi-même. Cette liste peut être utilisée pour aider l'adulte survivant à s'identifier en tant que victime d'inceste, pour qu'il sache qu'il existe bien des raisons aux difficultés qu'il éprouve, et qu'en fait, ces "problèmes" sont un moyen de contourner une douleur insoutenable.
L'inceste, la forme la plus commune d'abus sexuel sur un enfant, est avant tout un abus sur un enfant, un abus des limites personnelles et sexuelles de l'enfant par une personne de confiance censée prendre soin de lui. L'inceste est toute utilisation d'un enfant mineur pour satisfaire des besoins sexuels et/ou émotionnels d'une ou plusieurs personnes dont l'autorité s'appuie sur des liens affectifs avec l'enfant. Il faut noter que l'inceste est un abus qui se retrouve dans une relation de pouvoir et pas forcément uniquement dans les liens du sang : c'est la violation de la confiance qui entraîne les plus gros dommages chez l'enfant.
1. La peur de se retrouver seul dans le noir, de dormir seul; les cauchemars, les peurs nocturnes (surtout la poursuite, la menace et l'enlèvement);
2. Ne pas exprimer sa sensibilité; la peur de l'eau sur le visage durant le bain ou en nageant (sentiment de suffocation);
3. Aliénation à l'intérieur de son propre corps; incapacité à prendre en compte les signaux de son corps ou bien d'en prendre soin; mauvaise image de son corps; prise ou perte de poids pour éviter d'attirer l'attention sexuelle;
4. Problèmes gastro-intestinaux; problèmes génitaux (dont les infections vaginales spontanées); maux de tête, arthrite ou douleur aux articulations;
5. Porter de nombreux vêtements, y compris en été; porter des vêtements larges; incapacité à se dévêtir dans les situations appropriées (pour nager, pour se baigner, pour dormir); contraintes très importantes pour l'intimité dans la salle de bains.
6. Désordres alimentaires, abus de drogue ou d'alcool (ou abstinence totale); autres dépendances; comportements compulsifs;
7. Automutilation; blessures auto-infligées;
8. Phobies;
9. Besoin d'être invisible; perfectionnisme;
10. Pensées suicidaires; tentatives de suicides; obsession du suicide;
11. Dépression (parfois paralysante); pleurer sans raison apparente;
12. Problème de colère; incapacité de reconnaître, d'admettre et d'exprimer sa propre colère; peur d'une colère réelle ou imaginaire; constamment en colère; très grande hostilité à l'égard de toute personne du sexe ou de l'ethnie de l'agresseur;
13. Dépersonnalisation; faire des malaises, des crises dans des situations stressantes; être toujours en crise; insensibilité psychique; douleur physique ou insensibilité associée à des souvenirs particuliers, des émotions (par exemple la colère) ou des situations (par exemple les relations sexuelles);
14. Contrôle rigide du processus de pensée; manque d'humour ou sérieux extrême;
15. Se réfugier dans l'enfance, s'accrocher à quelqu'un, se recroqueviller dans un coin (comportements pour rechercher la sécurité); nervosité à l'idée d'être vu ou surpris; se sentir épié;
16. Problèmes de confiance; incapacité à faire confiance (on n'est pas en sécurité lorsque l'on fait confiance ); accorder trop de confiance; accorder sa confiance sans discernement;
17. Prise de risque élevée ("défier le sort"); incapacité à prendre des risques;
18. Problèmes de limites; contrôle, pouvoir, territorialité: peur de perdre le contrôle; comportements compulsifs/obsessionnels (tentative de contrôler des choses sans importance juste pour contrôler quelque chose!); confusion entre sexe et pouvoir;
19. Culpabilité / honte / très faible estime de soi / se sentir bon à rien / haute estimation des petites faveurs des autres;
20. Comportement de victime (persécuter quelqu'un après avoir été soi-même victime), surtout sexuellement; aucun sens du pouvoir ou bien du droit d'imposer des limites; incapacité de dire "non"; rechercher des relations avec des personnes beaucoup âgées (commence à l'adolescence);
21. Envie d'aimer et d'être aimé; savoir et faire instinctivement ce que l'autre personne veut ou espère; les relations sont de grands échanges (l'"amour" a été pris, mais non donné);
22. Sentiment d'abandon;
23. Incapacité de se souvenir de certaines périodes (surtout entre 1 et 12 ans), ou d'une personne ou d'un lieu spécifique;
24. Sensation de porter un lourd secret; être pressé de le dire ou bien au contraire avoir peur qu'il soit révélé; penser que personne ne le croira. Etre généralement secret. Se sentir "marqué";
25. Se sentir fou; se sentir différent; se sentir irréel alors que tous les autres sont bien réels, ou inversement; se créer des mondes imaginaires, des relations ou des identités (par exemple pour une femme, s'imaginer, se croire un homme c'est à dire, pas une victime);
26. Déni; aucune conscience de ce qui s'est passé; répression de la mémoire; faire semblant; minimiser ("ce n'était pas si grave"); avoir des rêves ou des souvenirs ("c'est peut-être mon imagination") (flash-back); très fortes réactions négatives "inappropriées" à l'égard d'une personne, d'un lieu ou d'un événement; flashs (lumière, lieu, sensation physique) sans avoir aucune idée de leur signification; se souvenir de l'environnement mais pas des faits. La mémoire peut revenir par le dernier événement traumatisant ou bien l'agresseur. Les détails de l'abus peuvent ne jamais revenir à la mémoire; quoiqu'il en soit la guérison peut intervenir même si on ne se souvient pas de tout. Votre inconscient libère les souvenirs au moment où vous êtes capable de les affronter.
27. Problèmes sexuels; le sexe est quelque chose de sale; aversion à être touché, surtout lors des examens gynécologiques; très forte aversion pour certaines pratiques sexuelles, ou au contraire très fort désir; sentiment d'être trahi par le corps; problème pour mêler sexualité et émotions; confusion et mélange de sexe/affection/domination/agression/violence; avoir besoin d'une relation de pouvoir dans les relations sexuelles; abuser des autres; séduction "compulsive" ou au contraire tout faire pour ne pas être séduisant; besoin d'agresser ou incapacité totale à agresser; relations sexuelles impersonnelles et dénuées de sentiments avec des étrangers avec incapacité d'avoir des relations intimes dans le cadre d'une relation amoureuse (conflit entre la sexualité et l'attention); prostitution; strip-tease; acteur porno; dépendance au sexe; refus du sexe; arrêt des relations sexuelles; pleurer après l'orgasme; sexualiser toute relation; réponse érotique à tout abus ou colère; fantasmes de domination ou de viol (culpabilité et confusion); Remarque : l'homosexualité n'est pas une conséquence de l'inceste;
28. Comportement ambivalent ou conflictuel dans les relations; Remarque : les partenaires de survivants souffrent également souvent de conséquences du syndrome post-inceste, surtout dans les comportements sexuels et relationnels;
29. Refus de se voir dans un miroir (invisibilité, honte, faible estime de soi, méfiance à l'égard des apparences);
30. Désir de changer de nom pour se dissocier de l'agresseur ou prendre le contrôle de soi;
31. Ne supporte pas le bonheur; réticence ou retrait par rapport au bonheur;
32. N'aime pas faire du bruit y compris pendant l'acte sexuel, en pleurant, en riant, ou tout autre fonction corporelle; très grande attention portée à la parole (attention particulière au choix des mots des autres; voix très douce, surtout quand il y a besoin de se faire écouter);
33. Vol;
34. Personnalité multiple.
Remarque pour les thérapeutes : tout le monde, et en particulier ceux qui ont besoin d'une psychothérapie, peut manifester ces symptômes bien que certains soient particuliers aux victimes d'abus sexuels dans l'enfance. Quand ils apparaissent ensemble, il y a une probabilité importante qu'un inceste soit survenu dans l'enfance.
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RépondreSupprimervoilà, je viens de recommencer le texte parce que j'ai eu un problème au moment de l'inscription...
RépondreSupprimerCe que j'ai écris avant n'est pas très français, l'émotion prend le pas sur la syntaxe.
Je disais donc, que mon moral, c'est un peu comme les montagnes russes, un jour j'ai l'impression que je vais pouvoir tout résoudre,et le lendemain je vois tout en noir.Même ce qui est positif ne l'est plus.
Enfin, avant tout ça, mon moral était tout le temps dans le fond, donc on peut dire qu'il y a progrès.
Mais cette fluctuation de moral, me gêne quand même, parce qu'il m'arrive de faire des projets, et puis je n'arrive pas au bout à cause de cela.
Je suis tout le temps déçue par le genre humain...Je sais que c'est pas très gentil de dire ça, surtout que vous qui me lisez vous faites partie de ce genre là.
Mais voilà mon problème, j'ai très très difficile de faire confiance, à part à mes enfants, aux autres personnes.
On m'a tellement menti, dis qu'on m'aimait et puis fait les pires vacheries que je suis méfiante.
Je fais beaucoup d'efforts pour ne pas devenir asociale,et surtout pour rester insérée dans la société.
J'ai l'impression que non seulement les hommes viennent d'une autre planète, mais aussi les femmes;bref je cherche souvent ma place..
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RépondreSupprimermaman, je me souviens de ce jour
RépondreSupprimerou tu es venue à ton tour,
tu es venue me chercher à l'orphelinat
comme on achète des ananas
Oui, j'étais la petite fille aux cheveux noirs,
dont tu rêvais seule dans le noir,
tu es venue et tu m'as regardée
j'ai pensé, suis je assez lavée?
j'avais tellement envie de te plaire, envie d'avoir enfin une maman,
que je me suis dit, si je suis gentille
c'est sur qu'elle voudra que je devienne sa fille
mais ton amour,était inaccessible pour moi
et je m'y suis cassée les dents plus d'une fois
je devais être ta confidente,
et moi qui étais
dans la tourmente,
comment aurais-je pu répondre à tes demandes?
Souvent j'ai pleuré,seule dans mon lit
je me suis dit
s'il y a un bon dieu sur cette terre,
il fera tout pour que je sorte de cette misère
Depuis lors j'ai perdu la foi
en même temps que j'ai vu grandir mon désarroi
Maintenant, je sais que tu ne m'aimeras pas
parce que tu voulais que je ne grandisse pas
Je voudrais rien qu'une fois
que tu me prennes dans tes bras
Je voudrais rien qu'une fois tu me prennes sur tes genoux
et que tu me dises que je suis le plus beau des bijoux
Je voudrais que tu me dises que je suis une femme bien
toi qui m'a toujours traitée comme une moins que rien
Je voudrais ne plus pleurer
et pouvoir tout effacer
Je voudrais être une magicienne
et à nouveau que la vie revienne
comme elle aurait dû être
tout à fait diffèrente de la mienne
je voudrais m'appeler de nouveau Eléna
moi qui suis devenue une autre pour toi
maintenant, je n'ai plus ma place ici bas
je suis vaincue dans mon combat
ma vie est en sursis
et la douleur en fixe le prix
j'ai voulu être quelqu'un de bien
mais tout cela en vain
tout est noir, comme le désespoir
tout est gris, comme mes cris
non, je ne suis pas seule
la dépression est devenue mon amie
elle est fidèle et me suit
inéxorablement quelque soit mon chemin
je sais que je la retrouverai le matin
Oui Eléna j'ai certainement encore quelques ressources insoupçonnées, mais je dois pour cela puiser très loin au fond de mon désespoir...
RépondreSupprimerJe suis contente si malgré tout j'ai pu vous apporter un instant de réconfort dans cette dure réalité qu'est notre vie.
Je vous souhaite un bon courage et vous dis à bientôt si vous le désirez.
Amicalement, Marianne.
Philippe je veux bien échangé des poèmes.
RépondreSupprimerJe tenais aussi à te dire qu'en aucun cas tu n'as lieu de te sentir ridicule et encore bien moins honteux,au contraire il faut profiter de publier ou d'exprimer certaines choses sur ce blog, tu n'oserais peut-être pas le faire ailleurs.Je veux bien que l'on s'aide l'un l'autre.
Nous reparlerons de tout ceci si tu le veux bien.
Je suis désolée,je viens encore encore exprimer ma tristesse après un week-end passé seule,à ne pas sortir..
RépondreSupprimerSournoise dépression.
De mon esprit elle a pris possession
Cette fichue maladie appelée dépression
Elle s'est doucement posée
Pour finalement s'imposer
Altérant mes facultés
Au point de m'envoûter
Elle a une telle emprise
Impossible de lâcher prise
Moi qui paraissait si forte
Plus rien ne me réconforte
Plus les jours passent
Moins je me sens à ma place
Sur cette immense terre
Où je vis un enfer
Étant en grande souffrance
Plus rien n'a d'importance
Un jour de profond désarroi
Elle aura raison de moi
Ce sera son dernier mot
Pour une libération,celle de tous mes maux.
Pourquoi cette vie...
RépondreSupprimerC'est encore un soir
Où tout est bien noir
Je me sens si mal
Je me sens si sale
Oui j'existe
Mais je suis si triste
Tout va de travers
Je suis si amère
Pourquoi cette vie
Pleine de mépris
Dans ce monde obscur
Tout n'est que tortures
De nombreux malheurs
Si peu de bonheur
Juste une petite trêve
Pour un peu de rêve...
Hier soir,je me sentais si mal,que j'ai failli commettre l'irréparable,le téléphone a sonné,c'était ma fille.Il y a vraiment des choses bizarres dans la vie quelquefois,comme si elle avait ressenti que quelque chose n'allait pas,je ne lui ai bien sur rien dit.
RépondreSupprimerJ'ai à nouveau pensé que je n'avais pas le droit de lui faire ça, je l'aime tant...Mais en même temps j'en ai tellement marre de cette vie je vous assure...C'est donc en pensant à elle que j'ai appelé un centre d'écoute pour personnes en détresse morale,je me suis longuement confiée afin d'essayer de trouver un peu de réconfort. Mais serai-je capable de penser assez fort à ma fille à chaque fois? une question à laquelle je suis incapable de répondre...Je serai enfin si paisible si je n'étais plus là.
Pour tenter de me raccrocher à nouveau à cette vie hier soir ,j'ai relu un poème que j'avais écris pour elle et que je vais vous faire partager.
Mon plus joli cadeau.
Rien de plus beau ne m'a été donné
Que le jour où ma fille est née
De mes bras je l'ai enveloppée
Pour la chérir et la choyer
Jour après jour
Je l'ai nourrie de mon Amour
Mon Amour de maman
Moi qui en manquait tant...
J'ai couvert de tendresse
Cette petite Déesse
Aux grands yeux bleus rieurs
Mon plus grand bonheur
Aujourd'hui devenue adulte
Dans mon esprit qui n'est que tumulte
Je pense à elle très fort
Pour un instant de réconfort
La rendre heureuse a été mon défi
Que j'estime avoir réussi...
Voilà je souhaitais simplement me confier.
Marianne,
RépondreSupprimerta fille est ce que tu as de plus cher.
Tu l'as rendue heureuse.C'est formidable.
Ne détrit pas tout ce que tu as mis en place en commentant l'irréparable.
Je te le dis, même si moi aussi j'ai des idées noires, je ne pourrai jamais me suicider,parce que détrirai le vie de mes enfants en même temps que mienne.
Je ne sais pas si tu as déjà l'occasion de parler avec des familles qui ont vécu le drame du suicide.
Mais je connais plusieurs familles dans le cas.
La mienne est dans le cas.Le père de ma fille s'est suicidé alors qu'elle avait à peine 14 mois.Je peux te dire que tu ressens l'anéantissement, et aussi une culpabilité TERRIBLE;
Je sais que c'est très dure pour toi, mais ne permet pas à ta fille de vivre la mort de sa maman de cette manière.
Je peux te dire que pour une enfant c'est une épreuve très dure; et toi qui à vécu l'inceste, et qui à été traumatisée à vie, ne fait pas ça à ta fille.
Ma fille n'a pas connu son père, et son suicide est quand même très dure pour elle.
Elle lui avait écrit un poème, qu'on a déposé sur la tombe , pour dire combien il lui manquait.
Essaie d'imaginer ta fille dans cette situation, remplie de regrets, devant son échec de ne pas avoir pu t'aider;
Prends patience, tu vas aller mieux.
RépondreSupprimerLaisse toi le temps de sortir de cette dépression.
Permets toi d'être malade, et aussi fais tout pour en sortir.
Ta fille aura peut être des enfants, je suis sûre que tu aimerais les connaître.
Quand tu iras mieux, fais en sorte de rencontrer des gens biens.
Puisque tu as du talent pour écrire des poèmes, tu aurais essayer d'en écrire de toutes sortes.Il n'y à pas que la tristesse dans la vie...même si je sais que tu vois tout en noir.
Tu aimes les fleurs,ici en belgique, on a des cours d'arts florale...£_
Je suppose que tu peux trouver ça aussi en France.
Lance toi le défaut suivant(moi je me dis ça)
Mon père à voulu me détruire, mais il à râté, oui je suis malade à cause de lui, mais je vais gagner ce combat....
Tu sais ton ex mari est un mec toxique, nocif, un connard quoi...Mais il y a pas que des connards chez les hommes.Il y a aussi des hommes attentionnés, doux, prévenants...
Ta vie n'est pas finie, tu as encore des choses à faire, et de toute façon un jour tu mourras(comme tout le monde), donc en attendant, pourquoi ne pas te créer une existence convenable pour toi.
De toute façon , tu peux pas te Suicider...Balavoine le disait dans une chance, tu peux pas et moi non plus.
RépondreSupprimerNous ne pouvons pas parce que notre rôle de mère n'est jamais fini...
Tu dois t'occuper de ta fille, et aussi de toi.
Donc, tu as encore beaucoup de choses à faire sur la terre.
Ne permet pas à ton père de'gagner', oui tu es une femme bien, une très bonne mère et tu vas continuer à le prouver.
Eléna.Survivant de l'inceste
Eléna,
RépondreSupprimerJe vais juste écrire quelques lignes car je suis vraiment mal,je suis désolée de toujours me répéter,je m'en veux tellement d'être dans cet état, j'ai énormément de difficultés à lutter,je ne me reconnais plus...
J'ai l'impression de mourir un petit peu chaque jour...
Je ne mange plus,je ne sors plus,j'ai perdu goût a tout ce qui se rapporte à la vie.
Tu sais Eléna,J' ai réussi à tout maîtriser jusqu'à maintenant,cette dépression est une des rares choses que je n'arrive pas à contrôler,pourtant crois moi j'essaie de tout mon coeur, j'ai peur de lâcher prise.
Je sais bien que tu as raison dans tout ce que tu me dis, j'aime ma fille plus que tout,mais à certains moments on ne pense à rien d'autre que s'en aller...
Je te remercie de me soutenir,tu es gentille,excuses moi de te raconter des choses aussi tristes.
Amicalement. Marianne
Philippe, j'espère que tu vas mieux.
RépondreSupprimerMerci d'avoir publié mon poème, le ressenti que j'y exprime n'a jamais été aussi présent,crois moi..Ma souffrance est devenue bien trop pesante, beaucoup trop... je ne supporte plus du tout.Ce n'est pas possible de continuer à vivre ainsi.
Cette semaine a été une horreur.
RépondreSupprimerDeux très grosses mauvaises nouvelles.
Je réalise qu'on est vraiment pas grand chose sur le terre.D'un moment à l'autre la vie peut s'arrêter.Et là, on ne peut plus rien y changer.
Rien n'est vraiment jamais acquis défInitivement, c'est pour cela qu'il faut profiter de chaque seconde de bonheur.
Je dédie ces mots à mon chat préféré qui vient de mourir, pour mes enfants et moi, il faisait partie de notre famille.
Souvent, il me tenait compagnie dans mes moments de solitude.
Repos en paix mon fifi à moi,mon chatchien.
Tu m'as apporté plus d'amour que certains ^^etre humains qui se voulaient supérieurs .
Le jour ou j'ai eu mon accident, et que j'étais défigurée, toi tu miaulais et tu demandais toujours mes caresses.
La plupart des gens, me regardaient comme un monstre.Ton amour était pur et sincère.
Eléna
Eléna, je suis bien triste pour toi car je sais ce que tu peux ressentir, ayant eu moi-même à deux reprises des chiens,cela a été un déchirement lorsqu'ils m'ont quittée. Je suis d'accord avec toi pour dire qu'ils nous vouent amour inconditionnel que les humains ne nous donnent pas...Ils reçoivent sans rien demander en retour,ils sont là tout simplement, même lorsque l'on est au plus bas ils sont toujours là prés de nous pour nous apporter un peu de réconfort...Ressentant chacune de nos émotions.
RépondreSupprimerJe suis avec toi en pensées dans ce moment de grande tristesse.
Bien amicalement, Marianne.
J'ai oublié de te te dire Héléna, si tu as besoin de te confier n'hésite pas, malgré mon profond mal être,je sais bien que d'autres que moi souffrent,pour cela si je peux t'apporter un petit peu chaleur humaine,je suis là...
RépondreSupprimerQue ton petit chat repose en paix...
Bon courage à toi.
Marianne.
Chère Elena, je suis désolé pour toi. Pour la nouvelle que tu mentionnes parmi les deux grosses mauvaises nouvelles, je me permets toutefois de dire qu'il faut prendre garde à ne pas reverser sur les animaux qui, quoique proches, ne communiquent pas avec nous de la même façon et avec la même affectivité que nous, une affection qui devrait naturellement avoir pour objet d'autres êtres humains. Je comprends la raison de tout cela, mais si nous voulons un jour arriver à vivre avec la dignité que nous méritons, alors nous devons être à même de faire des choix affectifs qui aillent au-delà des animaux domestiques.
RépondreSupprimerCela peut sembler dur de ma part, et pourtant j'aime les chats, mais je les aime libre, indépendant, et puisqu'ils doivent mourir un jour avant nous, et bien qu'ils meurent heureux. Alors, il n'y a rien à regretter.
Nous avons toujours eu des chats lorsque j'étais enfant. J'ai retrouvé mon préféré empoisonné derrière un fauteuil. Je devais avoir autour de 10 ans. Les voisins qui ont fait cela savaient sans doute ce que nous vivions, mais ils s'en moquaient. Pourtant, je n'ai pas démontré une grande tristesse. Je ne sais même plus ce que nous avons fait du corps. Je pense que j'ai un rapport bizarre avec la mort: le cadavérique ne me gêne pas, et j'ai même été fasciné par des cadavres de brebis grouillant de vers. Est-ce qu'il y a une explication à cela ? je ne sais pas. J'ai le vague souvenir d'une chose morte dont on devait se débarasser - un enfant mort-né ? un foetus ? Face à un cadavre, je suis froid, sans émotion, sans même de curiosité annalytique, détaché, comme dans ce rêve que je fis un jour: un désert de type australien, un aventurier de type western avançant à pied. Au loin un aborigène accroupi devant quelque chose. En s'approchant, cette chose est un cadavre d'homme, cuisses écartées, éviré, sanglant, edt les mains et la bouche de l'aborigène sont ensanglantées. Pas un son sous le soleil brûlant. Des regards vides, comme morts. Lequel des personnages est le mien ? Les trois, aucun, je ne sais pas.
La vue du sang captive mon regard. La vue de la chair en décomposition, de la mort grouillant de la vie de ces larves de mouches, de ces odeurs fétides qui me rappellent d'autres odeurs, de la pourriture, tout cela crée en moi un état qui ressemble sous pas mal d'aspects à de la dissociation. Tout cela est telllement atroce que je ne peux pas associer le corps de la personne ou de l'animal que j'ai aimé à cette chose raide au regard vitreux. L'objet d'affection est parti, une histoire s'est terminée, et si cet objet a vécu heureux, alors je suis en paix.
J'ai aussi un regard particulier sur le passé qui s'efface au fur et à mesure qu'il s'éloigne, comme si je vivais entre deux brouillards, devant et derrière. Là encore, cela entraîne une perte de sentiments, comme une indifférence froide vu de l'extérieur, comme si je me moquais de tout - mais ce n'est pas le cas.
Tout cela pour expliquer que mes remarques en introduction sont sans doute tachées de ces déformations multiples dans ma perception de la vie, dans ma conformation affective. J'ai parfois honte, comme si je me sentais incapable d'aimer de la même manière que les autres, comme si on avait coupé une partie de mon cerveau, celle qui ressent les choses et les êtres.
Et pourtant, je sais que malgré tout, je ressens de l'intérêt pour les autres, pour toi, Eléna, qui souffre sans doute pour d'autres choses encore que pour la mort de cet animal, et pour toi Marianne, en équilibre au bord du gouffre, mais toujours animée de sentiments d'amour qui te raccroche solidement à ce monde, et sans doute aussi par un désir d'amour qui a résisté aux injustices que tu as subie.
J'espère n'avoir choqué personne. Je sais que certains aspects de ma personnalité peuvent froisser (le monstre en moi). Ma sympathie pour vous est toutefois réelle, croyez-le.
Bonjour Philippe.
RépondreSupprimerPour moi il est évident que l'on ne peut aimer un animal et un humain de la même façon,ce n'est pas comparable,mas il est vrai que lorsque l'on est seul(e)et que tout va mal,je parle pour moi et pour certains je pense,on a tendance à se raccrocher à son animal en se disant que lui au moins il ne nous trahira jamais...J'adorai mon chien mais c'était totalement différent de l'amour que je suis capable de donner à une personne.Mais les animaux valent tout de même bien mieux que beaucoup d'êtres humains...
Mes choix affectifs restent au delà des animaux,heureusement, même si je n'ai rencontré que des personnes malsaines. Il m'arrive de rêver encore à la possibilité de rencontrer quelqu'un de gentil...Enfin étant si mal depuis un long moment j'avoue que mes rêves se sont en grande partie estompés...
Oui il y a sans aucun doute une explication à tout ce que tu énumères,liée bien évidemment à ton vécu, mais de dire exactement laquelle je ne sais pas comme il m'est impossible d'en donner une pour moi qui contrairement à toi ne supporte absolument pas la vue d'un animal mort quel qu'il soit, au point que cela me terrorise, à chaque fois qu'il m'est arrivé d'en voir,je me suis trouvée mal sans que je ne puisse me contrôler,donc je t'avoue que ton descriptif m'a un petit peu choquée,cela uniquement par rapport à mon propre ressenti car je comprends tout à fait ta façon d'être,notre esprit a sa manière propre de réagir face des traumatismes aussi graves.
La vue d'un cadavre me tétanise tant que je ne trouve d'ailleurs pas de mots pour exprimer ce que je ressens à ce moment là,par contre mourir ne me fait absolument pas peur et ce depuis toujours,encore bien moins depuis un certain temps...
Philippe je voulais également dire qu'effectivement ce sont des sentiments d'amour profonds qui m'ont raccrochée jusqu'à ce jour à la vie mais je doute que cela suffise éternellement... D'autant qu'en plus de ma dépression je suis malade physiquement ce qui me fragilise encore bien davantage.
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas qu'on me prenne pour une espèce de pervers fasciné par les cadavres: ce que je dis, c'est que face à un cadavre, je ressens une certaine indifférence, un détachement à l'égard de tout ce qui pourrait être appelé un sentiment. Chez moi, la dissociation est devenue une seconde nature qui, par un heureux retour des choses, me rend aussi plus résistant à la dépression et me permet de surmonter pas mal d'autres petits problèmes que je peux rencontrer. Malheureusement, cela me donne parfois l'impression d'être enfermé en moi-même sans pouvoir exprimer ce que je ressens parce que je suis totalement coupé de ce que je ressens.
RépondreSupprimerQuant aux sentiments d'amour, je ne crois pas que ce soient eux qui te permettent de te raccrocher à la vie à proprement parler, mais qu'ils sont un signe que la vie n'a pas quitté ton âme. Je me souviens de mes lectures sur les camps de concentration et j'avais été frappé par la distinction entre les déportés qui avaient renoncé à tout et étaient devenus des zombies et les autres qui, malgré tout, continuaient de s'accrocher à des souvenirs, des désirs, des intérêts, n'importe quoi.
En ce qui concerne l'état physique, il reflète souvent le mental et le fait que tu sois malade est sans doute favorisé par ta souffrance psychique. Parfois, cela peut aller jusqu'à une relation de cause à effet, mais le plus souvent, il s'agit surtout d'un affaiblissement des résistances physiques et des défenses immunitaires.
Philippe,j'ai oublié d'apporter une petite précision au sujet de ton intérêt pour les autres qui est bien réel je te le confirme,tout d'abord par le fait d'avoir créé ce blog et la façon que tu as de le démontrer au travers tes nombreux commentaires.
RépondreSupprimerVoilà je tenais tout simplement à te le dire...
Non la vie n'a pas encore totalement quittée mon âme,mais une grande partie de moi est morte depuis longtemps.Je me sens comme coupée en deux...
RépondreSupprimerJe suis complètement anéantie,terriblement déçue par une personne qui comptait beaucoup pour moi.La vie est tellement injuste.Je suis vraiment trop bête, ma trop grande confiance m'a à nouveau joué des tours, je suis écoeurée et très affligée par tout ceci.
RépondreSupprimerTrop c'est trop, je n'en peux plus,jamais rien ne va dans ma vie...Je craque complètement.
je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit , il ne faut pas dire que tu es trop bête, il ne faut jamais le dire...
Pourquoi serais tu bête?moi j'ai le sentiment que tu es quelqu'un de cultivée, intelligente au contraire.Je constate que quelqu'un en qui tu avais mis ta confiance t'a flouée.Mais, c'est l'autre personne qui est quelqu'un de pas bien, et toi tu n'as rien à te reprocher.
Je vois que tu es très anéantie par ce qui vient de se passer.Je sais aussi que quand on passe comme toi des moments difficiles, les choses nous atteingnent encore plus qu'avant.Notre sensibilité est accrue..
Je me posais aussi la question, de savoir, pourquoi tu restes toute seule chez toi, dans le plus grand désespoir?Moi , j'ai l'impression que tu devrais être hospitalisée.
Je ne suis pas médecin, je n'ai rien à dire, mais ton désespoir est si grand.Moi, aussi j'étais dans le même état que toi, et je n'ai pas pu rester chez moi , tellement j'avais des idées noires.Je pensais tout le temps au suicide...Mon médecin, à compris ma détresse, parce qu'elle me connaissait aussi de longue date.
Franchement, moi je m'inquiète pour toi.
C'est comme si tu traversais l'autoroute en pleine nuit en te disant que tu ne vas pas te faire renverser....Tu sais, moi si je suis là aujourd'hui plus de 17 ans après ma grosse dépression, je le dois à mon séjour à l'hôpital.
Je sais qu'une personne n'est pas l'autre, mais je constate, et tu le dis clairement que tu es au bout de rouleau.
Tu me ferais plaisir, si tu réfléchissais à ce que je viens d'écrire.
Ce n'est pas une faiblesse d'accepter d'être hospitalisée pour se soigner, la dépression est une maladie et parfois seul l'hospitalisation peut nous tirer d'affaire.
Courage.
Eléna, survivante de l'inceste.
Bonjour Elèna,
RépondreSupprimerTout d'abord merci pour ton commentaire,
j'espère que tu vas mieux.
J'ai mis un peu de temps pour te répondre mais j'étais trop mal pour le faire jusqu'à maintenant,je ne vais pas forcément mieux,mais bon c'est ainsi...
Oui j'ai été une nouvelle fois trahie sur un aspect financier par une personne que j'appréciais énormément,je lui ai fait confiance et elle me met dans une grosse galère financière,ma situation n'était déjà pas évidente car j'ai un petit salaire,je vais être obligée de payer pour elle,je ne peux pas trop en parler tant je suis bouleversée et désemparée,comment a-t-elle pu me faire ça...
Pour l'hospitalisation, mon médecin et mon psy m'en ont déjà parlé,mais je n'y suis pas prête,je pense toujours que ça va aller mieux avec le repos et les médicaments...
J'avais RV avec mon psy ce matin,depuis décembre 2009,je ne le voyais qu'une fois par mois,mais à partir d'aujourd'hui il a programmé des visites toutes les semaines,il se rend bien compte que je ne vais pas bien du tout.
Je ne me vois plus aucun avenir sur cette terre
je lutte encore malgré tout mais je t'avoue que plus grand chose ne me retient et je reconnais que l'image de l'autoroute traversée en pleine nuit,c'est tout à fait ça...
En plus j'ai des ennuis de santé importants autres que ma dépression qui me font beaucoup souffrir,je dois passer des examens jeudi.
Qu'ai-je pu faire pour mériter une telle vie...
Il y a une citation de Charlie Chaplin qui dit ceci:
L'approche de la mort terrifie,mais si le nouveau né avait conscience de l'approche de la vie,il serait terrifié.
Il est vrai que je l'aurai été si j'avais pu m'imaginer ce que serait la mienne... Par contre la mort ne me fait pas peur.
Je pense que cette citation s'applique à de nombreuses personnes qui souffrent.
Bon courage à toi.
Marianne.
bonjour Marianne,
RépondreSupprimerje comprends ta déception.Les histoires d'argent sont souvent celles qui mènent à des attitudes les plus scandaleusES;cERtaines personnes vendraient père et mère pour du fric.
Moi, j'ai toujours trouvé que l'argent comptait beaucoup trop dans cette société.
Il y a quelques années ma soeur m'a demandé de lui préter de l'argent;J'ai refusé parce que mon emploi n'était pas stable(je faisais des remplacements) et que je vivais toute seule avec mes deux enfants.Depuis cette époque, tout à basculé dans les relations avec elle, elle m'en voulait de ne pas l'avoir aidée.Si je lui avais prêté cet argent, elle m'aurait aussi fait un sale coup DE toute façon quoi que je fasse ,j'étais dans une impasse.
Moi non plus j'aurais jamais imaginé que tout tournerait'au vinaigre'
Je pense que tu n'as pas eu beaucoup de chance, et moi aussi je me suis posée cette question.Qu'ai- je fais pour mériter ça?
Je n'ai pas vraiment la réponse.
La semaine dernière j'ai parlé de la mort de mon chat, et je n'ai pas tout dit sur cette semaine;
le dimanche 20 juin ,j'ai participé à un speed dating.C'est une rèunion entre célibataires, je suppose que tu connais.
RépondreSupprimerUn des participants a exprimé le désir de me revoir...on a arrangé un rendez vous pour le lendemain.
Et là, je suis tombée dans un piège, qu'il avait minutieusement préparé.Profitant de ma confiance, installée lors de la réunion du dimanche...sous diffèrents prétextes ont s'est retrouvé tous les deux dans un endroit isolé, et il m'a violée.
Alors, je pourrais pas te dire que ça va mieux.Je mentirais.J'ai contacté l'organisateur et il m'a dit qu'il n'avait jamais eu de problème avant moi.ça fait plus ou moins deux ans que ça existe et s'est tombé sur moi.
La faute à pas de chance.J'ai porté plainte à la police.
Mon moral en a pris un coup.
ça s'est passé le lundi soir, et le jeudi soir mon chat est mort.
J'essaie de tenir le coup, pour les enfants, j'ai aussi l'impression que j'existe plus.
De toute façon j'ai un peu se sentiment depuis l'âage de 8 ans.Le jour ou mon père adoptif a commencé à me caresser en ne me respectant plus.
Je dois t'avouer que depuis lundi, j'ai beaucoup pleuré...maintenant, j'ai l'impression que tout est arrivé.Mais on ne sait jamais, je vis dans l'angoisse que quelque chose d'autres ne se passe.
RépondreSupprimerJe sais pas trop te dire quoi, mais bon.
Demain, je vais aller à mon groupe de paroles à Bruxelles, ça va me faire du bien.
Malheureusement, c'est le dernier, et pendant deux mois de vacances je vais être toute seule.
Ton psy à bien fait de te dire de venir le voir plus souvent, je pense que c'est quelqu'un de compétent.Appuie toi un peu sur lui,pour décharger cette tristesse qui te ronge à petits feux.
Comme je te l'ai dis l'autre fois, je ne pense plus à la mort, parce que je n'ai pas le droit d'y penser.
Je veux pas que mes enfants souffrent plus que moi j'ai souffert.Je veux pas que ma fille soit la fille de deux parents qui se sont suicidés!
Alors, voilà, je suis un peu comme le roseau, je plie mais ne rompt pas.
J'ai n'est pas le choix je dois rester debout, et puisque je suis là, j'essaie de faire des trucs que j'aime.Tant qu'à faire.
Moi non plus la mort ne me fait pas peur, ce qui me fait peur c'est de mourir et de faire de la peine aux enfants.
RépondreSupprimerJe trouve tellement peu de joie pour toutes les souffrances que j'endure, que le bilan, n'est pas très positif en faveur de la vie.
Mais comme je te le disais plus haut, c'est comme ça.Et moi, malgré tout ca , j'espère toujours qu'un jour je vais trouvé 'la paix en moi'.J
e sais pas ou, ni quand, mais j'ai ce sentiment dans un petit coin de ma tête.
Je désespère pas sur la nature humaine, et je sais qu'il y a beaucoup de gens horribles, mais je sais aussi qu'il y a tout
contraire.
Il y a un dicton qui dit ' après la pluie le beau temps' et je continue à y croire.
Bon courage à toi aussi.
Mais quelque soit tes raisons pour refuser l'hospitalisation, saches que c'est une solution.Pense y si tu es dans le gouffre, et va aux urgences si tu as envie de te foutre par la fenêtre.
Figure toi que moi, je me suis fais plein d'amis pendant mon hospitalisation.C'est vrai, bon on va pas au club med évidemment, mais tout le monde est très 'humain'....
Eléna; survivant de l'inceste.
Chère Elèna,
RépondreSupprimerJe suis d'accord avec toi lorsque tu dis que l'argent est trop présent dans cette société.Moi j'en suis réduite à payer pour un crédit que je n'ai pas souscrit,je me suis portée caution sans m'imaginer un seul instant que l'on me trahirait pareillement,c'est une catastrophe pour moi ,je ne sais pas comment je vais faire,je t'avoue que mon moral est encore bien plus bas que ce qu'il n'était déjà,je suis désespérée...Enfin assez parler de moi.
Je suis horrifiée par ce qu'il t'es arrivé Elèna, combien j'imagine ta souffrance...
Je suis très triste pour toi,tu n'as vraiment pas de chance non plus,tu mérites tellement d'être heureuse car tu es quelqu'un de bien sincèrement.
Je vais être un peu vulgaire bien que ce ne soit pas du tout mon style,il y a vraiment des salops sur cette terre(et encore le mot est faible)c'est sur il y en a certainement des bien,mais soit il y en a peu, ou bien nous on n'a pas la chance de tomber dessus.
Moi je n'y crois plus...
Malheureusement pour nous,on attire en général que les pervers,je parle aussi en connaissance de cause...
En tout cas Elèna tu es très forte car tu as subi énormément de choses et tu continues à te battre vaillamment.
J'espère qu'il va payer pour ce qu'il t'a fait,mais quoiqu'il en soit ça ne sera jamais assez comparer à ta souffrance.
C'est bien dommage que ton groupe de parole soit en vacances juste à un moment où tu en as vraiment besoin.Tu peux peut-être voir ton psy ou ton médecin,ou bien les 2,le temps que les vacances se terminent,pour en parler et ne pas être seule avec ce poids pendant ces 2 mois.
Je souhaite de tout mon coeur que la vie te soit plus douce...
Surtout si tu as besoin de te confier,je suis là,j'essaierai toujours de te réconforter.
Je suis avec toi en pensées.
Bon courage.
A bientôt. Marianne.
tu es bien gentille de me réconforter.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il y a bien longtemps que je m'étais sentie aussi mal.
Je m'énerve aussi sur moi-même, parce que je veux que ça aille, et mon corps ne suit pas ce qu'une partie de ma tête veux.Ma fille dit que je parle bizarement comme si j'avais bu....
elle se demande ce qui se passe.
Je lui ai pas dit,de mes 4 enfants, il y a seulement mon fils de 19 ans qui est au
courant.Les deux petits sont trop jeunes, et ma fille ainée était en pleine session d'examens.J'ai pas voulu la tracasser, et maintenant, je trouve que ça sert plus à rien de lui dire.
La vie est bien dur ,je trouve.
J'ai repris des cours de vétérinaire, et je dois repasser pas mal d'examens.Heureusement, que j'ai ce projet qui me tient à coeur.
Mais, je suis tellement angoissée depuis la semaine passée.J'ai peur de décrocher, et ne plus pouvoir me concentrer pour mes examens.
C'est pour ça que je veux pas prendre des anxiolytiques, parce qu'ils agissent sur la mémoire, et là j'ai besoin de ma mémoire si je veux représenter mes examens et les réussir.
Je vais me renseigner pour savoir, ce que je pourrais trouver pour l'été;tu as raison, c'est pas bon que je reste seule.Je me sens tellement seule, c'est horrible ce sentiment.
Je vais demander, comment je peux faire demain à la psychologue qui anime le groupe de paroles;
Souvent, je pense à cette tentative de suicide râtée à l'âge de 18 ans, celle là j'aurais voulu qu'elle réussisse.
Tant pis, il va falloir que le seigneur ou je sais pas qui décide pour moi , le moment ou je serais enfin en paix.Si ça pouvait être un peu de mon vivant, ce serait pas mal.
De toute façon, là je suis saturée.
J'arrive plus vraiment à réfléchir sereinement, je suis trop triste pour réfléchir.
Je dois partir en vacances trois jours en Angleterre, même ça j'ai plus envie d'y aller.Mais tout est payé et les enfants seraient tellement déçus.
Il y a tellement longtemps qu'on est plus parti nulle part pour les vacances.
je pense que la vie est faite de hasards, il y en a qu'on peut influencer dans la durée(comme avec mon mari je veux dire), mais mon père adoptif, et ce que j'ai vécu lundi, moi je dis que ça fait partie des hasards pur et dure.
RépondreSupprimerC'aurait pû être n'importe quI à ma place.
Je pense pas que ma personnalité aie avoir là-dedans, d'ailleurs, il m'a pas laissé le temps lui expliquer qui j'étais, il connaissait juste mon prénom et il m'a sauté dessus comme un sauvage.
Je pense qu'il aura rien, c'est mon sentiment profond, mais je peux me tromper bien sûr.
Je sais plus ce que je dois faire de moi.
Une partie veut continuer à se battre, et l'autre en a tellement marre.Tu vois ce que je veux dire, je le sais bien.
Comme s'il y avait le bien et le mal en moi, dr Jekyll et mister Hyde;la mère qui veut être là pour ses enfants, et l'être humain qui est au bout du rouleau et qui est très lâche.
Eléna, survivante de l'inceste.
Il est normal que tu te sentes aussi mal après ce que tu viens de vivre, nous sommes des humains avec nos limites...Tu as raison de ne pas le dire à tous tes enfants,par contre il faut absolument que tu trouves quelqu'un pour en parler le plus possible afin d'essayer de te libérer un peu l'esprit même si je sais que cela est difficile.Pour ta fille qui a 21 ans, laisse lui passer ses examens et confie lui ce lourd secret au moins pour qu'elle comprenne pourquoi tu es dans cet état actuellement.
RépondreSupprimerIl est vrai que dans des moments aussi difficiles à vivre,on a l'impression d'être coupée en 2,la symbiose entre le corps et l'esprit ne se fait plus,on a une partie de nous qui est comme morte...Je ressens cela moi aussi.
Lance toi à fond dans tes cours de vétérinaire,ce projet qui te tient tant à coeur,toi qui adores les animaux,il me semble que ce sera salutaire pour toi.
Je suis sure que tu vas réussir tes examens,tu es intelligente,tu dois croire en toi Elèna.
Ton petit séjour en Angleterre te fera du bien,même si cela n'efface rien je le sais...Vas y pour toi et tes enfants.
Prends bien soin de toi et n'oublie jamais de croire en toi très fort.
Je te le répète tu es quelqu'un de bien qui mérite à être connue.
Sans te connaitre moi je crois en toi.
En espérant vivement que ces quelques phrases te soient d'un quelconque réconfort,je t'embrasse chaleureusement.
Je pense bien à toi. A bientôt.
Marianne.
Chère Elena, c'est avec une très grande colère que j'ai lu ce qu'il t'est arrivé, encore une fois. Malheureusement, lorsqu'on a été victime une fois, on a beaucoup plus de chance de l'être d'autres fois.
RépondreSupprimerCeci dit, ma deuxième réaction a été: est-ce que tu as porté plainte ? Cela est important pour toi, mais cela est aussi important pour protéger d'autres femmes qui pourraient être victimes à leur tour de de type de déchet de l'humanité.
Il est normal que tu te sentes découragée de te voir de nouveau à faire face à ce type de situation, mais tu es très forte. Il ne faut toutefois pas trop reposer sur cette force pour tout supporter sans rien dire. Porter plainte est important et tes enfants ont aussi le droit de savoir ce qui t'a encore frappé, et ce le plus rapidement possible. Je n'ai pas hésité à parler d'un passé lointain à mon fils de huit ans et j'ai commencé à en parler à mon fils de 5-6 ans, je ne vois pas pourquoi tu ne devrais pas parler de ce qu'il t'arrive aujourd'hui à des enfants beaucoup plus âgés. Si tu le leur apprends beaucoup plus tard, ils se sentiront dépossédés de toi, inutiles, et ils prendront ton silence prolongé pour un constat de manque de confiance, le coup classique de la victime qui ne veut plus voir personne, pas même ses proches. Pour eux, te consoler et t'aider s'ils le peuvent sera un élément constructif dans la construction de leur rapport vis-à-vis de toi. Le fait de leur demander de l'aide, ou au moins une écoute, pourrait les valoriser et les aider à te comprendre. Sans oublier qu'eux aussi voudront voir ce type payer pour ce qu'il a fait.
Une soirée bien triste comme tant d'autres,j'en ai marre de me plaindre,je me déteste vraiment ainsi.Je sais bien que je ne suis pas la seule à souffrir,et je pense notamment à toi Elèna.
RépondreSupprimerJe me sens tellement mal,plutôt que d'ennuyer quelqu'un au téléphone avec mes états d'âme, je préfère essayer d'écrire afin de me vider un peu, au moins sur le moment même si cela ne sert à rien.
Je me dis que peut-être je me sentirai mieux si j'avais osé parler il y a bien longtemps de cela,si mon père avait été puni pour ce qu'il m'a fait subir pendant 14 ans,et ma mère également,qui a laissé tout faire,quand je vois qu'elle mène une vie normale,avoir des relations avec les hommes ne la gêne pas du tout,alors que moi je ne peux pas et je ne pourrai jamais tant ça me dégoûte et me répugne,comment peut-elle bien vivre alors qu'elle ne le mérite pas.
Dans l'état où je suis,j'ai deux solutions:continuer à vivre ainsi ou mourir, j'avoue que je penche plus pour la deuxième,je ne trouve plus d'intérêt à cette vie.Je ne suis pas gaie du tout mais c'est plus fort que moi,je ny peux rien.
Pourquoi ai-je toujours réussi à lutter jusque là,pourquoi n'ai-je plus la force de continuer...En plus j'ai vraiment l'impression d'être un poids pour les autres même si je reste seule avec ce désespoir.Je me sens encore plus diminuée depuis que je suis en arrêt,je culpabilise de ne pouvoir travailler,mais je n'en ai ni la force mentale ,ni physique hélas...Je me sens totalement inutile.J'en veux tellement à tous ces gens qui m'ont fait souffrir tout au long de ma vie et ceux qui continuent de le faire...
merci a tous les deux pour votre soutient.Vous êtes super.un grand merci.
RépondreSupprimerOui, j'ai porté plainte, c'est fait.Je vais en parler à ma fille, tu as raison Philippe, après, elle va me reprocher de l'avoir exclue.
Voilà, je suis allé à mon groupe de paroles à Bruxelles.Comme tjs comme je reviens de là je suis cassée.
Aujourd'hui , j'ai eu une journée 'vide', j'ai dormi tout le temps.
Il faut que je me remette dans le bain, je dois commencer à étudier.
j'ai plus très confiance en la thérapie individuelle, je suis pas allée à mon rendez vous.j'ai en marre d'aller à ce genre de thérapie.Je me connais à fond, je sais ce qui ne va pas chez moi, il me reste à mettre en place des actions pour y remédier.
J'ai plus envie de raconter toute ma vie...beaucoup trop long.
Je vais voir comment tout ça va évoluer.
Oui, Marianne, tu as raison, il vaut mieux écrire sur le site,là tu peux le faire comme tu veux.
Je vous tiens au courant.
Eléna, survivante de l'inceste
Juste une chose, Elena. Si ton suivi avec le psy te semble répétitif, voire inutile, il y a peut-être un souci dans ta relation avec le psy. Est-ce que c'est un suivi de type psychanalyse ? Parce que cela peut se révéler plutôt inefficace dans certains cas. Peut-être devrais-tu changer de traitement, ou peut-être ne veuxc-tu pas affronter la chose de front ?
RépondreSupprimerA mon avis, la simple compréhension de personnes comme nous ne peux pas suffir. Tu as besoin d'une approche professionnelle qui te permette de te libérer, de quelqu'un qui sache vraiment ce qu'il fait.
Quant à toi, Marianne, je ne t'oublie pas. J'espère que tu passeras une nuit tranquille. Sois patiente avec toi-même et essaie de trouver des moyens de t'épancher, d'exprimer tom mal-être, toi aussi avec le soutien régulier d'un professionnel qui sache de quoi il parle.
Je suis content que tu aies désormais des rendez-vous hebdomadaires: cela te fera du bien, j'espère, et te sortiras peut-être du cercle vicieux de la dépression qui s'installe. Je le souhaite pour toi.
RépondreSupprimerIl faut lutter, nous n'avons pas le choix, alors autant accepter la chose et chercher à nous tirer de la torpeur qui bloque nos pensées et nos sentiments dans certaines situations qui nous ramènent directement au passé. Courage donc, Marianne, et courage aussi à toi, Eléna. Il faut essayer de creuser ce qui nous ronge pour nous en libérer.
Même si j'ai beaucoup de mal à être objective quant à la réussite de cette thérapie,je souhaite de tout coeur que celle-ci me rende la vie plus supportable et plus douce.
RépondreSupprimerC'est vrai il faut essayer de lutter autant qu'on le peut...
Le temps n'endort pas les grandes douleurs mais peut-être les assoupira-t-il...
Sincèrement je ne le sais pas.
Aimer même quand l'autre va mal, bien entendu, mais cela est usant lorsque, comme ma psy l'a dit de moi-même, "je ne vous ai jamais vu bien, mais mal ou moins mal". Une personne qui vit avec quelqu'un qui est constamment mal jour après jour, mois après moi, année après année, finit par se fatiguer, et je trouve malheureusement cela normal. C'est pour cela que, pour moi, avancer pour ne plus seulement survivre, mais offrir quelque chose de positif de moi-même est une priorité. Cela n'est malheureusement pas simple.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le' temps, non, je ne crois pas qu'il adoucisse quoi que ce soit: il entérine le passé, l'incorpore peu à peu à tout notre être de sorte qu'il nous est de moins en moins aisé d'en sortir. Tout cela se fait plus en douceur: finis les grands éclats de l'adolescence et de la période des 20-30 ans, mais le sapage se fait en profondeur. Rien n'est assoupi, mais tout se tapit dans l'ombre. Pour en sortir, il faut donner un coup de rein, affronter l'horreur, à son rythme, certes, mais sans lâcher, même si cela doit prendre des mois, des années.
Il n'est jamais facile de se rendre a un premier RV,mais tu dois y aller Elèna,n'hésite plus.
RépondreSupprimerLa méfiance c'est un mot qui m'est bien familier aussi,et tout comme toi je ne fais plus confiance qu'à ma fille et mon amie d'enfance qui ne m'a jamais trahie.
Dis toi que ton ex-copain ne te méritait pas,à mon sens il ne pensait qu'à sa petite personne et son bien être.
Accroche toi Elèna,pour tes enfants que tu aimes plus que tout,et qui t'aiment eux aussi.Ils ont besoin de toi.
Je pense bien à toi.
Marianne.
mon ex-copain est un con,et surtout un hypocritique et un menteur.Pas moins d'un mois après notre rupture, il couche avec une autre, et me contacte pour me dire qu'il m'aime toujours.
RépondreSupprimerIl m'a même dit que quand il faisait l'amour avec sa nouvelle copine, il pensait à moi!!!
Pas la peine que j'encombre mon cerveau avec ses souvenirs.Il s'est foutu de ma gueule, voilà tout;ma fille avait raison de dire que c'était quelqu'un de pas interessant pour moi.
J'ai décidé de tourner la page avec ça.
Moi, par contre je ne partage pas votre conviction pour aller consulter un psy.
Je sais que tous les deux vous dites ça dans l'intention de m'aider, mais moi ,je suis complètement 'dégoûtée' du genre humain.
Pourquoi un psy me comprendrait ou pourrait m'aider?je suis devenue septique là -dessus.
C'est vrai que je vois tout en noir, je l'admets, mais je ne suis pas encore prête à faire confiance à qui que ce soit.
Je vais rester seul dans mon coin;je dois réfléchir sur ce que je veux faire de ma vie.
Hier soir, je me suis saoulée....oui, je sais que l'alcool ne résout rien, mais j'étais trop mal, c'était ça ou une tentative de suicide.Donc, j'ai choisi l'alcool.Je suis pas très fière de moi, je sais que j'ai complètement pêté les plombs.
Je ne me supporte plus, et les autres non plus d'ailleurs...est ce un signe de la dépression ou suis- je devenue complètement tarée?
eléna, survivante de l'inceste.
Chère Eléna,
RépondreSupprimerNe te torture pas l'esprit avec ton ex-copain,il n'en vaut pas la peine,pense à toi ,tu as vraiment d'autres problèmes bien plus importants à gérer...
Tu sais Elèna moi non plus je n'ai pas du tout envie d'aller voir un psy car je me pose la question:à savoir s'il va pouvoir m'aider à sortir de cette grosse dépression car je suis vraiment très mal crois-moi.Mais il faut essayé, ce sont quand même des professionnels qui ont l'habitude de toutes sortes de détresses,ayons au moins confiance en eux.
Alors s'il te plaît Elèna,fais moi plaisir et vas-y,ne te pose pas de questions et ne pense pas que tu es tarée comme tu dis, tu es loin de l'être,tu pètes simplement les plombs,rien de plus normal après avoir vécu toutes ces horreurs...Tu as besoin d'aide.
Réfléchis bien à tout ceci,fais le bon choix,vas consulter très rapidement,encore une fois tu as quatre enfants qui ont besoin de toi et ça tu le sais bien.
J'espère que dans mon profond mal être,je réussi à t'apporter un petit soutien et du réconfort.Continue à écrire je ferai tout ce que je peux pour te soutenir.
Prends bien soin de toi.Courage Elèna.
Je suis avec toi par la pensée.
Marianne.
La vie continue,oui mais c'est difficile...
RépondreSupprimerJ'ai essayé maintes fois de modifier le cours de mon destin et j'y ai cru en me disant à chaque fois qu'il y aurait des jours meilleurs.
Aujourd'hui quelque part tout au fond de mon coeur, j'ai encore cette toute petite lueur d'espoir malgré ma dépression, toutes mes idées suicidaires bien présentes,mes problèmes avec la nourriture...je suis encore là à me battre
refusant de toutes mes forces ce fatalisme auquel je crois de temps en temps je l'avoue. J'espère sincèrement que la thérapie entreprise depuis 7 mois maintenant me fera du bien,mais je sais que ce sera très long.
Je me dis que pour certains:
Dans une vie
Rare est le répit
Tant de galères
Effacent les repères
Tant de désillusions
Font perdre la raison
Celle d'exister
Celle de subsister
Mais somme toute
Il faut essayer de changer de route
Et tenter de reprendre en mains
Ce que l'on appelle communément,le destin...
J'ose encore croire à cette dernière petite note positive car j'ai beaucoup d'amour à donner malgré tout,et je souhaite de tout mon être rencontrer un jour la bonne personne qui saura m'aimer et m'accepter avec mes faiblesses...
Pour cela il faut que je m'accroche à ce fil si mince qui risque de se rompre sans crier gare,celui de ma vie.
Une petite retouche à ton poème pour refléter le sens de mon combat. Il faut partir en guerre, une véritable guerre contre les autres en nous, les abuseurs que nous continuons d'abriter en notre sein.
RépondreSupprimerDans une vie,
nombreux sont les défis.
Vogue la galère :
il faut se construire des repères,
se créer des illusions,
se donner des raisons
d'exister,
pas seulement de subsister.
Somme toute,
Il faut garder la route
et prendre en mains
ce qu'on appelle communément son destin...
Moi petite fille.
RépondreSupprimerAu coeur d'une ville
Une toute petite fille
Qui voulait simplement vivre
Elle n'a fait que survivre
Elle qui voulait jouer
N'a été qu'un jouet
Au milieu de gens malsains
Se servant de leur sexe et de leurs mains
Pour lui faire ces horribles choses
Une fois la porte close
Celle de sa maison
Devenue vaste prison
Où elle devait subir
Où elle devait souffrir
Sous les coups et les menaces
Elle a dû faire face
Avec ordre de ne jamais parler
Ne jamais rien dévoiler.
Elle a vécu dans la crainte
Sans aucune plainte
Une bien triste vie
Pendant bien plus d'une décennie
Elle n'avait que 4 ans
Ce n'était qu'une enfant
Qui avait pour tortionnaires
Des parents paraissant ordinaires...
Oui je suis encore bien triste, tristesse latente, tristesse pesante, beaucoup trop présente.
Merci, Marianne. Voilà une bonne façon de dire les choses pour peu à peu se libérer.
RépondreSupprimerOui je pense,surtout après une séance chez le psy qui m'a complètement retournée et qui m'a mis l'esprit en vrac...Ma vie est comme un puzzle géant que je dois reconstituer petit à petit,pas évident,il me manque encore tant de pièces...L'assemblage est très douloureux.
RépondreSupprimerJe fais tout ce que je peux pour tenir le coup
mais je risque d'être hospitalisée si je ne me nourris pas plus.
La vie n'est pas un puzzle, mais ta vie est en morceaux dans le sens où tu as perdu la capacité qui est normalement en chacun de nous de donner un sens à notre existence, une sorte de fil conducteur. Il n'y a pas un "soi" ou une "vie" qu'il faudrait retrouver et qui existerait quelque part dans l'abstrait, mais un combat au jour le jour pour donner un sens à la vie, un sens qui est tout à créer chez nous, victimes. L'assemblage se fait avec ce que nous avons et, ce qui nous distingue des autres, c'est que nous avons des souffrances à foison. Nous devons donc utiliser ces souffrances aussi pour construire et oui, c'est douloureux. Peu importe, d'une certaine façon, le risque d'être hospitalisée: tu peux donner sens à cela aussi et l'hospitalisation peut devenir une nouvelle étape pour construire.
RépondreSupprimerEcoute cette chanson : http://www.youtube.com/watch?v=IBSi17jWhqo
Vivre, c'est combattre: rien n'est jamais donné. C'est plus dur pour certains parce que la vie n'est ni juste, ni injuste. La vie se moque des individus. C'est à toi d'en tirer ce que tu peux.
Plus que te "reconstituer", il faut que tu te construises, même avec ce lourd passé qui est le tien. Tu peux réussir, mais donne-toi le temps et apprends à te respecter toi-même car cette enfant poignardée par les sexes et les mains des grands mérite de vivre, mérite que tu prennes soin d'elle sans la culpabiliser davantage, mérite que tu pleures pour elle, mais aussi que tu te battes pour elle.
Comme le dit ma compagne, nous devons avoir l'esprit d'un guerrier : c'est une guerre que nous menons contre ces violeurs qui hantent encore nos esprits, nous humilient encore au-delà de la distance physique, parfois même au-delà de la mort. J'en sais quelque chose: j'ai encore ces sexes dans la main, dans la bouche, en moi, même s'ils ne sont plus physiques. J'ai encore l'angoisse de l'enfant qu'on va battre ou violer, la peur de l'enfant qu'on maltraite. Cela revient régulièrement avant de m'endormir, et même dans la rue, quand je m'y attends le moins. Mais on ne m'aura plus.
Voilà, c'est ce que je voulais te dire. J'espère que tu le comprendras. Chaque chose vient en son temps : la seule chose est de garder le cap. Cela ne viendra pas nécessairement sur le moment, mais en gardant le cap, tu te donnes un but et la victoire ne fait aucun doute, parce que tout ça est bien fini: les viols, les humiliations, le silence.
J'ai bien compris le sens de ton commentaire, tu exprimes très bien les choses et je sais que tu as raison.
RépondreSupprimerCe combat je le mène depuis toujours, seulement j'ai beaucoup de mal à trouver la force de le continuer.
Sans parler de l'inceste et autres choses que j'ai pu subir durant mon enfance, ma vie est un enchaînement d'épreuves que j'affronte du mieux que je peux, à chaque fois essayant d'en tirer parti au maximum, je pense avoir réussi au moins un peu, mais avec tant d'accumulations, j'avoue qu'il m'est difficile de trouver un sens à ma vie.
Il est vrai que la vie est un éternel combat, rien n'y est jamais acquis et nul ne sait de quoi demain sera fait...
J'ai écouté la chanson Mental de Grand Corps Malade, très touchante, elle reflète tout à fait ce combat incessant pour la vie.
Celui qui supporte vaillamment les pires épreuves s'en sert pour se grandir moralement.
J'essaie de me convaincre de ceci en me disant que chaque jour qui passe est une petite victoire sur la vie, si infime soit-elle, car je suis encore là aujourd'hui malgré tous ces démons qui hantent mon esprit, voulant à tout prix me faire basculer de l'autre côté...
J'ai découvert cette chanson sur DEEZER.
Je l'écoute dans mes moments de grands de désespoirs...
UN NOUVEAU SOUFFLE
de Neg Marrons
bonjour,
RépondreSupprimeret bien moi, je crois que je suis stupide parce que je comprends pas toujours ce que tu veux dire Philippe..
Je vois que tu es fort documenté sur beaucoup de sujets, mais ressent beaucoup de pessimisme dans ce que tu exprimes.Enfin, c'est ce que je pense, mais bon, franchement, c'est beaucoup trop élaboré pour moi.
La vie ,doit ton toujours l'analyser?je sais pas.Moi, j'ai l'impression que plus j'analyse, et plus je me décourage.Je crois que les gens pas 'trop intelligent' qui se posent moins de questions sont beaucoup plus heureux que nous.
Moi, si je commence à réfléchir à ma vie, je me fou en l'air directement en tout cas.On peut dire que c'est la politique de l'autruche, je n'en sais rien.
Tout ce que je sais, c'est que je suis en survie,et que je me sens tellement fragile, que je suis comme une bombe à retardement, qui peut exploser à tout instant.
Je pense que je risque de devenir folle, perdre la raison,et qu'alors j'aurai toucher le fond de l'anéantissement humaine.
Je sais pas si je vais réussir à tenir le coup, moralement, je crois que je suis au bout du rouleau.J'en ai marre de me battre, de chercher un bonheur que je ne trouve pas, j'en ai marre du monde, des autres, et surtout de moi.
oui, je sais mon discours est noir, mais mes pensées sont noires.
RépondreSupprimerJe souffre trop,à quoi ça sert tout ça?
Je trouverai jamais le bonheur sur cette terre, je suis une martienne et je dois retourner sur ma planète.Personne ne comprends ce que je dis, personne ne peut ressentir la même chose que moi.Ou alors si, et c'est trop horrible pour les autres aussi.
J'ai juste l'impression qu'on me broie le coeur, pourquoi tout ça doit continuer comme ça.Je n'ai plus la force, c'est vrai je capitule comme une lâche que je suis.
Tant pis pour mon image de marque, je suis pas du tout courageuse, je suis pas du tout quelqu'un de bien, je veux juste une chose, que ça s'arrête et ne plus souffrir.Je sais que c'est très égoiste, mais il faut croire que je le suis dans ce cas.
Eléna.
Shirley, je suis désolé de te retrouver comme cela. Tu souffres effectivement, et ce n'est que justifié, malheureusement. Non, tu n'es pas une lâche, et tant pis pour "l'image de marque" que tu t'étais donnée. Finalement, ce n'est qu'une image.
RépondreSupprimerTu es quelqu'un de bien, j'en suis sûr. Avec tout ton bagage de douleurs, tu es venue ici réconforter qui en avait besoin. Aujourd'hui, c'est toi qui a besoin qu'on t'écoute: en quoi serait-ce de la lâcheté ?
Pour moi, la vie est à la foi simple et complexe. Il faut vivre simplement tant que cela est possible, mais lorsqu'on rencontre un problème de taille, il faut y réfléchir et en voir toute la complexité pas pour accomplir un exercice pratique en psychologie, mais pour ne pas se laisser mener par des choses que nous devons apprendre à contrôler. Il fut un temps où je me sentais perdu et je n'allais nulle part, et pendant cette période toute sorte de choses me sont arrivées. Je n'y étais pour rien, je souffrais en essayant de ne pas y penser. Quand j'ai commencé à y penser, les choses sont devenues plus compliquées, mais elles ont pris un sens qui, peu à peu, recommence à simplifier ma vie.
Vu ce qui t'es arrivé il n'y a pas si longtemps, Elena, je comprends que tu retombes en mode survie: tu ne peux pas faire autrement et, encore une fois, ce n'est pas de la lâcheté. Tu aurais besoin qu'on te soutienne, qu'on te prenne par la main; tu aurais besoin de pouvoir faire confiance pour avoir la force de croire, d'espérer. Tout cela est bien difficile.
J'espère que ces quelques lignes iront dans le sens d'un regain de confiance. D'autres sont passés par là. Je suis un homme, mais cela n'empêche que, moi aussi, adulte, je sois tombé dans des situations d'abus. Mais il faut penser à toi, avoir confiance en toi, te retrouver.
Marianne, il est difficile de trouver un sens à sa vie: pour cela, il faut aller chercher en soi, toucher à des choses qui font mal et se créer de toutes pièces une existence qui vaille la peine d'être vécue. Le doute peut revenir à tout moment et jamais rien n'est vraiment assuré. On peut rechuter à n'importe quel moment. Ceci dit, en se renforçant peu à peu, la rechute devient moins probable, l'avenir plus solide, les conquêtes raffermies.
RépondreSupprimerC'est ce que j'essaie de faire aujourd'hui, depuis quatre ans, malgré les moments déstabilisants que je traverse parfois. Je te souhaite à toi aussi d'y arriver, tout comme à Elena: cela m'enrage de voir souffrir des gens qui mériteraient de bien vivre, peut-être plus que les autres encore. J'ai vu tant de jeunes qui me semblaient bien plus intelligents que ceux de leur âge tomber plus tard dans la délinquence, la boisson et la drogue. Je supporte mal de vous voir souffrir vous aussi.
Bonjour Elèna,
RépondreSupprimerJe suis contente d'avoir de tes nouvelles, mais bien triste de voir à quel point tu vas mal.
Je ne peux être que très sensible à ce que tu ressens étant à peu près dans le même état que toi. Mais je me souviens de ce que tu as écris dans un de tes commentaires: Que ton père a voulu te détruire, que tu étais malade à cause de lui mais que tu le gagnerais ce combat. Tu me disais aussi que je ne pouvais pas me suicider, toi non plus Elèna, il faut penser aux enfants, tu es une femme courageuse et pas du tout lâche, tu n'as pas le droit de te juger ainsi, toi qui as toujours su tout affronter avec bravoure.
Je sais qu'il est paradoxal pour moi de te dire tout cela, moi qui n'ai qu'une envie, que tout s'arrête, juste m'endormir et ne plus jamais me réveiller...mais il faut croire que malgré moi j'ai encore cette petite étincelle qui fait que je m'accroche même si je n'ai plus
trop d'espoir.
Tout ça pour te dire Elèna, que toi aussi tu dois l'avoir quelque dans un petit coin de ton coeur si meurtri par toute cette vie...ne serait-ce que pour l'amour que tu voues à tes enfants ainsi que celui qu'ils ont pour toi.
Si quelqu'un ne mérite plus de vivre, ce sont eux nos tortionnaires, certainement pas nous.
J'essaie fortement de m'en convaincre, penses y aussi Elèna.
C'est très difficile je le sais... lorsque la souffrance devient trop intense.
Je pense bien à toi.
Philippe,
RépondreSupprimerJe me dis souvent qu'il y a des choses dans la vie qui valent la peine que l'on s'y accroche, mais quand il y en a si peu, ô combien c'est difficile...
Alors j'essaie de puiser au travers de l'amour que ma fille me porte, par le biais de tous ces commentaires également, un peu de cette force et de cet espoir pour la vie qui m'ont pratiquement quittée...
Merci pour le soutien que tu apportes malgré tes propres souffrances.
Merci pour votre soutient.
RépondreSupprimerJe me sens comme cassée de l'intérieur.
Je pensais pas que cette histoire de viol serait si difficile à vivre.Je me culpabilise de ne pas mieux me remettre, et surtout plus vite.Je pensais que j'y arriverais, mais je dois admettre que je me suis trompée.Je voulais faire la forte, mais ça ne marche pas du tout.Je comprends pas pourquoi j'y arrive pas et ça me tombe sur le moral.Je devrais y arriver, j'ai déjà vécu tellement de chose, ça ou autres choses...mais quoi que j'en dise,ça ne va pas.Voilà, c'est comme ça, je sais même plus ce que je dois faire.
Je tourne en rond.
Je suis anéantie, parce qu'avant cette histoire, j'avais retrouvé une certaine stabilité.J'arrivais à faire des projets,j'avais trouvé un but à ma vie.
Et maintenant, j'ai l'impression d'avoir refais marche arrière d'au moins 5 ans, avec les mêmes doutes,les mêmes idées noires.
C'est dur de se dire qu'il m'a fallu tellement d'énergie pour remonter, pour retomber si vite rien qu'à cause de ce type.
J'ai honte de ne pas y arriver, je ne me sens pas du tout à la hauteur, je suis déçue de moi, je devrais mieux réagir que ça.
Eléna
Ecoutes, et explosez, enfants du viol:
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=eJ9nnDAhhao&feature=related
Honte de ne pas y arriver ? La vie n'est pas une compétition dans laquelle on doit être fier de pouvoir souffrir plus que les autres pour aller plus haut que les autres.
RépondreSupprimerTu as été violée par un salopard qui a su trouver la faille au bon moment. Tu as été violée parce que tu l'avais déjà été avant et que le premier salopard qui a profité de ton corps t'a dressée pour encaisser sans rien dire. Je le sais parce que j'ai moi aussi été dressé et, bien que je ne me souvienne de presque rien, je ne peux pas douter de cela. Sans nous en rendre compte, nous avons une faiblesse qui fait que, dès qu'on se retrouve dans certaines circonstances, on change de mode et on se laisse mener sans rien dire: on peut alors faire de nous ce qu'on veut. Même moi, je ne suis pas à l'abri de cela Je ne sais pas si je dois croire tout ce qui me vient à l'esprit: ma compagne, voire ma psy, pense même possible que j'ais assisté à des rites sectaires, voire à la mort d'un enfant. Je ne sais pas, mais j'ai eu des images qui parlaient de sacrifice, de mort. Pour éviter cela, j'ai dû non seulement faire ce qu'on me disait, mais anticiper, faire "la salope" pour sauver ma peau. Ce sont des choses qui marquent et je me dis, maintenant adulte, que peut-être j'y étais pour quelque chose, que j'aimais cela.
Aujourd'hui, face à ce nouveau viol, tu te trouves ramenée à tout cela, mais ce n'est que trop normal, malheureusement. Cela n'efface pas les progrès que tu as pu faire auparavant. Cela te désarçonne, tu perds confiance, mais tu peux reprendre pied. Tu es solide malgré tout, d'après ce que j'ai pu voir avant ce nouveau malheur. Prends conscience de ta faiblesse, mais prend cela pour une blessure de guerre et ne baisse pas la garde. Ma compagne m'a demandé de me choisir un animal de proie pour me représenter en train de lutter plutôt qu'en train de subir, mais je n'ai pas voulu d'animal de proie: j'ai choisi le rhinocéros pour défoncer ceux qui m'ont fait cela, et ceux qui ont regardé sans rien dire, mais je ne m'abaisserai pas à manger la chair comme les salauds qui ont joué avec mon coprs et mon âme. Je ne suis pas eux.
Tu n'as pa pu mieux réagir que ça, mais ne perd pas espoir et concentre-toi sur le processus de reconquête de toi et de tout ce qui t'appartiens, et donc de ton corps aussi.
Je pars demain pour une dizaine de jours en Italie avec mes enfants: ce sera une vacance pour eux, mais pas vraiment pour moi. Je ne sais pas si je pourrai te répondre. Mais je suis avec toi dans ta souffrance.
Bonsoir,
RépondreSupprimerje suis actuellement en couple avec un homme qui m'a dit avoir été abusé, et je suspecte un inceste. Mais je n'ai pas osé lui poser de questions, supposant qu'il m'en parlerait lorsqu'il se sentirait prêt à en parler.
Seulement voilà, les conséquences de l'inceste me font peur, j'ai envie de construire ma vie avec cet homme, d'avoir des enfants, mais quel attitude pourrait avoir un inceste? Rejet?
Par ailleurs, pour le moment tout va bien, mais j'ai peur que ce soit éphémère et qu'un jour il aille mal et que je sois incapable de l'aider. J'ai l'impression d'être sur une corde raide et que tout peut s'écrouler d'un jour à l'autre. Est-ce que je dois lui demander de m'en parler, d'autant que je soupçonne fortement son père...
bonsoir,
RépondreSupprimerj'ai envie de dire que puisque tout va bien à l'heure actuelle, ça sert a rien d'anticiper d'éventuels problèmes.
De toute façon dans toutes relations, rien n'est jamais sur à 100%;que ce soit avec un homme qui a vécu l'inceste ou pas...
Puisqu'il y vous a parlé de son abus,je pense qu'il en reparlera denouveau.
Il faut lui laisser le temps de se sentir prêt ,et s'il s'agit de son père c'est encore plus difficile pour lui.
Profiter de votre bonheur, puisque bonheur il y a.
Et si des problèmes surviennent, là vous verrez en temps utile.
C'est très difficile de pouvoir dire s'il y aura des difficultés dans le rôle parental de votre ami.
Je peux que parler que de mon cas,sans avoir le droit de généraliser...moi, j'ai surtout eu difficiles dans mes relations avec les hommes...mais j'ai été abusé par mon père.
J'ai 4 enfants, et tout s'est toujours très bien passé.Ma fille ainée fait des études d'ingénieur architecte, et le deuxième de vétérinaire...
Je vois pas très bien pourquoi tout s'écroulerait autour de vous, a moins que vous auriez des difficultés avec compagnon dont vous n'osez par parler.
Juste pour terminer, il faut vous dire que si c'est l'inceste est pénible pour vous, pour lui, il est 100 fois plus.
Restez comme vous êtes, puisqu'il vous aime ainsi, et le jour qu'il voudra parler, il le fera parce qu'il se sentira prêt.
Eléna survivante de l'inceste.
Je rejoins Eléna dans ce qu'elle dit. Il faut qu'il se sente prêt. Il y a toujours un risque qu'un évènement inopiné fasse remonter le traumatisme, si traumatisme il y a eu. Pour moi, cela a été le retour en France, puis la naissance de mes deux derniers enfants. Ceci dit, j'avais déjà construit des relations solides avec ma compagne et, si nous avons connu des moments difficiles, le couple tient encore après 20 ans de vie ensemble, sans mariage. L'important est de vous protéger contre les éventuelles projections que votre partenaire pourrait faire, mais je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de risque dans votre cas de figure: pour moi, la source de mes ennuis étant au départ ma mère, il était plus facile de projeter sur ma compagne. A surveiller aussi est tout ce qui peut arriver à ce père, notamment en cas de décès. Mais surtout, il faut éviter le maternage et vivre votre histoire comme vous souhaiteriez la vivre sans inceste. Restez attentive, à l'écoute de vous-même et de votre compagnon.
RépondreSupprimer"Restez comme vous êtes, puisqu'il vous aime ainsi."
Une vie brisée.
RépondreSupprimerQu'elle est difficile à tourner cette page
Pour ce coeur qui a subi tant de ravages
Et ce corps meurtri par tant de supplices.
Comment des êtres humains peuvent-ils engendrer autant de vices?
Un père, une mère...
Quand j'y pense je suis bien amère.
Et tous ces gens qui savaient, qui vivaient tranquillement leur vie
Alors que moi je n'étais qu'en survie.
Aujourd'hui je suis dans l'errance
Seule avec cette immense souffrance
Et le poids de toute ma peine
Que jamais rien n'égrène.
Je m'enfonce dans un tunnel
Je n'arrive plus à entrevoir le moindre petit morceau de ciel
Je ne puis m'habituer à cette vie
Avec la solitude pour seule compagnie.
Chaque jour qui passe,je dois lutter
Inexorablement, pour ne pas complètement sombrer.
On m'a violée et volé mon enfance
A tout jamais brisé mon existence...
Marianne, désolé de ne pas réagir aussi rapidement que je le voudrais, mais je pense à toi. Tu n'as pas à t'habituer à cette vie dans le tunnel, mais il te faut force et courage pour en sortir. Tout cela, c'est en toi que tu le trouveras, en te redonnant à toi-même le droit d'exister et de t'aimer: personne ne pourra te le donner. À ce point, donnes-toi le temps d'y arriver et résiste au désespoir. Crois-moi, cela en vaut la peine.
RépondreSupprimerPhilippe, merci pour ton commentaire, mais ma force et mon courage s'amenuisent.
RépondreSupprimerCauchemar.
Le mâle et le mal sont entrés un soir
Dans ma chambre noire
Pour marquer leur territoire.
Laissant pour empreinte, un profond désespoir.
Des années entières,
Vous m'avez fait vivre cet enfer.
Vous, mon père et ma mère,
Transformant ma vie en un horrible calvaire.
Depuis, tout ceci perdure
Car mes nuits obscures
Sont hantées par toutes ces tortures
Traces indélébiles de ces immondes souillures
Cet esprit torturé
Qui n'a trop qu'endurer
A fini par s'emmurer
Il est si désespéré...
Je sais, mes poèmes sont bien sombres, mais ils reflètent mon ressenti et mon mal être.
Mon coeur n'est que tristesse c'est plus fort que moi...
Je guette un ciel où la fleur
RépondreSupprimerD'amour peut monter tout droit
A sa ferveur
J'implore un signe, une voix
Et la réponse que j'ai
Tout enragé,
La réponse rouge et sûre
S'ouvre comme une blessure
Qui vient des nues.
Sa voix me dit en gloussant:
"Si tu m'aimes, tu me tues"
Et puis s'est tue.
Car l'Ineffable lui-même
A pour message suprême:
BUVEZ MON SANG.
(Géo Norge, Buvez mon sang)
Marianne, il ne faut pas perdre espoir : il est des moments où on préfère croire ce qui va dans le mauvais sens. D'une certaine façon, il on se rassure qu'on peut encore croire en quelque chose, cette chose fût-elle négative. Mais le discours intérieur de chacun de nous demande à être maîtrisé. Quant à ce qu'on appelle "réalité", on se la crée souvent de toutes pièces, sans vraiment savoir ce qui est effectivement réel ou non.
RépondreSupprimerCourage, Marianne.
Bonjour. J'ai subi l'inceste dès l'âge de 4 ans et ce jusqu'à mes 14 ans, la nuit, à la vieille du jour où tout devait se décider, il fallait que cela s'arrête. J'ai écris une lettre à Dieu, et lui ai demandé de faire un choix, soit lui, soit moi.Le Seigneur a décidé que je devais vivre, et parce qu'il a entendu mes prières, senti ma souffrance, le lendemain à l'école j'ai dénoncé ce que me faisait mon père à une camarade de classe, qui de suite a réagi en allant rapporter mon histoire à une prof. Après ça, tout s'est enchaîné très vite. Je pensais que cela me libérerai, mais bien au contraire, je ne subissais plus d'agressions sexuels de Lui (ainsi que je l'appelle) mais ce que je ressentais était tout aussi violent ! Car, croyez moi ou non, à ce moment là, j'étais loin de me douter que ma mère se retournerai contre moi, m'accusant auprès des avocats de menteuse, insinuant que je le provoquait avec des chemises de nuit trop petites ( mais enfant, qui donc me les achetaient ces fichues chemise de nuit !!). Ma mère, qui elle même subissait des violences de cet homme !!. Je n'avais que 7 ou 10 ans à peine, il mettait des cassettes vidéos pour adulte, afin de pervertir mon esprit, ou justifier le fait que ce qui se faisait à la TV peut l'être entre un père et sa fille !!!
RépondreSupprimerLa toute première fois, j'avais 4 ans, il venait de me récupérer à la petite école, et mon collant s' était filé, je ne sais pour qu'elle raison, mais cela, d'après lui méritait une correction. Arrivés à la maison ( maman absente), effrayée de ce qui allait m'arriver, je me suis fait pipi dessus. Il m'a demandé d'aller me nettoyer, et comme pour vérifier si cela était bien propre, il a .... apparemment ça ne l'était pas assez, alors il m'a fait constater à sa manière ce qu'est un sexe propre en lui faisant une fellation !! Au fil des âges, les actes se sont multipliés et à chaque fois de plus en plus pervers !! Entre les punitions que je devais faire nue, debout, immobile. Les coups de bâtons, de ceinture, coup de poing ... Entre des jeux qui n'en étaient pas, jeux de mains, jeux de vilains, ou les réveils en plein milieu de la nuit où là, je devais le satisfaire parce que ma mère n'était pas disposé à le faire !! Comme cet après midi, où il me cria par la fenêtre de rentrer à la maison alors que je jouais avec mes copains, copines. Je sais que j'ai eu très mal, vraiment très mal, les pros du X nous le dirons, la sodomie, la première fois ça fait très mal, mais comme il disait, j'aurai moins mal avec l'habitude !!!! En définitif, j'ai été la maîtresse de mon père !!!
Je ne me suis jamais réconciliée avec mon corps, le traitant comme il l'a toujours été, en objet sexuel, fait pour satisfaire les hommes ! Mes relations amoureuses sont d'avance vouées à l'échec car Infidèle. Je suis tout ce que je hais avec tous les mots et les maux qui vont avec !!! Même après 15 ans je ne parviens pas à oublier, à m'en sortir, Il a toujours cette emprise sur moi, Il a mis le diable dans mon corps et dans mon esprit ! J'ai beau vouloir être normale quelque chose me ramène à cet état de victime, mais est ce une excuse pour justifier mes actes ?! Prisss.
La 1ère fois je pense que j'avais 4 ans, car c'est le plus loin que mon esprit puisse remonter, c'était peut-être avant... jusque l'âge de 18 ans.
RépondreSupprimerL'inceste dans toute son horreur également, je n'arrive même pas à dire tous les mots de ces choses immondes que j'ai endurées tellement j'ai honte.Mais je n'ai jamais réussi à parler tant j'étais terrorisée, ma mère était au courant comme bien d'autres personnes...
Je ne vais pas à nouveau raconter ma vie car je l'ai déjà fait auparavant, mais mon histoire est en partie similaire à la vôtre.
Tout ceci pour vous dire que 34 ans après je n'ai pas de vie normale, je suis complètement détruite, j'ai simplement envie de mourir...
Je fais une grave dépression et je suis une thérapie pour la 1ère fois de ma vie depuis 8 mois.
Je sais bien que je ne vous remonte pas le moral, j'en suis désolée, je n'en ai pas la capacité car je suis trop mal.Mais sachez que je ne peux que comprendre ce que vous vivez...
Je suis de tout coeur avec vous par la pensée et je vous souhaite de retrouver un peu de cette paix intérieure que vous méritez.
Philippe, j'ai du mal à me souvenir de la signification du mot espoir.
RépondreSupprimerComment en avoir quand rien ne va? Toute cette lutte pour quoi faire...
Psychologiquement je suis complètement anéantie, il va pourtant falloir que je rassemble mon petit peu de force car je rentre en clinique le 14 septembre pour une 1ère intervention chirurgicale, physiquement je vais mal également. Je me pose souvent cette question:(de plus en plus) Pourquoi continuer à vivre????
Mon seul et unique refuge l'écriture...La seule chose que j'arrive encore à faire.
Jusque quand...........
Marianne, tu ne dois pas renoncer à croire qu'une autre vie est possible: tu dois suspendre ton jugement en attendant que la dépression (terrible malaise que j'ai connu bien des fois) ne s'apaise.
RépondreSupprimerQuant à toi, Anonyme, je suis content de te lire. Il faut dire ses souffrances pour pouvoir s'en libérer: il faut apprendre à les reconnaître pour ensuite les maîtriser.
Les souvenirs font mal, mais ce ne sont pas les souvenirs en eux-mêmes qui en sont responsables: j'ai peu de souvenirs, encore moins à l'âge de 4 ans, et je dois tout reconstruire à partir de quelques images dont j'ai peine à accepter la réalité (meurtre d'enfant, la main blanche et sans vie d'une petite fille, le viol de mes amies, la douleur et l'humiliation vécues encore et encore). Je ne sais pas si la sodomie fait mal : lorsque cela m'est arrivé plus tard, je n'ai rien senti, mais je crains que mes premières expériences ne soient enfouies dans mon amnésie globale. J'ai ce rapport avec la douleur qui ressemble à de l'anesthésie volontaire, comme si j'étais détaché de la violence des coups et dces blessures, ailleurs.
Pourtant, il est possible de vivre: tout est plus compliqué, bien sûr, et il nous faut apprendre ce que d'autres ont appris enfants. Il y a une bonne dose d'immaturité affective dans nos comportements qui nous rend plus fragiles, plus faciles à manipuler, à tromper, en raison de notre capacité à nous raccrocher à n'importe quelle bribe d'amour ou de semblant d'amour, malgré notre peur de croire dans le même temps, notre incapacité à faire confiance. Pris dans ces contradictions, il faut démêler le fil de nos sentiments pour enfin affirmer tout le contenu de nos désirs - désirs que nous piétinons, que nous refusons de voir, d'accepter.
Bon courage.
bonjour, je suis allée chez mon médecin traitant qui me suit depuis des années, et en qui j'ai mis toutes ma confiance.
RépondreSupprimerLorsque je lui ai raconté le viol que j'ai subi le 21 juin, elle m'a dit que je devais arrêter de me mettre dans des situations dangereuses.
A l'entendre, j'ai l'impression que j'aurais du savoir à l'avance que c'était une situation dangereuse.
Comment est ce que je pouvais faire cela.
Maintenant, je me sens encore plus capable.
Finalement, c'est peut être moi qui attire tous les satyres du coin;
Moi, j'essaie de me dire que j'y suis pour rien, et elle me dit que je suis responsable.
J'aimerais que vous me disiez votre avis.
Suis je responsable de ce viol?
Moi je ne sais plus que penser.Ma fille m'a dit aussi la même chose(elle a 21 ans).
Mais comment pouvais je savoir qu'il allait me mentir et me sauter dessus une fois seuls...
J'ai besoin de votre éclaircissement.
L'inceste que j'ai vécue avec mon père adoptif lui au moins est claire, tout le monde dit que je suis pas responsable.
Pourtant, je suis pas la seule a avoir été abusée à l'âge adulte, alors tout le monde est responsable?
C'est horrible quand j'y pense, j'en ai marre de me sentir souillée et en plus de me dire que c'est de ma faute.
Aidez moi svp, je suis complètement perdue;
Depuis, le 21 juin ,je suis à la dérive, je crois plus en rien, et surtout plus en l'être humain.
Je crois plus que l'amour avec le respect existe,je suis totalement anéantie.
Tout ce que j'avais mis en place pour me reconstruire, cet abrutit me l'a détruit.
Je voudrais tant arriver à m'en sorti,je ne m'y retrouve plus du tout dans les règles du jeux de la vie.
Je ne suis plus en accord avec moi, j'ai perdu le contrôle de ma vie.Pourtant, jusqu'à ce jour, j'ai presque toujours su arriver à m'en sortir.
Là ,j'ai juste l'impression d'être une épave humaine.
Eléna survivante de l'inceste
Bonjour Elèna.
RépondreSupprimerJe vais avoir beaucoup de mal à te remonter le moral car je vais moi même très mal,mais bon c'est comme ça, je ne crois plus en rien ni personne...
Non pour moi tu n'es absolument pas fautive, le seul et unique à l'être, c'est lui. Comment pouvais tu deviner ce qu'il avait dans la tête, ils ne sont pas tous comme lui, malheureusement tu es tombé sur un pervers et tu n'avais pas besoin de ça...Il a senti que tu lui faisais confiance et il en a profité, je suis écoeurée, je ne trouve même pas de nom assez fort pour le qualifier, des gens comme eux ne devraient pas exister.
Non tu n'es pas la seule à avoir été abusée à l'âge adulte, ce n'est pas l'âge qui fait forcément de nous des responsables, c'est une conclusion bien trop simple que ton médecin a fait là, je pense que tu as été d'autant plus humiliée et peinée du fait que cela vienne d'elle et je trouve que ta fille n'a pas été très gentille d'avoir la même réflexion (mais ceci est mon opinion personnelle) elle est jeune, elle analyse peut-être les choses différemment...
Tiens le coup Elèna, je ne sais que trop combien c'est difficile,moi-même je n'ai qu'une envie (bon je ne dirai pas laquelle...)
car j'ai une fille tout comme toi Elèna tu as des enfants, et c'est à eux que nous devons penser très fort.
Je suis avec toi par la pensée.
Elena, j'aimerais t'apporter quelques éléments de réponse pour te sortir de la spirale dans laquelle tu te trouves.
RépondreSupprimerCeux qui te disent que tu te mets dans des situations dangereuses n'ont pas tout à fait tort, mais l'ennui c'est effectivement qu'ils en concluent à ta responsabilité: or, ce n'est pas toi qui est responsable de la perversité de ceux qui abusent de tes faiblesses. Lorsqu'il y a viol, on ne peut pas commencer à tergiverser sur les responsabilités: tu es la victime, un point c'est tout. La différence entre les gens comme nous et les gens "normaux", c'est que, dans certaines situations, nous n'arrivons pas à réagir de façon à nous protéger: là où d'autres auraient dit non, on n'ose pas et on se retrouve dans un endroit clos avec une personne qui nous remet dans la même position que celle que nous avons connu enfants. Nos comportements dénotent un certain infantilisme dans certaines situations qui réveillent en nous les cauchemars du passé: ce n'est que dans ce sens que nous nous mettons en situation de risque. Moi aussi, j'ai connu des situations abusives dans ma vie d'adulte, et les hommes qui se sont servis de moi se moquaient bien de ma sensibilité.
Il est difficile, pour les personnes "normales", de comprendre le jeu inconscient de la manipulation entre un abuseur et sa victime lorsque celle-ci a été un objet sexuel dès son plus jeune âge. Le parent incestueux ou le pédophile éduque l'enfant à la soumission. Le phénomène de "survictimisation" (de répétition des abus à l'âge adulte par d'autres personnes) est le fruit de cette éducation à la soumission, à des comportements qui ne sont pas nécessairement conscients, mais pas nécessairement non plus inconscients, comme une semi-conscience qu'on endormirait pour ne pas réveiller le cauchemar, dans une tentative tellement inadéquate qu'elle nous mène tout droit dans la gueule du loup. Encore une fois, je parle de mon expérience et je ne sais pas si elle s'adapte à ton cas, Elena.
Là où je veux en venir, c'est que des gens comme ta fille ont l'impression que tu ne pouvais pas ne pas comprendre ce que cet agresseur te voulait et que, en ne te protégeant pas, tu as pour ainsi dire consenti passivement: cette conclusion est absurde, mais elle est inévitable si on ne prend pas en compte le poids du traumatisme que tu as connu dans ton enfance. C'est ce traumatisme qui te fragilise et te rend la cible parfaite pour tous les obsédés qui croisent ton chemin. Ton docteur devrait être un peu plus au courant de ces choses là, par contre...
RépondreSupprimerCe n'est pas toi qui es souillée, quoi qu'on ait fait à ton corps: la pourriture de ton agresseur lui colle à la peau, mais elle ne te touche pas tant que tu gardes bien présente à l'esprit la distinction entre agresseur et victime. C'est un thème qui m'est particulièrement cher parce que, enfant, on a dû me faire assister aux viols de mes amies et que, en tant qu'homme, j'ai eu tendance à projeter le dégoût que j'ai pu avoir à l'égard de la cruauté de ces hommes sur moi-même du simple fait que mon corps était celui d'un homme. Je me suis senti doublement souillé en ce que, d'une certaine façon, je faisais partie du sexe violeur - ce qui n'avait pas de sens puisque, en fin de compte, j'ai été la victime d'hommes et de femmes, et celles-ci n'étaient pas en reste de perversité.
Autrement dit, la souillure que tu ressens est un effet de ton imagination, de ta souffrance, qu'attisent l'incompréhension de ton entourage. N'y prête pas foi, ne te laisse pas avoir: le seul responsable est le porc qui t'a touchée, un point c'est tout. Lorsque tu auras cela clairement à l'esprit et que tu laisseras libre cours à ta colère plutôt qu'à un sentiment de confusion, les pendules seront remises à l'heure.
Laisse tomber les remarques des autres qui ne comprennent rien: si tu te mets en danger, ce n'est pas que tu le veuilles, c'est que tu as été blessée : c'est comme une trace de sang venue du passé qui attirerait les requins d'aujourd'hui. Ce que je ne perçois pas, et qui devrait poindre, c'est ta colère: envoie tout le monde ballader lorsqu'on te dit que tu te mets dans des situations impossibles. C'est aux pervers de s'écarter de ton chemin, et pas l'inverse.
Finalement, en lisant vos témoignages, je ne peux qu'en déduire qu'il n'y' pas de recours pour nous, pour nous en sortir. L'on souffrait pendant, et même lorsque tout cela cesse, des années après, nous revivons chacun de ces moments dans nos cauchemars ! Nos relations amoureuses, surtout pour nous les femmes, sont chaotiques, parce qu'on se sent esclave ou objet sexuel lorsque nous devons nous soumettre au désir sexuel de l'autre !! Aujourd'hui, je peine à faire la différence entre un homme qui me désire par amour et les autres ... Tous mes rapports avec les hommes se traduisent de la même manière, je les accuse, je leur en veux, mais ne sais m'en défendre !! Je tente en vain de prendre le contrôle sur ma sexualité mais je me sens objet, uniquement objet de désir et de tentation pour l'homme !!! Voilà 3 ans presque 4 que je partage la vie avec un homme, dont je porte l'enfant, à chaque fin rapports sexuels que nous avons je me sens salie, avec l'impression de m'être soumise comme lorsque j'étais petite et que l'on abusait de moi !!
RépondreSupprimerChaque relations amoureuses que j'ai pu avoir sont conflictuelles, je ne parviens pas à trouver d'équilibre avec les hommes, et là, enceinte, je suis entrain de perdre le père de mon enfant à venir ! Je lui reproche de ne pas assez m'aimer, de ne pas me respecter, d'être comme les autres sinon pire, je ne parviens pas à détecter l'amour ce soit disant amour dont il me parle tous, parce que je ne suis pas sure que l'on puisse m'aimer, que l'on doit m'aimer !! Mon intérieur a été sali, tant de fois sali !! J'ai livré mon corps à des inconnus, vendus mon corps car il ne m'appartenait plus, il ne m'a jamais appartenu, lorsqu'à 4 ans et ce durant 10 ans vous êtes la maîtresse sexuelle, partenaire de jeux sexuels de votre père, et que c'est parce qu'il vous aime, dit il, qu'il fait tout cela, et que lorsqu'il vous demande, et toi, est ce que tu aimes papa, et que vous lui répondez que Oui, n'est ce pas une manière de consentir ?
Je vis dépression sur dépression, j'ai gobé tellement d'antidépresseurs que je suis une pharmacie à moi seule ! N'est ce pas injuste , Pourquoi cela ne s'arrête pas à l'instant même où nous dénonçons nos agresseurs ?!! Il m'a volé 10 ans de ma vie, et n'a fait que 5 ans de prison !! Sitôt ressorti, il a récidivé, et à cela, la police a pu lui associer d'autres viols !!! Comment ont ils pu lui mettre que 5 ans, sur les 10 ans de sévis sexuel !! La parole d'une enfant n'a pas suffi a enfermé à vie cet homme, mon père !! Peut être ne considère t'il pas les attouchements, les fellations, la sodomie, la diffusion de films porno dans le seul but de reproduire la même chose; comme un délit à punir sévèrement !!! Pourquoi ma souffrance d'enfant à elle seule n'a pas suffi à mettre cet homme définitivement derrière les barreaux ?!! A quoi bon porter plainte, se disent ils que dès lors où il a agi dans le cercle familiale il n'est pas un risque pur la société !!
RépondreSupprimerEt maintenant, dites moi, comment retrouver l'estime de soi, lorsque votre propre mère refuse ( à l'époque ) de vous croire, les autorités ne tenant pas compte sinon à moitié de votre témoignage, comment se donner du crédit !! Si toute votre enfance n'a été que maltraitance et abus sexuel, si personne ne vous a donné dur respect comment en grandissant se respecter soi même !!! J'ai souillé mon corps de la manière qu'il s'y prenait, aujourd'hui je tente de me reconstruire, mais en vain, parce que mon passé me hante, ce que l'on m'a fait, mais je me suis fais aussi !!! J'ai tant de fois tenté de mettre fins à mes jours, car au fond, pourquoi continuer ? Je suis incapable d'aimer et d'être aimée. Parce que l'on ne m'a pas donné d'amour comme il se doit, ni même montré comment on faisait, à quoi ça ressemble l'amour ? Je porte cet enfant en moi, 6 mois de grossesse, et depuis peu, je pense mettre fin à mes jours avec mon enfant, qu'elle mère serai je pour cet enfant ? J'ai beau crier à l'aide à mon conjoint, qu'il m'aide, qu'il me sauve, telle a été sa promesse lorsque nous nous sommes rencontrés, mais il m'a abandonné, démissionné, dans l'incapacité de m'aimer suffisamment pour accepter ma vie avec son passé, mes souffrances et les conséquences de tout cela !!! Disent ils que l'on ne doit pas prendre notre passé à chaque fois pour excuse, voilà une belle façon de minimiser la souffrance de l'autre !! Est ce vrai que nous nous plaçons constamment en victime ? Avez vous vu beaucoup de manifestations d'enfants ou d'adulte victime d'inceste ou de viol ? Nous sommes des victimes silencieuses, justement, contraint de se fondre dans la masse et de ne rien laisser paraître par honte de ce que nous sommes et avons vécu !! Nous sommes des victimes dignes parce que nous ne faisons pas étalage de notre histoire !! Combien de vos proches connaissent votre histoire, alors que vous connaissez le moindre de leur problème d'argent, de couple ou de santé !!! L'on parle de ces violeurs, pédophiles et autres agresseurs comme des gens malades, pourtant, ils ne sont ni suivis ni soignés, et nous, et nous, nous nous gavons de toutes sortes de médocs antidépresseurs comme si le mal à soigner, c'est nous qui l'avions !!!!
Pour répondre au dernier message ici, j'aimerais tout d'abord dire à toutes les femmes violées que les cobnséquences que vous pouvez en ressentir peuvent être exactement les mêmes chez un homme: moi aussi, homme, j'ai été violé, et moi aussi je me sens sali. Moi aussi, je dois lutter pour prendre l'acte sexuel comme une relation dans laquelle je suis plus qu'un objet de satisfaction pour l'autre. Même avec ma compagne de 20 il m'est arrivé de me sentir sali, exploité, alors qu'elle est la dernière personne qui serait susceptible d'abuser de qui que ce soit. Ma mère m'a pris comme objet sexuel jusqu'à mes 18 ans et elle m'a partagé avec d'autres femmes, vendu à des hommes. J'ai encore souvent la sensation d'être une petite "p..." et il m'est arrivé de me retrouver dans des situations où il suffisait de me dire "viens" pour que j'y aille, sans même me faire payer.
RépondreSupprimerMais rien ne dit qu'on doive vivre indéfiniment comme cela. Je ne veux pas que mes enfants vivent comme ça et, pour cela, je dois moi-même me mettre en position de leur montrer autre chose qu'un homme qui baisse la tête et se donne.
RépondreSupprimerOn m'a traité en esclave, en chose dont on pouvait user et abuser, dont on pouvait disposer. On a été jusqu'à me montrer qu'on pouvait se débarasser d'un enfant. Mes visions du passé me montrent des enfants morts-nés ou tués, des enfants qu'on frappe, qu'on humilie, qu'on pend comme un jambon, dont on rit en le ridiculisant.
Pourtant, on peut en revenir et apprendre autre chose. Il faut savoir se donner le temps, se pardonner, reconnaître sa colère.
On peut en revenir, petit à petit. Alors patience.
Excuses moi, je vous mes excuses. Je témoigne sur votre blog et ce sans donner mon nom, mais je ne peux pas, je préfère garder l'anonymat. Utiliser un pseudo alors que je témoigne avec toute ma sincérité, tout mon être ... Peut être aussi, est ce une façon de refouler ce qui m'est arrivé, ainsi, je raconte l'histoire d'une autre, ses souvenirs à elle.
RépondreSupprimerJe témoigne de la vie d'une enfant, une jeune fille, aujourd'hui devenue femme, il s'agit bien de moi ... Ces mots qui me restent à travers la gorge, ne pouvant en parler, je les écris. Ainsi ces mots crus n'ont pas la même violence écrits que dits à haute voix !! Je ne parle pas de ma souffrance mais d'une souffrance, un récit parmi tant d'autres malheureusement !!
Cela fait tant de bien de savoir que l'on est pas seule, mais si mal à la fois, pourquoi cela nous est il arrivé ?
Mon histoire, enfin, une partie, je l'ai retranscrite plus haut, en date du 5 sept, et du 13 septembre, où Philippe a eu la gentillesse de me répondre !!
C'est vrai qu'on ne pense pas souvent aux hommes qui ont subi cela, et j'imagine la violence que cela a pu être !!
Une femme est destinée un jour à se donner à un homme ... une femme qu'elle le veuille ou non est déjà un objet de désir pour les hommes fatalement !!!
Mes mots sont crus, et je m'en excuse, il est vrai qu'il ya beaucoup de pudeur, de réserve à travers vos récits, mais les choses sont telles que je les ai vécu, et je ne parviens pas à me censurer !!!
Pardonnez mon manque de tacte ou de délicatesse dans le choix de mes mots, mais ayant rarement eu la possibilité de m'exprimer, il est vrai que les mots sortent ainsi, violemment, tels que les sévis et abus que j'ai subi !!!
La suite : une vie de décadence ....
Je disais, une vie de décadence ...
RépondreSupprimerA 15 ans, alors que je vais rendre visite à une copine, voilà que je me fais coincer dans les cages d'escaliers par son frère, je vous laisse deviner la suite, il me rue de coups, me menaçant de ne rien dire ou le pire serait à venir !!!
A partir de ce jour là, ma vie n'a été que débauche sexuelle, tentative de suicide, fugue, hospitalisation psychiatrique, re débauche sexuelle avec des hommes, des femmes, d'autres prêts à me payer !!!
Mon corps ne m'appartient pas, et comme l'a si bien dit Philippe, entre autre, en d'autre termes, des années plus tard, en prison ou d'outre-tombe, ces hommes ou femmes qui ont abusé de nous continuent à influencer nos vies !!! Ils nous persécutent et nous malmènent et de la manière que lorsque nous étions plus jeunes !!
Je ne suis que chose et objet !!! Mon corps a longtemps était celui des autres mais jamais le mien, je suis une victime sexuelle consentante, je me suis longtemps donnée à des hommes espérant gagner leur amour, leur attention !!!
Aujourd'hui, je tente de me reconstruire, de me réapproprier mon corps. Seulement l'une d'entre vous témoigner en disant qu'avec les hommes elle ne parvenait pas à associer l'amour et le sexe, il en est de même pour moi.
J'aime un homme pour lequel je n'éprouve aucun désir ni plaisir sexuel, alors que je peux te donner à un inconnu !!
C'est confus dans ma tête, quelle genre de personne, de femme est ce que je suis ? Je ne veux pas, je refuse de prendre ce que j'ai subi durant mon enfance pour excuse !!
Aujourd'hui, je dois vivre avec le mal que l'on m'a fait, et surtout le mal que je me suis fait !!
J'ai honte de moi, et je me sens de moins en moins digne de porter cet enfant en moi. Mon bébé vit dans ce corps sale et impur !! Comment ai je pu faire cela, concevoir d'avoir un enfant après tout ce que j'ai fais ?
Ne t'excuse pas. Je ne suis pas là pour te juger. Tu n'as pas à révéler ton nom ou quoi que ce soit. Tu n'as pas non plus à avoir honte de tes souffrances. Au contraire, c'est la honte qui nous garde la tête baissée: si nous devons la relever, alors il faut cesser d'avoir honte.
RépondreSupprimerIl est bon pour toi d'apprendre à dire ce que tu as vécu, à condition que cela ne soit qu'un premier pas, celui de la reconnaissance de ton vécu, de la prise de conscience. Après cela, tu pourras commencer à affronter les choses, puis à vivre.
En ce qui concerne amour et plaisir, le rapport est souvent complexe et dépend tellement du vécu de chacun ! Je comprends parfaitement ce que tu veux dire. Il te faut te réapproprier de ton corps peu à peu, apprendre à le respecter et à te respecter.
Je te répète donc: tu n'as aucune honte à avoir, surtout pas ici. Nous sommes tous à la même enseigne.
Merci Philippe, merci pour ces mots de réconfort !! N'est ce pas dommage que ce soit auprès d'inconnus, anonymes comme moi que je trouve ce réconfort. n'est pas lamentable que nos proches soient si indifférents à nos souffrances, à nos problèmes, pressés de nous livrer à des psychologues. Certains même nous demandent d'oublier, comme si cela était possible d'oublier !!! Ma mère me demande de pardonner, c'est à travers le pardon que l'on trouve la Paix !!
RépondreSupprimerNous ont ils demandé Pardon, Qui s'est excusé auprès de nous de ce qui nous ai arrivé ?!!
Je suis trop révoltée parce que les séquelles semblent être à vie !!! Plaies qui restent ouvertes impossible à cicatriser !!
Ton blog me sert d'exutoire, je crache ma haine, ma colère, mon venin !!!
Je crie mon désarroi, ma solitude, et jusqu'alors personne ne semblait m'entendre, à part vous, compagnons de souffrance ...
Merci pour vos témoignages, existences similaires alors que nous sommes à des âges, des régions, des origines et cultures si différentes !!
Cela touche tous les réseaux sociaux contrairement aux préjugés, je suis noire, beaucoup se plaisent à dire que se sont des pratiques courantes chez les noirs !!! S'ils savaient ...
Merci, merci de prendre le temps de me répondre.
Tu es noire, et je suis blanc, bonne campagne française, fin fond de la Bourgogne, avec des paysans ventrus mangeant de la chair fraîche, des petites filles ou des petits garçons. Chaque fois que je vois un ventre bedonnant, débordant d'un pantalon, avec sa peau blanche et adipeuse, j'ai une sensation de profond dégoût.
RépondreSupprimerLe racisme est odieux, où qu'il se présente, et à plus forte raison ici.
C'est vrai que l'on souffre tout autant dans sa âme d'enfant qu'on soit une fille ou un garçon, l'inceste brise une vie.
RépondreSupprimerMais le pire c'est qu'on à l'air entier, alors qu'en fait à l'intérieur c'est comme si une tornade avait tout dévasté, et le pire c'est que cette tornade ne s'arrête jamais.Elle finit par devenir un grand souffle...si on à le courage et qu'on à la chance de faire partie des plus forts.
Parce que moi je dis que nous sommes tous ici sur ce blog les plus forts, les autres ce sont suicidés, se droguent, se saoulent ou on complètement perdus la raison;
L'inceste, c'est un peu comme une condanation à vie pour une faute qu'on à pas commise,on est là victime et on est puni pour l'agresseur.La sentence est la plus terrible, toute sa vie on va devoir porter ce fardeau.
C'est une réalité, jamais l'inceste ne sortira de notre vie, de notre tête de notre coeur.
Il faut faire en sorte que la douleur fasse moins mal...chacun sa méthode, moi lire vos témoignages, écrire, assister à mes thérapies de groupes est la méthode que que j'ai trouvée..
Eléna survivante de l'inceste.
Que nous soyons les plus forts parmi les victimes, oui, et je dirais même "malheureusement" en pensant à mon frère et à toutes celles et tous ceux qui n'ont pas réussi à s'en sortir.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne la blessure, bien sûr, il y aura toujours une trace, mais je préfère parler de "cicatrice". Ceci dit, pour être plus correct, je pense que nous nous sommes formés dans l'aberration et que c'est à nous, une fois adulte, de créer quelque chose de nouveau même avec tous les déchets qu'on nous a refilés. Quelque part, je suis content d'être malgré tout ce que je suis, parce que cela m'a permis de voir la réalité sous un autre jour, et de converser avec des gens comme vous.
Merci à vous toutes, et à chacune d'entre vous.
bonsoir,
RépondreSupprimerje t'adresse quelques mots, a toi anonyme, qui a témoigné sur l'inceste et qui est enceinte.
Juste pour te dire que la grossesse refait resurgir aussi beaucoup d'émotions, et aussi toutes sortes de questions concernant, les liens parentaux.
Tu vas devenir maman, ne sois pas si dure avec toi, c'est aussi un moment de grand changement dans ton corps.
Aie de la patience dans quelques mois ton enfant va naître, et je suis sûre que cet enfant va donner un sens à ta vie, tout comme à moi, à Marianne, et Philippe aussi.
Moi, ce qui m'a fait me battre comme une lionne pour m'en sortir, c'est l'amour pour mes enfants, je voulais leur donner tout ce que je n'ai pas eu.Et crois moi, même si tes parents se sont comportés comme des salauds, toi tu vas être une maman formidable.
Fais moi confiance, là dessus.
Et puis tu sais même si tout ne se passe pas parfaitement avec ton conjoint, tu dois te dire qu'il n'est pas là pour t'aider à résoudre tes problèmes.Je sais c'est peut être dur à entendre, mais c'est une réalité.
Si tu lui demande d'être ton psy, il ne sera plus ton mari.
Le mieux, c'est d'aller trouver un professionnel, maintenant, pour te faire aider.Pour enfin pouvoir être écoutée, entendue dans ta souffrance.
Je ne veux pas dire par là qu'il ne faut plus jamais parler d'aucun de tes problèmes avec ton conjoint, mais la démarche vers un mieux, ta reconstruction est quelque chose de personnel.Tu dois le faire en dehors du couple, pour le préserver.Au sinon tout va exploser,et ce serait dommage.Un être qui est un mélange de toi et de lui va bientôt naître, et vous avez beaucoup de belles choses devant vous.
Eléna, survivante de l'inceste.
Je me joins entièrement à ce que dis Eléna. C'est on ne peut mieux tourné. D'ailleurs, Eléna, je suis content de voir que tu as quelque peu repris le dessus!!!
RépondreSupprimerbonjour,
RépondreSupprimermerci Philippe ça me fait plaisir que tu aies vu mes progrès.
Oui ça commence à aller un peu mieux.
Maintenant, mes cours à l'université sont recommencés, et j'ai aussi repris les groupes de paroles à Bruxelles.
J'ai même le projet de vouloir retrouver quelqu'un pour partager ma petite existence avec.Enfin, là je suis pas pressée, mais bon pourquoi pas?Je vais pas rester toute seule le restant de ma vie...
Mais chose principale, continuer mon combat, et je voudrais arriver à pouvoir témoigner de mon histoire de manière ouverte.Je veux dire à visage découvert...à la télévision, par ex.La psy qui anime les groupes de paroles à Bruxelles à des contacts avec un journaliste de Paris.ca c'est un grand projet personnel...
Mais chaque jour suffit sa peine.Je voudrais que ce que j'ai vécu puisse aider d'autres personnes.J'aurais l'impression d'être utile..
Eléna survivant de l'inceste.
Tu ne peux pas savoir l'effet que cela me fait. Une personne qui réussit à se redresser comme toi tu le fais, malgré l'adversité, c'est un signe d'espoir pour les autres. Je te souhaites de trouver quelqu'un qui saura partager sa vie avec toi: si tu sens le besoin d'une présence, fais toutefois attention à ne pas la mendier et tiens bien la tête droite, car tu as de quoi être fière, et les ordures ont une sainte horreur des personnes fières.
RépondreSupprimerJ'ai moi-même eu des contacts avec des journalistes à Paris et j'ai donné des interviews à travers AIVI, mais pas à visage découvert parce que j'ai voulu protéger mes enfants. Je voudrais faire aussi une thèse de doctorat en philosophie qui aurait trait à la pédophilie. Moi aussi, comme toi, j'espère être un jour utile, à défaut de pouvoir faire condamner ma mère qui est morte et tous les salauds qui ont abusé de moi.
Nous pourrions peut-être nous épauler mutuellement ?...
toi aussi tu me fais un très grand plaisir.J'ai tellement eu peu l'habitude de voir des gens autour de moi qui sont fières de mes progrès, et de mes actes..un grand merci.
RépondreSupprimerTu as raison, je peux être fière de moi, et je vais prendre le temps qu'il faut pour trouver quelqu'un qui en vaut vraiment la peine.
Bien sûr que si je peux t'être d'une quelconque utilité je suis partante à 100%.
Dis moi ce que je peux faire et je ferais mon possible.
Ce serait génial de réaliser cette thèse de doctorat, en plus il n'y a pas de doute sur la réussite d'une telle entreprise.
Je comprends ton point de vue sur ton témoignage à visage couvert, ce qui compte c'est de témoigner.
Eléna survivante de l'inceste
Vivre avec l’inceste
RépondreSupprimerJ'ai subi l'inceste à partir de l'âge de 10 ans
J'ai subi la violence...
Physique et psychologique.
Je n'ai vu que la haine dans le milieu familial :
Les coups de ceintures, les coups de poings.
Je m’enfermais dans les toilettes, me cachais dans un coin.
Et à 18 ans, je suis partie de ce cercle tribal.
Je me suis battue pour survivre.
Je me suis battue pour sourire.
Je me suis plongée dans le professionnel
Afin d’occulter toute vie privée.
Toutes mes partenaires m’ont fait les mêmes reproches :
« Tu ne dis pas que tu m’aimes, tu ne montres pas,
Tu ne fais pas de bisous… » Alors j’ai gardé mes mains dans mes poches
Et j’ai continué mon pas.
Aujourd'hui, je vais avoir 39 ans.
Mon refuge est mon monde féerique.
Je travaille sur moi mais je ne fais toujours pas de bisous !
J’ai construit mon univers au fil des ans.
J’aspire à la beauté de la nature car elle est magique.
Elle vous montre et vous offre sa force, sa capacité d’adaptation.
Entourée de mes chiens, eux, ils ont tous les bisous.
Je suis incapable de vivre avec une personne
Dès que la relation devient trop intime, le départ sonne.
Je ne sais pas prendre dans les bras et j’en souffre.
J’ai réussi à modérer mes pulsions destructrices
Tout en cherchant mon souffle.
Je soupire mes souffrances, j’aperçois les couleurs décoratrices
D’un univers que je ne peux toucher.
J’ai tout fait pour oublier mais c’est l’autre qui me rappel à mon passé.
Je parle peu, mon seul moyen de communication est l’écriture
Et aujourd’hui j’avais envie de mettre des mots sur cette torture.
Deux pensées m’ont guidé : croire en soi et tout est possible.
Celle de Nietzsche « Ne plus avoir honte de soi-même est le sceau de la liberté conquise »
Je me retrouve dans vos témoignages
Et j’avais envie d’apporter un autre paysage.
L’imaginaire, la création, l’humilité, l’honnêteté
Sont des moyens et des valeurs de sortir de la noirceur
De la nature humaine, de la société.
N’oublions pas ce qu’il y a dans notre cœur
Il n’aspire qu’à la vie.
Pourtant, je ne suis pas guérie,
Mais j'y crois.
Pour quitter la honte, exprimer sa colère et surtout, la diriger là où elle doit être dirigée: le violeur, l'agresseur. Je te comprends, Gyn, mais l'imaginaire, la création, l'humilité et honnêteté ne suffisent pas. Retrouver la confiance en l'autre, c'est se dire qu'on peut être sûr d'avoir fait le bon choix: pas le choix d'un partenaire qui serait le reflet du salaud qui nous a eu. Pour cela, il faut avoir une idée bien clair de ce salaud et de ce qu'il représente: que ce soit un gros porc avec un chapeau de paille, une petite femme avec de grosses lunettes, un gentleman qui vous regarde souffrir aux mains de ses sbires, un chanteur qui la joue tendre, un violent qui vous poursuit, une mère castratrice, un chasseur de petit gibier dans la nuit, un assassin caché sous une tunique blanche, un sadique avec une verge en cuir... Tous ceux-là, il faut les pointer, les garder bien présent à l'esprit, au lieu de tirer dans le tas et de tuer quiconque s'approche.
RépondreSupprimerQu'elle image peut bien avoir ce salaud qui m'a eu ? Qu'elle représentation en ai-je ? Pervers et manipulateur : ces traits sont difficiles à percer car il est si facile de tromper. Je viens d'apprendre que ce dernier à l'âge de 14 ans, il a fait la même chose sur sa soeur qui avait 10 ans !! Quelle ironie n'est-ce pas ? Cette nouvelle ne fait que confirmer ma pensée : on ne connaît JAMAIS la personne. Je ne peux offrir ma confiance. Quel dilemme car pour être heureuse il faut faire confiance !
RépondreSupprimerJe n'ai plus de colère depuis ma décision de faire le deuil de ce géniteur. Il est mort.
Je ne pensais pas avoir une réponse de votre part, je vous en remercie.
Etrange : vous être un homme et je vous remercie ! Quel paradoxe...
J’ai une question : faites-vous confiance ?
RépondreSupprimerPuis-je abuser de votre temps ?
J’ai ce désir irrésistible d’écrire ces mots comme un torrent s’écoulant, rejoignant la mer. D’abuser de votre attention et connaissance afin de m’ouvrir les yeux vers ce monde que je ne peux toucher.
Comment puis-je construire une image positive de moi-même ? Celle reçue lorsque j’étais enfant, adolescente, n’est que mauvaise. Au collège, je dérange, on me rejette, me juge malade : je suis celle qui ne parle pas, ne pleure pas, ne ris pas. En classe, les professeurs me surveillent du coin de l’œil : je ne dois pas bouger. Voyez-vous, au lycée une assistante sociale me présente à son mari, juge pour enfant, il me regarde et dit « Ah ! C’est l’incestueuse et homosexuelle »
L’infirmière du lycée veut m’enfermer dans un hôpital psychiatrique parce qu’ils n’arrivent pas à me gérer.
Toujours au lycée, la professeur d’histoire-géo, après avoir eu connaissance du mot inceste, vient me voir et me dit qu’elle ne veut plus que je lui adresse la parole parce que je porte des horreurs, elle ne veut pas le savoir !
A 15 ans, lorsque je me suis rebellée contre ce géniteur, il m’a pris, de ses deux mains, par le coup, m’étranglant, cherchant à me faire basculer de la fenêtre. On était au sixième étage.
Enfant, adolescent, nous existons seulement par l’image que les adultes nous renvoient. Adulte, on nous dit que nous renvoyons notre image aux autres.
Alors l’image que je renvoie serait-elle celle que les adultes m’ont envoyé ? Malgré, le fait que j’aie voulu croire et agir en me disant que j’étais quelqu’un de bien.
Monsieur Philippe comment avez-vous construit l’image de vous-même ?
Comme vous dîtes, il faut faire le bon choix alors n’aurai-je fait que de mauvais choix ?
Ne fais-je que répéter mon histoire : celle du rejet, du monstre ?
Depuis longtemps, je cherche la protection. Vision enfantine me direz-vous, n’est-ce pas pour combler une carence ? Mais je suis incapable de contact, de prendre une personne dans mes bras : la vie n’est faite que de paradoxes ne trouvez-vous pas ?!
J'espère ne pas vous avoir importuné.
Permettez-moi tout d'abord de m'excuser : je n'aurai pas le temps de vous répondre autant que je le souhaiterais parce que je dois sortir. Ceci dit, je vous répondrai plus à loisir ultérieurement.
RépondreSupprimerJ'aimerais toutefois vous dire ceci: ce que vous avez vécu est horrible, et apparemment, la façon dont els gens autour de vous ont pris la chose est abominable. Mais ce sont les gens qui réagissent de cette façon qui sont abominables, pas vous. Lorsque j'entends mon amie me raconter qu'en entrant dans les bars de la petite ville dans laquelle nous avons souffert l'appellent encore la "fille à cinq balles", je hais ces gens-là, pas mon amie de souffrance, et j'applaudis lorsqu'elle répond à ce vieillard: "Vous en savez quelque chose ?", renvoyant cet homme à sa propre perversion.
Moi aussi, je me suis senti un monstre. J'ai essayé de mourir plusieurs fois. J'ai essayé de me détruire, de me faire rejeter, et aujourd'hui encore, je ne suis pas au bout du chemin. Il y a d'une part la honte d'avoir vécu tout cela, d'avoir été sali, et puis une rage cachée qu'il me faut retrouver pour ne pas la tourner contre ceux que j'aime. Vous parlez d'homosexualité: moi aussi, je suis passé par ce type d'expérience, et je n'en ai aucune honte. A ce sujet, lisez Virginie Despentes ou Beatiz Preciado. Les gens qui vous repoussent pour cela aussi méritent votre mépris, ou votre pitié...
Quant aux choix, beaucoup d'entre eux ont été faits par la force des choses, sous le coup d'une fausse fatalité, une fatalité imposée par l'agresseur. Adultes, il nous appartient de nous libérer peu à peu, de nous construire une normalité qui soit plus proche du concept universel de normalité.
Enfin, je suis un homme, mais j'ai été exploité par des hommes et des femmes, par ma propre mère, et c'est totu ce qui compte. Il est vrai que je hais parfois mon corps d'homme qui est comme celui d'une bonne partie de mes agresseurs, amis finalement, ce n'est pas le corps le coupable: la perversion pédophile est une affaire de pouvoir, pas de sexe physique. L'adulte qui abuse d'un enfant jouit de son pouvoir sur l'enfant, de la possibilité de briser une vie sans crainte de rétorsion de la part de l'enfant, rien à voir avec le sexe qui n'est que l'instrument.
Boonne journée
Je lis et relis votre texte comme si je cherchais une source miraculeuse. J’entends monstre, sali, fausse fatalité, normalité. Je bute sur le mot normalité, cependant je suppose que vous voulez dire de vivre en tant qu’être à part entière et non en tant que monstre, reproduisant son histoire dans cette fausse croyance d’exister. Normalité : exister soi-même et non au travers des ces images perverses, dois-je le comprendre ainsi ?
RépondreSupprimer« Fatalité imposée par l’agresseur » revient à dire ceci : reproduction d’un schéma connu dans lequel s’apparente une reconnaissance de mon existence. Hors de cette reproduction, c’est un peu la non-existence de mon être. Dès lors quand vous parlez de se reconstruire c’est par-delà la représentation que j’ai de moi-même à cause de l’image que ces adultes m’ont envoyée ? Or, comment changer une représentation ? Je ne peux que la modifier. Sur quel repère puis-je m’appuyer quand les fondements de mon identité ont été bafoués par l’adulte qui devait me protéger et prendre soin de moi ?!
L’image que j’ai de la vie de famille, du couple, n’est que conflit et haine : je n’ai vu que mots violents, coups,. Il tapait la mère, il la trompait. Il a utilisé son pouvoir dans sa corporation, son pouvoir hiérarchique pour m’empêcher d’être mise en famille d’accueil. Aucun adulte n’est venu à mon aide.
Je sais ce que je veux, je sais ce que je veux être, je sais comment je veux être mais je me retrouve nue face à ce que je veux être, c’est-à-dire, je n’ai pas les moyens d’y parvenir, je ne sais pas comment poursuivre mon chemin et me libérer de cette emprise du passé.
C’est pourquoi je vous pose beaucoup de questions, c’est pourquoi je souhaite vous lire et vous écrire car vos mots ouvrent mon esprit et met en avant ce que je me refuse à voir !!
Votre souffrance est certainement aussi grande qu’un cyclone dévastateur. Par conséquent, je vous remercie du fond du cœur pour vos réponses.
Bonne soirée et merci.
P.S. : si je peux me permettre j’espère que vous répondrez à ma question qu’elle image avez-vous de vous-même et si vous faites confiance ?!
Encore une fois, une réponse rapide: mon travail et mes enfants m'attendent. Ceci dit, parcours ce blog et tu auras vite une réponse à ta question. Je réussis peu à peu à obtenir une image plus positive de moi à travers le regard de ceux qui m'aiment et j'ai pris la décision de ne plus chercher à savoir pourquoi ils m'aiment, mais de leur faire confiance. C'est ainsi que j'ai réussi à avoir une meilleure image de moi - un combat de tous les jours.
RépondreSupprimerLe manque de confiance en l'autre s'exprimait en moi par une volonté de tout faire à la place de l'autre afin de ne recevoir de personne, quitte à donner à tout le monde. Cela aussi, je le découvre peu à peu, avec ma compagne et ma psy, mais cela m'a pris plusieurs années et je ne suis pas encore au bout de ma peine.
Je me retrouve dans la description de l'image positive de soi et la volonté de tout faire à la place de l'autre. Cependant, au travers du regard des autres et par ce qu'ils m'ont dit : ils me perçoivent forte avec un certain charisme, ils m'admirent ce qui m'a toujours gêné car l'admiration entraîne une forme de crainte, l'admiration entraîne l'inaccessible. Alors je me retrouve seule. Je ne trouve pas ma place.
RépondreSupprimerDepuis quelques temps, j'ai décidé de faire pour moi-même et non pour les autres, désormais la plupart me considère égoïste !
Pour le coup, je ne vois pas la solution. Qu'en pensez-vous ?
Bonne journée
Le charisme, l'admiration, tout cela isole, non? une personne hors pair. Bien sûr, vous vous sentez seule, tout comme je me sentais seul avec toute ma serviabilité qui n'attachait personne somme toute. Il y avait quelque chose que les autres ne comprenaient pas dans ma gentillesse. Ils m'admiraient aussi pour ma "sagesse", mon humeur toujours constante, ma capacité à ne jamais m'énerver, mais se sentaient mal à l'aise face à mon manque d'implication personnelle, mon détachement, quelque chose qui tenait de la froideur et qui n'était que le corollaire des autres aspects positifs. Bien entendu, les gens ne savent pas trop sur quel pied danser.
RépondreSupprimerLorsqu'enfin vous vous occupez de vous-mêmes, les autres peuvent s'en ressentir, mais ne vous laissez pas faire. Les personnes qui tiennent vraiment à vous ne pourront qu'être satisfaites: c'est là que la ligne de partage entre ceux en qui vous pouvez avoir une certaine confiance, même limitée au départ, et ceux qui ne sont pas vraiment liés à vous se dessinnera peu à peu. A vous de la faire respecter. Enfin, c'est ainsi que je perçois les choses en ce qui me concerne, mais il est vrai que je n'ai jamais vraiment eu d'amis au sens profond du terme. Ce n'est que maintenant que je commence à changer... Donc, je suis peut-être mal placé pour donner des conseils...
Oui, cela isole. D’ailleurs, je n’ai pas d’ami(e)s. En fait, je n’ai pas de vie sociale. Depuis que je suis en arrêt de travail suite à un accident de moto, mon état (si je puis dire) c’est empiré. Le professionnel était mon rempart face au moi profond. Je n’existais que par mon travail. Aujourd’hui, je sors marcher à 6h du matin pour ne rencontrer personne, je vais faire mes courses à l’ouverture du magasin pour qu’il y ait peu de monde ! Pour le reste, je suis dans cette maison. Je ne peux dire que je souffre de cela car quelque part j’évite de me mettre en danger, de me retrouver face aux autres et tout ce que cela implique dans le relationnel sur lequel je suis loin d’exceller ! Ce qui me pèse c’est cette incapacité d’aimer, de le montrer, de prendre dans les bras, de désirer.
RépondreSupprimerVos mots, dans le premier paragraphe, sont le reflet de ce que je ressens et pour la première de ma vie, j’ai le sentiment d’être comprise mais surtout de ne pas être « anormale » ! Merci. En vous lisant, je me disais « oui, c’est ça. C’est ainsi que je ressens les choses. »
J’ai relu les témoignages de Marianne, Elena, Anonyme(que sont-elles devenues ?), vos réponses : je me suis demandée si nous arriverons un jour à ne plus être sous l’emprise de ce passé ? Et si la compréhension de soi ne pouvait être partagée que par une personne ayant vécu une histoire similaire ? Si cette compréhension partagée pouvait amener à une vie de partage ? Il semblerait, pour les personnes n'ayant pas vécu les horreurs, qu'elles soient dans l'incapacité de comprendre. Du fait, la représentation de la vie, leur propre réalité est à tout jamais discordante avec notre représentation de notre réalité (ceux qui ont subi les sévices sexuels) nous les écorchés ? Notre histoire fait ce que nous sommes aujourd’hui, je m’aperçois que je n’ai jamais voulu admettre, entièrement, qu’il était la cause de mon mal être. Lorsque je le reconnais, c’est de manière momentanée parce que je sais que son emprise est comme des lianes me serrant de plus en plus fort, plus je me débats plus elles m’étouffent. Face à soi-même, il faut admettre cette faiblesse de ne pouvoir s’en sortir totalement. Il m’a fallu du temps aussi pour accepter l’aide d’une personne et si aujourd’hui je suis sur votre site, si je communique mon histoire, mes pensées et mes questions, n’est-ce pas que je suis en demande d’aide ? Ah qu’il est difficile d’écrire « demande » alors que je ne demande jamais rien à personne ! La tâche est plus aisée virtuellement on va dire !
J'espère ne pas mettre à mal en posant mes questions, je ne veux pas être désagréable. Il n'y a aucune prétention, aucune ironie, simplement la recherche de la compréhension.
Il est effectivement bon de trouver quelqu'un qui vous comprenne, mais il essentiel d'apprendre à vivre avec qui ne vous comprend pas, avec des personnes à qui il faut expliquer. Les relations entre personnes se basent tout autant sur l'identité que sur la différence et lorsqu'on parle de partager, il faut très souvent entendre un partage de ce qui n'est pas "commun" au départ. J'ai beaucoup appris sur moi-même en me confrontant à la réalité de ma compagne qui, elle, n'a pas vécu ce que nous avons vécu. C'est avec elle que j'ai appris à distinguer le normal de ce qui ne l'était pas, à voir toutes ces zones sombres où l'affect était coupé de mon vécu.
RépondreSupprimerCeci dit, entrer en contact avec des personnes qui "nous ressemblent" sous des aspects que l'on n'imaginait pas jette une nouvelle lumière sur nous-mêmes.
Il est difficile d'écrire "demande", et je te comprends, mais ici, tu ne t'impliques à l'égard de personne, ce qui te permet d'accepter le fait que tu aies effectivement des besoins. Plus tard, peut-être, tu en arriveras à reconnaître la réalité de tes désirs, bien que tu sois coupée d'eux pour l'instant. Un jour j'espère, tu pourras toucher du doigt toute la panoplie de sentiments qui survit au plus profond de to-même, loin de la lumière: rage, amour, joie, tristesse, etc.
En tous les cas, saches que, bien que tu te sentes "en demande" sur ce blog, notre échange m'apporte beaucoup à moi-même et je prends au moins autant que toi dans ce va-et-viens. Nous sommes tous sur le même bateau, et j'admire ton honnêteté vis-à-vis de toi-même. Chacune de tes questions est avant tout un questionnement que nous, qui sommes passés par là, devons affronter, moi compris. Nous sommes donc entièrement pairs et moi aussi, je suis en demande d'échange à travers ce blog.
Alors, merci.
De toutes les personnes rencontrées, certaines ont passé quelques temps avec moi, n’ont jamais compris mon comportement, mes attitudes. Je me suis aperçue de la nécessité de dire quelques mots. C’était toujours les mêmes « inceste-violence physique et psychologique » en dévoilant certains actes commis sur ma personne. Alors, elles me disaient : c’est affreux etc. Puis deux semaines, un mois plus tard l’incompréhension revenait, les reproches aussi. Même si aujourd’hui, je comprends mieux mon problème, même si je peux mettre des mots et une théorie, cela n’enlève pas l’incompréhension de la personne vis-à-vis de moi comme si elle voulait que tout de suite, là maintenant, sachant cela, le problème allait s’envoler. Du coup, je me demande si c’est la bonne personne !
RépondreSupprimerDe même que vous, j’ai compris par l’échange de toutes ces rencontres, que mes réactions étaient dues à mon histoire, ma réalité n’est pas celle de l’autre et aucune réalité ne correspond à tout être sur terre, nous tentons seulement de faire correspondre nos réalités pour partager une vie. Je dois admettre qu’en écrivant cela, je ne mets face à mes échecs ! Aurais-je inlassablement été avec des personnes qui ne pouvaient pas comprendre, avec qui nos réalités demeuraient inaccessibles ? Est-ce possible l’incompatibilité de réalités ? Alors ne fais-je que reproduire ce même schème de la non-implication personnelle ? Ou bien est-ce cette non-implication, mon incapacité à parler, à exprimer mon ressenti, qui m’amènent inévitablement à l’échec de toute relation amicale, amoureuse ?
Oui, j’ai souri lorsque vous écrivez «mais ici, tu ne t'impliques à l'égard de personne », d’ailleurs je ne cesse de mettre des barrières afin de ne pas être touchée.
Après avoir été avec ces personnes, j’avoue souhaiter rencontrer une personne ayant souffert car je ne peux m’empêcher de penser et de croire qu’un certain fonctionnement est similaire et permet cette compréhension mais surtout l’évolution, l’aide. Je ne dis pas vouloir d’une personne qui serait ma psy, une éducatrice des sentiments, non surtout pas ! Une personne qui comprendrait parce qu’elle aurait des difficultés similaires sans que cela nous noient dans la victimisation. Dans le seul but d’avancer, d’accepter, de travailler sur ces pénuries, de libérer, comme vous l’écrivez, « la panoplie de sentiments. » Est-ce utopique ?
Merci à vous
Personne d'autre qu'une psy ne peut être une psy. L'aide de ma compagne, par exemple, n'a rien de "psy". Mais il est vrai qu'il est bon de trouver quelqu'un qui comprenne par expérience, en prenant garde toutefois de ne pas se laisser enfermer dans une dynamique de "victimisme" qui risquerait de nous enchaîner dans une "fausse identité" de victime: ce qui nous est arrivé n'est pas "nous".
RépondreSupprimerNe pas se noyer dans la victimisation, donc, est très important, et cela n'a rien d'utopique en soi, à condition de ne pas idéaliser l'autre.
J'espère en tous les cas que ce blog vous apportera quelques éléments de réflexion et je suis prêt à recevoir votre contribution. J'aime beaucoup votre façon d'écrire et la pensée qui la soutient, et je suis sincère.
Est-ce possible l’incompatibilité de réalités ?
RépondreSupprimerJe comprends ce que vous voulez dire : si deux personnes ont un passé de souffrance et se retrouvent dans une similitude d’attitudes, le risque serait de rester dans le processus de victimisation et de ne plus chercher à effectuer le travail de soi. Considérant que ce qui est arrivé l’est et fait ce que nous sommes aujourd’hui, si nous avons poursuivi jusqu’à présent son chemin, nous serions tentés de cesser ce travail. D’autre part, nous considérons acquis l’impossibilité pour l’une ou l’autre d’aller plus en avant, plus dans la recherche de ce blocage, pour ma part le contact physique. Ai-je bien compris ?
Par conséquent, si actuellement je n’arrive pas à aller plus en avant même si mon esprit saisit la signification de mon impuissance, c’est qu’il me manque un élément déclencheur voire deux : la confiance et l’amour, n’est-ce pas ?
Puisque le contact physique est une preuve de sa « faiblesse », ce contact signifie une envie, un désir sans pour autant aller à l’acte sexuel, j’entends. J’ai le sentiment en me laissant aller au contact de devenir l’objet sexuel de l’autre et ainsi de ne plus avoir le contrôle de la situation et fatalement de me retrouver dans la position de « soumission » faire plaisir à l’autre seulement en occultant et en séparant mon corps de mon esprit.
Que me manque-t-il pour avancer ?
Quelle fondation identitaire n’ai-je pas ?
Je vous remercie.
"J'aime beaucoup votre façon d'écrire et la pensée qui la soutient, et je suis sincère" Cool, je ne suis pas une cruche alors !! Merci pour ces mots. Je mélange humour et sincérité et non sarcasme et moquerie.
RépondreSupprimerEst-ce possible l’incompatibilité de réalités ?
RépondreSupprimerJe comprends ce que vous voulez dire : si deux personnes ont un passé de souffrance et se retrouvent dans une similitude d’attitudes, le risque serait de rester dans le processus de victimisation et de ne plus chercher à effectuer le travail de soi. Considérant que ce qui est arrivé l’est et fait ce que nous sommes aujourd’hui, si nous avons poursuivi jusqu’à présent son chemin, nous serions tentés de cesser ce travail. D’autre part, nous considérons acquis l’impossibilité pour l’une ou l’autre d’aller plus en avant, plus dans la recherche de ce blocage, pour ma part le contact physique. Ai-je bien compris ?
Par conséquent, si actuellement je n’arrive pas à aller plus en avant même si mon esprit saisit la signification de mon impuissance, c’est qu’il me manque un élément déclencheur voire deux : la confiance et l’amour, n’est-ce pas ?
Puisque le contact physique est une preuve de sa « faiblesse », ce contact signifie une envie, un désir sans pour autant aller à l’acte sexuel, j’entends. J’ai le sentiment en me laissant aller au contact de devenir l’objet sexuel de l’autre et ainsi de ne plus avoir le contrôle de la situation et fatalement de me retrouver dans la position de « soumission » faire plaisir à l’autre seulement en occultant et en séparant mon corps de mon esprit.
Que me manque-t-il pour avancer ?
Quelle fondation identitaire n’ai-je pas ?
Je vous remercie.
Mince, j’avais écrit un commentaire qui était apparu et là je m’aperçois qu’il a disparu !!
RépondreSupprimerJe vais tenter de reprendre le fil de ma pensée.
Avant tout, je remets ceci : est-ce possible l’incompatibilité des réalités comme l’incompatibilité entre personnes ? Pour se faire comprendre, ne faut-il pas parler le même langage ?
Je comprends ce que vous voulez dire : le risque entre les personnes est de s’enfermer dans la victimisation. Par conséquent, elles ne chercheraient plus à travailler sur soi, pensant acquis l’incapacité d’aller plus en avant sous prétexte du passé. Considérant que l’une et l’autre se comprennent alors elles cesseraient de diminuer leur blocage.
Ceci dit, la compréhension passe par le même langage, le même code, deux personnes souffrantes sont plus amènent de se comprendre, non ?
Si je prends mon blocage sur le contact physique : en fait, je ne supporte pas d’être touchée, même si j’explique pourquoi, je lis l’incompréhension et le reproche « c’est que tu ne m’aimes pas ». Le langage acquis par tous est : toucher fait partie de la vie amicale, amoureuse, sociale. Sauf que je ne parle pas ce langage, si je me laisse au contact j’ai le sentiment de devenir « soumise », de devoir faire ce que l’autre attend de moi ainsi séparant mon corps de mon esprit. Dépasserais-je ce stade si deux éléments déterminants rentraient dans mon langage à savoir : confiance et amour ?
Malgré tout, je pense cela insuffisant car il me manque quelque chose et je n’arrive pas à trouver la définition de ce manque. Dès lors, je cherche à comprendre dans le développement de l’identité de l’enfant ce qui me fait défaut. Ce qui a été bouleversé dans la construction identitaire afin de travailler dessus ; Avez-vous une idée ?
Mince, j’avais écrit un commentaire qui était apparu et là je m’aperçois qu’il a disparu !!
RépondreSupprimerJe vais tenter de reprendre le fil de ma pensée.
Avant tout, je remets ceci : est-ce possible l’incompatibilité des réalités comme l’incompatibilité entre personnes ? Pour se faire comprendre, ne faut-il pas parler le même langage ?
Je comprends ce que vous voulez dire : le risque entre les personnes est de s’enfermer dans la victimisation. Par conséquent, elles ne chercheraient plus à travailler sur soi, pensant acquis l’incapacité d’aller plus en avant sous prétexte du passé. Considérant que l’une et l’autre se comprennent alors elles cesseraient de diminuer leur blocage.
Ceci dit, la compréhension passe par le même langage, le même code, deux personnes souffrantes sont plus amènent de se comprendre, non ?
Si je prends mon blocage sur le contact physique : en fait, je ne supporte pas d’être touchée, même si j’explique pourquoi, je lis l’incompréhension et le reproche « c’est que tu ne m’aimes pas ». Le langage acquis par tous est : toucher fait partie de la vie amicale, amoureuse, sociale. Sauf que je ne parle pas ce langage, si je me laisse au contact j’ai le sentiment de devenir « soumise », de devoir faire ce que l’autre attend de moi ainsi séparant mon corps de mon esprit. Dépasserais-je ce stade si deux éléments déterminants rentraient dans mon langage à savoir : confiance et amour ?
Malgré tout, je pense cela insuffisant car il me manque quelque chose et je n’arrive pas à trouver la définition de ce manque. Dès lors, je cherche à comprendre dans le développement de l’identité de l’enfant ce qui me fait défaut. Ce qui a été bouleversé dans la construction identitaire afin de travailler dessus ; Avez-vous une idée ?
Je suis d'accord avec vous sur l'idée d'un certain langage que nous ignorerions: au-delà de confiance et amour, il y a tout simplement des gestes du quotidien que nous n'avons pas connus et que nous n'arrivons donc pas à interpréter comme gestes d'amour, d'amitié, ou autre. Théoriquement, je sais ce qu'est l'amitié mais, lorsque je regarde ma vie, je ne trouve aucun ami. Ces gestes de reconnaissance mutuelle comme la bise, ou ne serait-ce qu'une poignée de main, sont des gestes que je préfère éviter dans la mesure du possible et je ne leur donne donc pas le sens que ces gestes ont pour les autres.
RépondreSupprimerC'est une grille de lecture des comportements sociaux dits normaux qui me manquent parce que tout contact physique m'est difficile. Ayant également du mal a gérer mes émotions de colère, j'ai du mal à réagir normalement dans les situations dans lesquelles toute autre personne exprimerait de la colère. Là encore, cela entraîne des entorses dans la lecture des évènements qui ont lieu dans une situation qui devrait susciter le genre d'émotions en question. Lorsqu'enfin on en vient aux rapports affectifs plus rapprochés, voire intimes, les incompréhensions sont multiples et très présentes. Je sais que je dois m'atteler à une tâche de déconstruction systématique de toutes mes réactions pour faire le tri entre les comportements qui expriment quelque chose qui est véritable mien et tous les autres comportements qui ont été tordus par la vermine qui m'a fait subir humiliation et violence.
C'est toute cette "construction identitaire" qu'il nous faut revoir, la reprendre de bout en bout pour chasser la vermine de tout le processus. C'est pourquoi il est important de côtoyer d'autres victimes pour apprendre à reconnaître les signes de la victimisation, mais il est tout aussi important de bien saisir qu'au-delà de cette communauté de signes, on retombe dans des relations entre personnes et là, rien ne dit qu'on puisse s'entendre ou non.
Pour la première fois, je dois dire que communiquer avec d’autres victimes m’apportent énormément. Jusqu’à présent, je n’avais jamais parlé avec d’autres personnes au passé similaire. Je pensais mon code marginal, mon langage incompréhensible or dans cet échange il n’en est rien. Je dirai presque recevoir une révélation, je me reconnais dans vos mots. Notamment sur la bise, la poignée de main. Si une personne vient vers moi pour me dire bonjour : je recule. Si une personne près de moi, à la limite de mon cercle de vie, lève brusquement la main : je sursaute et recule. Je me suis même vue dans une discussion ne cesser de reculer alors que la personne en face voulait s’approcher de moi, rentrer dans mon espace vital. Si je ne peux plus reculer, m’échapper, de cette invasion alors je me recroqueville, voire je me mets à fumer pour que ma cigarette la fasse reculer !
RépondreSupprimerCertes, il faut apprendre à décoder. Seulement ce n’est pas si simple que cela.
Il y a deux ans, me retrouvant habiter avec un homme, nous ne cessons de nous quereller. Je suis toujours sur la défensive, je me sens constamment attaquée, j’ai tout le temps peur. Pourtant, ce que je cherche en lui c’est un protecteur, je me rends compte que je veux qu’il soit comme un « père » et sans le savoir, au début, je reproduis vraiment mon passé.
Mais, lui, ce qu’il veut c’est construire une vie avec moi, former un couple. Pour ma part, c’est inimaginable. Il sait qu’avant lui j’étais installée avec une femme.
D’un autre côté, par la force des choses, je ne peux le quitter, je n’ai plus d’argent, je suis sur une île, bref j’attends le retour en métropole. Si je raconte cela, c’est pour que vous puissiez comprendre ma situation, la peur d'être jugée.
Enfermée dans cette spirale, j’ai voulu comprendre pourquoi j’étais agressive, pourquoi je ne comprends pas ce que signifie couple etc. Vous allez sourire, peut-être. J’ai utilisé la carte associative de J.C Abric pour couple. Et le résultat me souffla. Le mot profond, le mot clef, celui qui donne la signification est conflit. Lui, il a bien voulu jouer le jeu et son mot est harmonie.
Cette découverte permet d’avoir un point de réflexion, de chercher pourquoi je vois en couple conflit. Malgré le fait de savoir, cela ne m’empêche pas d’être souvent sur la défensive. Je n'arrive pas bien à le gérer, peut-être parce que c'est un homme et que je rêve d'être avec une femme.
Je me dis, aujourd’hui, en ayant lu votre commentaire : cette carte associative pourrait fonctionner sur contact physique. Cela permettrait de mettre en lumière le mot fondamental, de trouver la faille.
Ce qui est intéressant est de pouvoir comparer le résultat avec une personne non-victime.
Je dois admettre la limite de mes propos dans les commentaires précédents car dans ce raisonnement, il semble démontrer que l’écoute, la communication est nécessaire avec les victimes comme les non-victimes. Puisque c’est dans ce comparatif qu’une évidence se fait jour. Je prends mon exemple du mot couple : conflit et harmonie. Continuant ma réflexion, si le résultat avait été identique, conflit, comment aurais-je pu avancer ?!
En utilisant cette carte d’Abric, ne pensez-vous pas que nous pourrions, enfin, reconstruire notre identité, que l’enfant n’a pas eu normalement ? Que nous trouverions le noyau du fondement élémentaire à notre reconstruction ?
Je ne cesse de vous remercier, mais à cet instant, j'ai le sentiment de faire une vraie découverte, un espoir de comprendre, de trouver la solution même si cela ne règle pas fondamentalement mon problème. J'ai une liberté de parole et le retour de vos commentaires sont ample plus primordiaux. Ce retour que j'ai espéré toute ma vie, cette compréhension tant rêvée. Waouh !!
Je viens de recevoir votre dernier message via une alerte sur mon programme mail, mais ce message ne s'affiche pas sur le blog. Je me permets tout de même de réagir. Il m'est arrivé, moi aussi, de ressentir ce même sentiment de découverte: nous partageons nécessairement des choses du fait que nous avons vécu des choses semblables, et cela nous sort une seconde de cette peur d'être un monstre, d'être né comme ça, tordu. Enfin, je parle pour moi. On apprend à se connaître, et on se construit, en se voyant dans le regard des autres, ceux qui sont comme nous ou ceux qui sont différents. Fut un temps, je jouais beaucoup à cela: je riais de la facilité à projeter une image de moi dans le regard des autres, tour à tour ami timide, adolescent cynique, samaritain, philosophe, junkie, "baba cool". Tout cela me permettait aussi de cacher non pas quelque chose d'autre, mais un vide profond là où une personnalité saine et forte aurait dû surgir, un grand trou d'existence. Pour repousser les autres, j'avais moi aussi mes stratégies, la plus courante étant de saluer les autres de loin pour ne pas avoir à le refaire physiquement. Quant aux contacts, effectivement, je sursautais au moindre toucher agressif ou non et je sortais les griffes. En ce sens, je me souviens d'une tape sur les fesses qui a valu à la fille qui me l'avait donné un regard qui l'a fait reculer de trois pas au moins: je lui ai fais peur. Malheureusement, si cette défense ne marche pas, il y a toujours le risque que je fasse comme l'enfant qui se laissait prendre par la main pour devenir le jouet des grands.
RépondreSupprimerLe contact avec les non-victimes est, selon moi, essentiel: le monde victimaire est trop bien structuré pour pouvoir s'en échapper sans l'aide de personnes extérieures. Il nous faut des "complices" pour nous échapper, je crois, des gens qui nous pointent du doigt ces éléments de vie qui nous distinguent des autres, des gens qui nous respectent malgré notre pauvre image de nous-mêmes, mais surtout pas le type "sauveteur" qui est le pire qu'on puisse trouver. La parité est fondamentale.
Enfin, je ne crois pas à cette histoire de "reconstruction", comme si nous avions un "moi" profond et essentielle qu'il faudrait retrouver. Pour moi, en tous les cas, il n'y avait pas grand chose: tout est à faire, rien n'est construit. Encore aujourd'hui, il reste tant à faire. L'avantage est toutefois qu'on peut se construire une personnalité toute à nous, douillette à souhait... Mais cela demande du travail, de la souffrance: faire ressortir tous les sentiments du passé, les revivre, pour les nommer, pour nommer le ou les ordure(s) qui nous ont fait cela: il faut regarder nos tortionnaires en face. Ceci dit, cela en vaut la chandelle.
Hier aussi, j’ai eu ce souci. Je poste un commentaire il apparaît, lorsque je reviens plus tard, il n’est plus !! Je ne sais pas pourquoi.
RépondreSupprimerPour ma part, j’ai toujours considéré qu’il m’a détruite. J’ai toujours dit que je m’étais construite seule mais de façon très bancale car je n’avais aucun repère stable ni solide. Ce que j’ai fait n’était que pour me protéger, survivre dans ce fléau, dans cette vie, de barrières en barrières j’ai construit une carapace très difficile à percer.
Même si jusqu’à l’âge de 25 ans, j’ai tenté de mettre fin à ma vie de différentes manières, j’ai choisi, un jour, d’arrêter de me détruire en prenant un chien, d’être responsable de lui. Le faire pour moi-même était impossible, tant je me sentais inutile. Je me détruis autrement mais sans mettre fin à mes jours !
En grandissant, j’ai vu le fossé de ce langage aussi bien verbal que corporel avec les rencontres. Pour être où j’en suis actuellement, il a fallu me reconstruire en cherchant au fond de ce que je suis, ce qui fait l’essence de mon être. Pourquoi vivre ? Je n’ai pas d’attaches, pas de vie privée. Pourquoi donc cet instinct de vie ? Qu’existe-t-il en moi qui me force à me battre, à me relever de tous les obstacles, de lever la tête ?
Alors, oui, je pense qu’en chacun de nous existe l’essence du souffle qui nous permet d’entr’apercevoir ce que nous voulons être réellement sans se laisser aller aux pulsions primitives, premières.
En faisant cela, n’est-ce pas construire «une personnalité toute à nous » ?
Le moi profond n’est-il pas ce qui fait de soi l’être révolté, battant, insurgé par les sévices. Ce moi veut s’exprimer et devenir à par entière, se mettre à la lumière du jour en disant « je suis moi » et non cet être abîmé, écorché, cet être de servitude dressé par ses propres parents. C’est crier haut et fort, je ne veux plus être cet enfant apeuré. Sentant la noirceur en nous, quelle lumière avons-nous vu pour se hisser vers elle ? Je ne parle pas de Dieu, de religion : ceci est un autre sujet. N’avons-nous pas cru un instant qu’au fond de soi existait une beauté, quelque chose qui n’a pu être atteint par toute cette violence vécue ?
Enfant, dans ses horreurs, l’esprit s’est séparé du corps afin de ne pas voir ce qu’il subissait : que construisait son esprit, de quoi rêvait-il pour rester en vie ?
« faire ressortir tous les sentiments du passé, les revivre » : c’est un long et fastidieux travail. Il n’est pas toujours aisé de mettre ses sentiments du passé face à soi. Certains restent enfouis, peut-être même à tout jamais, toutefois je veux bien vous croire que « cela en vaut la chandelle. »
Mais ce "moi profond" n'est pas un moi "constitué" dès le départ, mais une personnalité toute à construire et qui, chez nous, s'est construite de façon "bancale", comme tu dis. Il faut reprendre le travail à la base, développer ce qui, chez d'autres, s'est développé dès l'enfance et qui n'a pas eu le moyen d'évoluer chez nous. Je me rends compte que certaines de mes réactions dans le domaine affectif sont au niveau d'un enfant de 5 ans ou moins chez moi, alors que mon intellect et tant d'autres aspects sont au niveau de n'importe quelle autre personne. Le déséquilibre entre mon intellect et ma capacité de ressentir les émotions est également patente. C'est tout cela qu'il faut repérer, et construire en partant de pratiquement zéro.
RépondreSupprimerJe me retrouve beaucoup dans ce que tu dis de tes tentatives de suicide. De mes 16 ans à mes 24 ans, je me taillais les veines, ingurgitais des doses mortelles d'alcool (une fois, un demi-litre de rhum en 5 minutes chronométrées) ou des boîtes d'aspirine, me jetais à l'eau, et à chaque fois, venait le moment où je me disais: à quoi bon tout cela ? à quoi bon même le "vouloir mourir" ? Quelque chose me faisait survivre parce que même la mort n'avait pas de sens, somme toute, et me désintéressait totalement. Et pourtant, je voulais mourir, par haine du vide.
Sous le ciel étoilé, la nuit éclairée par la pleine lune, je sens la répercussion de vos trois mots : « haine du vide. » Je réfléchis à la signification. Dans un premier jet j’aurais mis quel est ce vide ? Puis pourquoi ce vide ? Et d’un seul coup me vient lacune. Alors, je me rends compte d’avoir nié ce fait.
RépondreSupprimerTant d’années à combler ce vide, j’ai cru remplir mes lacunes par la connaissance, des substitues : c’est un leurre. Le vide est bel et bien en moi, je voulais seulement l’occulter afin de diminuer ma souffrance.
Parce que ce vide rend incomplet l’être, le manque pourrait se retourner contre le porteur du vide : le nier faisait parti de la survie. Pourtant, il est là. Inexorablement, attendant son moment, surgissant comme une vérité difficile à admettre.
Malgré cela, si je me regarde : tous mes actes étaient dans la recherche de remplir ce vide inconnu. Mes lectures, mon questionnement, reflètent ce manquement.
Un jour, plus jeune, je le savais exister mais sans armes, sans parler, sans connaissances, sans mettre de mots, je l’ai refoulé loin, très loin.
Peut-être que dans ma situation actuelle, sans comprendre pourquoi je fais cela, pourquoi j’accepte une telle situation, je cherche à vivre ce que je n’ai pas vécu, je cherche à comprendre, voire développer ce qui a été arrêté à partir de mes 10 ans.
Très tôt, j’ai compris que dans mon développement d’enfant il y avait eu un échec, un arrêt. Ce développement affectif, celui du rapport à l’autre, qui se fait naturellement, comment en tant qu’adulte est-il possible de le développer ? C’est tellement subtil. Un rôle joué par les parents or il est impossible de retrouver cette relation à l’âge adulte.
Lorsque la nuit apparaît, les terreurs aussi. 11 ans, je vais prendre ma douche dans cette salle de bain, à peine cinq mètres carrés. La porte donne dans la cuisine. Je traverse cette cuisine, la mère est là, devant son évier, préparant certainement le repas. Je passe derrière elle, entre dans la salle de bain. Je monte dans la baignoire en forme de sabot, l’eau commence, à peine, à couler… La porte s’ouvre… Il entre. J’entends la mère toujours dans la cuisine, pourquoi elle ne dit rien ? Je suis tétanisée, je tremble. Une petite voix dit : « non, qu’il parte. » La pièce est trop petite, je ne peux sortir de la baignoire. J’ai 11 ans, il vient dans la baignoire, me savonne encore et encore, surtout l’entre jambe. Le savon pique, j’ai mal, je ne vois plus rien, je ne sais plus. Il prend ma main, la met sur son sexe et me dit « c’est pour que tu saches comment ça fonctionne chez les hommes.» Il me force à regarder, toujours ma main prisonnière de la sienne puis il la lâche. Je veux arrêter mais il me l’interdit. Son affaire finit, il sort. J’entends les bruits dans la cuisine. L’eau coule, je ne peux pas l’arrêter. Est-ce que je pleure ? Non. Mes larmes sont remplacées par cette eau qui coule sur ma peau : enlever cette odeur, nettoyer, effacer.
Aujourd’hui, c’était dans la salle de bain. Demain se sera où ? Dans sa chambre ou la nuit dans la mienne, dans le salon ?
Je ne parle jamais des scènes vécues. Je suis désolée, ce soir j’ai eu besoin de l’écrire. Il y en a beaucoup d’autres, comme vous devez en avoir aussi, mais celle-ci me revient souvent.
Souvenirs douloureux... Celui que tu racontes en font tant remonter en moi aussi. Pardon pour l'émotion. Moi aussi, d'ailleurs, j'ai beaucoup de problèmes dans mes rapports avec les hommes et, étant ce que je suis, avec moi-même en tant que corps d'homme. Et pourtant, "son" affaire finie, et non la tienne ou la mienne. C'est eux qui nous ont fait cela, qui ont utilisé nos corps en nous mettant dans un état qui ressemble à de la "sidération" - la "dissociation" est un autre aspect de ce même phénomène. Tu verras dans mon blog certaines description. Une image qui me vient souvent se présente sous la forme d'une question: à quel âge la tête d'un enfant est-elle au niveau de la ceinture d'un homme adulte ? Une autre question récente: est-il possible de faire très mal à un homme en tirant un peu plus fort pendant la masturbation avec la main d'un enfant ? Scabreux, n'est-ce pas, mais j'ai pire encore. Aujourd'hui, j'ai ce mélange de méfiance, de mépris et de peur à l'égard des hommes, surtout violents. D'ailleurs, ma mère elle-même, abuseuse elle aussi - jusqu'à mes dix-huit ans - n'arrêtait pas de parler mal des hommes: ils étaient sales, grossiers, sans aucun sentiment, ne pensaient qu'au sexe. Elles ne cessaient de me le répéter et son opinion a été confirmée sur ma peau plus d'une fois. J'ai donc quelques complexes.
RépondreSupprimerParler des scènes vécues à quelqu'un (psy, ami, compagne ou compagnon) est important pour les faire sortir de soi et apprendre à se rendre compte de leur réalité.
En tous les cas, nous n'avons pas d'autre choix que de construire (et non pas "reconstruire") ce qui n'a jamais pu être construit et, malgré la difficulté de l'affaire, je suis convaincu que c'est possible.
J'admire votre courage, votre force et votre sincérité de parler de vous, l'homme. Vos témoignages sont importants car, pour ma part, j'oublie qu'un homme peut souffrir autant. En ce sens, j'apprends à reconnaître que tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier. Quelques uns souffrent, quelques uns ne cherchent pas à dominer ou ne pensent pas que par leur sexe.
RépondreSupprimerCe matin, je pensais à cette conversation sur le développement de l’enfant et ce qui n’a pu évoluer chez nous. Je me suis souvenue du livre de Karl Rogers sur « Le développement de la personne », je me souviens d’un passage dont me semble-t-il j’ai compris ceci : si le développement affectif ne se fait pas comme il devrait se faire à l’âge ou il doit être, il ne pourra jamais s’effectuer plus tard, notamment adulte.
D’une part, le fait de ne pouvoir ressentir les émotions comme la plupart risque de ne jamais trouver cet équilibre.
D’autre part, dans ce raisonnement, j’en viens à être en accord avec vos propos « nous n'avons pas d'autre choix que de construire (et non pas "reconstruire") ce qui n'a jamais pu être construit. »
Néanmoins, la déficience de ce développement non effectif a été développée d’une autre façon, par ce que nous avons vu, subi : c’est pour cela aussi que je parle de se reconstruire car notre construction s’est établi sur une base différente, non pas sur l’amour, le respect mais sur la violence, la haine. Sinon nous ne serions pas là, nous n’aurions pas pu vivre, nous aurions terminé différemment soit par la mort, soit par la délinquance, soit ermite. Nous serions vide de tout sens or si je regarde votre blog, je lis des épreuves, des recherches, un questionnement, un couple avec des enfants. Ce qui signifie qu’en dépit de ce manquement (d’une partie de notre développement sur une base malsaine) nous avons construit ce qui nous a permis de survivre. Sauf, qu’au jour d’aujourd’hui, nous nous apercevons que ce mode est faussé. Nos réactions nous semblaient appropriées par rapport à notre histoire cependant elles ne le sont pas vis-à-vis d’une « normalité. » Donc, nous devons bien démolir nos représentations, nos rapports à l’autre, notre ressenti afin de se reconstruire (!) sur une base saine par notre volonté de vivre pleinement notre vie. Qu’en pensez-vous ?
Je ne mérite pas plus d'admiration que n'importe quelle victime qui a réussi à faire plus que survivre. Je vous admire vous aussi, avec vos capacités supérieures de réflexion et d'objectivité que vous avez réussi à développer malgré la souffrance, voire même à travers la souffrance, comme un mécanisme de sublimation qui vous a élevée au lieu de vous enfoncer (je vous vouvoies aujourd'hui, puisque vous le faites vous-même avec moi).
RépondreSupprimerJe vous suis sur l'idée qu'il existe certaines étapes, mais n'oublions pas la très grande plasticité des capacités vitales de l'être humain, et de son cerveau. Autrement dit, bien que nous ayons manqué le coche, il existe peut-être d'autres sentiers qui nous permettront de rejoindre les autres, même avec tous nos manques. D'ailleurs, nous plus que les autres savons l'importance d'être aimés, pour ne pas l'avoir été.
Je vous suis encore sur la "reconstruction" après la "déconstruction", mais ce que je fuis dans le mot de reconstruction c'est l'idée d'une sorte d'âge d'or que nous aurions perdu et d'où il faudrait repartir: pour ma part, je n'ai jamais eu d'enfance. Je ne me souviens pas d'avoir jamais eu un sourire sincère de ma mère, mais seulement de ses lèvres fines et de ses yeux un peu fous, comme un animal prêt à frapper à tout moment. Je ne me souviens pas d'avoir jamais joué avec mon père, ou qu'il m'ait jamais protégé: je ne vois qu'un grand homme fuyant devant une femme bien plus petite que lui, mais déchaînée.
Je n'ai jamais pu construire quoi que ce soit dans ces conditions, qu'on ne me parle donc pas de "reconstruction". Tout est à faire, et je le ferai sans mes géniteurs - je sens poindre la rage en moi à ce point : peut-être l'avez-vous senti ?
Ceci dit, si nous avons survécu, c'est qu'une base saine existe bien en nous comme en tout enfant, et que nous avons réussi à la préserver, contrairement aux autres victimes qui, moins chanceuses, ont sombré dans la folie ou la mort. Nous avons préservé quelque part en nous une véritable volonté de vivre, une volonté au sens fort.
Mais nous avons effectivement beaucoup de choses à démonter en nous confrontant avec la vie, en nous rôdant, mais à notre rythme. Je crains encore trop
la société pour me jeter en avant et parler au premier venu. Sur les bases que j'avais avant, je me suis bâti jusqu'à ma profession: je travaille de chez moi, cloué devant l'ordinateur, sans nécessité de rencontrer qui que ce soit physiquement. Je suis littéralement cloîtré à la maison, ce qui est bien pratique quand on craint les rapports avec les gens, n'est-ce pas ? Et mon isolement est justifié par mon travail : génial, non ? Mais il faudra bien que je dépasse cela aussi, un jour. En attendant, j'essaie de progresser sur d'autres points, comme l'expression de ma rage profonde - la même rage qui m'a sans doute valu quelques châtiments pervers lorsque j'étais enfant, sous forme de coups, d'humiliations et de viols.
En fait, ma difficulté à gérer en particulier la colère est ce qui me bloque le plus: entre un retour en sidération ou une explosion infantile ne menant à rien. Avez-vous, vous aussi, des difficultés de ce point de vue ?
A nouveau, ce que j’ai écrit hier a disparu ! Alors je le remets en espérant que cela restera. Sinon, les choses vont devenir difficiles pour communiquer, ce que je regrette amèrement car cela m’apporte énormément.
RépondreSupprimerJ'admire votre courage, votre force et votre sincérité de parler de vous, l'homme. Vos témoignages sont importants car, pour ma part, j'oublie qu'un homme peut souffrir autant. En ce sens, j'apprends à reconnaître que tous les hommes ne sont pas à mettre dans le même panier. Quelques-uns uns souffrent, quelques-uns ne cherchent pas à dominer ou ne pensent pas que par leur sexe.
Ce matin, je pensais à cette conversation sur le développement de l’enfant et ce qui n’a pu évoluer chez nous. Je me suis souvenue du livre de Karl Rogers sur « Le développement de la personne », je me souviens d’un passage dont me semble-t-il j’ai compris ceci : si le développement affectif ne se fait pas comme il devrait se faire à l’âge ou il doit être, il ne pourra jamais s’effectuer plus tard, notamment adulte.
D’une part, le fait de ne pouvoir ressentir les émotions comme la plupart risque de ne jamais trouver cet équilibre.
D’autre part, dans ce raisonnement, j’en viens à être en accord avec vos propos « nous n'avons pas d'autre choix que de construire (et non pas "reconstruire") ce qui n'a jamais pu être construit. »
Néanmoins, la déficience de ce développement non effectif a été développée d’une autre façon, par ce que nous avons vu, subi : c’est pour cela aussi que je parle de se reconstruire car notre construction s’est établi sur une base différente, non pas sur l’amour, le respect mais sur la violence, la haine. Sinon nous ne serions pas là, nous n’aurions pas pu vivre, nous aurions terminé différemment soit par la mort, soit par la délinquance, soit ermite. Nous serions vide de tout sens or si je regarde votre blog, je lis des épreuves, des recherches, un questionnement, un couple avec des enfants. Ce qui signifie qu’en dépit de ce manquement (d’une partie de notre développement sur une base malsaine) nous avons construit ce qui nous a permis de survivre. Sauf, qu’au jour d’aujourd’hui, nous nous apercevons que ce mode est faussé. Nos réactions nous semblaient appropriées par rapport à notre histoire cependant elles ne le sont pas vis-à-vis d’une « normalité. » Donc, nous devons bien démolir nos représentations, nos rapports à l’autre, notre ressenti afin de se reconstruire (!) sur une base saine par notre volonté de vivre pleinement notre vie. Qu’en pensez-vous ?
Apparemment, il n'est plus possible de poster un commentaire, Le serveur me dit qu'il n'y a plus de place !
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Apparemment, il n'est plus possible de poster un commentaire ! Le serveur annonce le manque de place !
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Oups !! Désolée, Philippe d'avoir mis la zizanie. J'espère que vous pourrez effacer cette répétition de commentaires !
RépondreSupprimerJe me retourne vers ma feuille afin de vous répondre.
J'ai essayé de résoudre le problème en supprimant quelques commentaires, mais je voudrais conserver les autres. J'ai donc publié un nouveau messages avec le même texte sur ce blog et vous pouvez donc continuer sur celui-ci, si vous le voulez bien. Cela vous évitera d'avoir à réécrire quelque chose qui vous a déjà pris tant de mal à rédiger - je sais ce que c'est, la matière étant tout de même plutôt douloureuse. J'espère donc vous lire très bientôt.
RépondreSupprimerGrand Merci...
RépondreSupprimerJe pense également à l’existence « d’autres sentiers. » Je dirai un chemin parallèle car je ne pense pas qu’il nous sera possible de rejoindre les autres. Ce manque est immense en nous, il nous prend à la gorge, il nous étouffe et quand il nous laisse un peu de répit, on reprend son souffle, on réfléchit, on veut tout faire pour en sortir, on cherche à comprendre. Lorsque nous comprenons ce qui se passe en nous, nous sommes forcément en retard par rapport aux autres. Ils peuvent évoluer, avancer sur leur chemin sans obstacle d’eux-mêmes. Tout du moins, l’équilibre en eux-mêmes ne leur pose pas de problème dans leur vie sociale, amicale, amoureuse, contrairement à nous.
Dans le mot reconstruction, je n’ai pas l’idée d’un âge d’or. Comme vous, l’enfance rime avec coups, violence, mensonges, menace de mort, mépris et solitude. Donc, je ne parle pas d’âge d’or. Nous avons grandi sur une base malsaine, tronquée, sur ce point nous nous sommes construits. Puis nous avons pris conscience à moment de notre vie d’adulte, que cela n’était pas « normal » : notre rapport aux autres, à la société, nos peurs, nos angoisses.
La rage et la haine : oh oui, je l’ai ressentie. D’une certaine manière, ce sont elles mes alliées à la survivance. Elles m’ont permis de me battre. Mon but étant de faire perdre la partie à ce monstre. Il me voulait soumise, sous son contrôle de pervers, il voulait qu’on le craigne. Il a perdu. Cette rage profonde doit devenir l’alliée. Je suis là. J’ai étudié, j’ai cherché à connaître puis à comprendre afin de mettre entre mes mains les outils pour construire ce que je suis. Parfois, voire souvent, ce n’est pas très stable car ce que l’on acquière enfant est si naturel or à l’âge adulte c’est si difficile de changer le schème. C’est se remettre sans cesse en question, se poser les questions « pourquoi je réagis ainsi ? » ou « pourquoi j’ai peur alors que cela semble anodin aux yeux des autres ? »
N’est-ce pas les questions qui nous poussent à vivre en nous offrant la possibilité de voir une issue, de comprendre et de grandir ? Sans questions, ne nous contentons-nous pas de continuer à subir ?
Pour gérer ma colère : je me tais ! Vous savez, je parle peu à la maison par crainte de devenir agressive. Lorsqu’il se passe quelque chose, je m’efforce de ne pas réagir sur l’impulsion, de prendre du recul, de réfléchir à ce qui se passe. Je n’y arrive pas toujours, malheureusement.
RépondreSupprimerPuis ayant vécu enfant dans un univers de haine, quasiment tous les soirs, les assiettes volaient dans la cuisine, tous les jours ils se disputaient, le moindre petit verre brisé et c’était la fin du monde.
Un jour, à 18 ans, j’habitais dans une pièce de 9 mètres carrés avec mon chat (c’était une femelle, mais cela me gêne de l’écrire au féminin). Elle fait une bêtise, rien de grave, mais ma réaction a été disproportionnée. J’ai eu des difficultés à m’arrêter. Puis, je me suis effondrée aux sanglots, seule dans cette pièce avec mon chat qui me regardait. Toutes les larmes retenues jusqu’à présent, toute la colère, la haine de ce que j’avais subi jaillissaient. Quelques minutes plus tard, j’ai redressé la tête et je me suis dit que jamais je ne deviendrais comme ce géniteur. Dès lors, j’ai dévié ma tension, cette énergie en moi, dans l’activité sportive. Ma nature étant d’être patiente, calme, j’ai pu les renforcer. Si je sens la colère monter, je vais courir, faire des abdos. Si on tente de me pousser à bout, je ne dis plus rien, je m’en prends à aucun être vivant. Mais si c’est un étranger qui m’agresse, elle me permet de me défendre. Grâce à cela, si je peux dire, ce sont mes mots qui sont devenus de vraies armes. Depuis mon chat, je ne l’ai jamais refait. J’en suis heureuse. Heureuse aussi parce que je sais me contrôler. Le plus important, je n’ai pas besoin qu’elle sorte de façon mauvaise sur quelqu’un ou quelque chose. Je reconnais souvent qu’elle est se retourne contre moi ! Avec l’activité physique, j’ai trouvé un équilibre. Cependant, je sais intérieurement que je suis une bombe à retardement ! Cela m’a été dit à l’âge de 16 ans et je l‘ai entendu au début de ce mois d’octobre 2010 !
Depuis mon chat, personne ne m’a jamais vu en colère, énervée oui. Je pense que j’ai trop peur de la violence qui pourrait en sortir !
A nouveau, j’ai envie de dire que la rage, la haine, la colère peuvent nous aider à avancer, l’envie d’aller plus loin, de se trouver ? Elles doivent devenir des atouts et non des poisons, n’est-ce pas ?
Une question : le vous vous gêne ?
Le "vous" ne me gêne pas, mais je préfère m'adapter pour être sûr que nous restons bien sur un pied d'égalité: je ne veux pas que vous vous sentiez "plus en demande" que moi, notre échange étant au moins aussi imortant pour moi que ce peut l'être pour vous.
RépondreSupprimerMoi aussi je me tais, mais je me bloque totalement. J'aimerais faire de l'exercice, comme vous, mais j'ai tellement peu de temps pour penser à moi que je ne fais rien. Cette rage en moi finit effectivement par se retourner contre moi, voire parfois contre ma compagne et mes enfants - sans violence physique toutefois, car je suis encore plus bloqué de ce point de vue bien qu'on ait pu me faire remarquer qu'il m'arrivait de ne pas sentir ma force. Jamais je ne me suis battu véritablement: les deux ou trois fois où cela est arrivé, j'ai fini par me laisser battre, consciemment. Lorsque cela est arrivé pour défendre quelqu'un, une ou deux fois, je me suis laissé battre une fois rassuré sur le fait que l'autre ne risquait plus rien, comme si je devais servir à détourner la violence de l'agresseur sur moi.
Et pourtant, nous avons tous notre part d'agressivité qu'il faut bien exprimer. A ce jeu pervers, j'en arrive a me faire mal à travers ma compagne, en la laissant se débattre dans une situation impossible sans vraiment l'aider, même en faisant apparemment tout pour la soutenir: tout simplement, en n'apportant ppas la dose de compréhension qu'elle est en droit d'attendre. Je me suis tellement fait mal par le passé que je ne ressens plus rien, mais je souffre plus en la voyant souffrir. Je viens de me rendre compte de la perversion de ces comportements et je ne veux plus être prisonniers de ce jeu ahurissant qui détruirait la seule chose que j'ai vraiment en ce monde. Mais il a fallu arriver à toucher du doigt l'absurdité de la chose, et cela m'a pris des mois. Je me présente comme l'homme parfait s'occupant de tout et, à travers cela, rendant tous ceux qui m'entourent dépendants de moi, cachant ma part d'agressivité par la même occasion. Cette vie ne peut plus continuer et tout progrès passe donc par la reconnaissance de mon propre égoïsme, de mon agressivité, de mes besoins et de mes désirs: si je persiste dans mon complexe du "chic type", ce noeud de rage qui subsiste au fond de moi me fera éclater. Mais cela demande de vaincre ma peur de cette boule de rage, peur que tout explose dans une immense déflagration atomique qui balaiera tout sur son passage: je vois cette rage comme un raz-de-marée en puissance, un risque pour tout le monde, une volonté insatiable de tuer, tout tuer. C'est cela qui me fait peur: d'où mon silence, mon besoin de contrôler, mon absence de réaction pour assurer ce contrôle...
Si vous souhaitez poursuivre cet échange (et je l'espère bien), je vous demanderais de le faire sur le nouveau message sur ce blog (même titre) en raison du grand nombre de commentaires sur celui-ci.
Ouh... C'est grave ça ! On dirait l'écriture du début de la psychose d'un prochain tueur en série ! Ça date du 26 octobre 2010, j'espère qu'il n'y a pas eu de victime depuis cette date?
RépondreSupprimerJe decouvre ce blog et je vous remercie de me donner l'occasion de pouvoir vider mon sac.
RépondreSupprimerj'ai 50 ans et je suis mariee et maman de 3 enfants que j'adore.
Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de raconter mon histoire puisque ce qui m'interesse aujourd'hui c'est pouvoir me reconstruire, et chaque jour je decouvre et comprends un peu mieux mes difficultes.
Pendant des annees je ne suis pas allee chez un medecin chez un dentiste ou un gynecologue
il m'a fallu des annees de psychanalise pour enfin comprendre pourquoi je ne pouvais me rendre chez un medecin Aujourd'hui je realise enfin que si je ne me prends pas en main il n'y a que moi qui en souffrirai.
et malgre cette prise de conscience je n'arrive pas a faire ce pas.
Je suis quelqu'un de creatif je sais que j'ai du talent mais mes idees trottent dans ma tete et au moment de la realisation je leve les bras
Je n'ose pas momntrer ce que je fais a personne je m'enferme dans mon studio et je reste frustree. J'en ai assez je veux avancer
Je veux pouvoir m'aimer aimer mon corps aimer ce que je suis
Aujourd'hui mon seul espoir est que je prends enfin conscience de cette frustration et je veux la combattre je ne sais pas trop commment mais vais je y arriver?
je ne sais pas si vous avez pu comprendre mais une chose est sure c'est que je me sens soulagee et qui sait peut etre que votre blog m'a ouvert une porte MERCI BEAUCOUP!
Merci, tout un choc... pour la première fois ce soir je lit sur les conséquence lier a l’inceste. J'ai subit l'inceste de mes 2 frères de l'age de 8-9 ans jusqu’à 12 ans( en prenant soin de mètre un condom). Je me suis rendu compte que ma personnalité reflétait énormément l'inceste que j'ai subi. Toute les blessures ce guérisse mais je veux pas le dire a ma mère et je ne sais pas si je vais guérir pareil.Mon chum me dit souvent que mes réaction sont lié a ça et se soir je doit dire qu'il avait raison. Je n'ai jamais oublié les abus et je me souviens très bien du jour ou j'ai perdu ma virginité. C'est dure d'accepté qu'ont n'aurait été une autre personne ou du moins que nous aurions probablement une personnalité plus équilibré sans avoir l'aire d'être border-line.
RépondreSupprimerla guérison commence par l'acceptation de nos problème lié a l'abus.
Je lis bien tous les commentaires publiés sur ce blog, même si je ne peux pas toujours répondre. En ce qui concerne le début de psychose, je ne répondrai pas. Pour l'autre d'entre vous qui n'a pas envie de raconter son histoire et s'enferme dans son studio, je dirai que ma compagne est elle-même une artiste et, sans inceste, a le même type de problème, donc je comprends votre frustration. Mais dites-vous tout de même que, si vous vous êtes intéressé à ce type de blog, alors il y a tout de même un espoir que vous arriverez un jour à surmonter cela. J'ai moi-même des problèmes du même ordre, et il faut bien apprendre à vivre avec pour se donner une chance de chercher des solutions véritables.
RépondreSupprimerQuant à vous, qui avez été victime de vos frères, je suis d'accord avec vous que tout commence bien par l'acceptation, même si cela peut être rendu plus difficile dans certains cas. Dans le mien, accepté l'inceste maternel comme une agression a ouvert la porte sur les autres agressions que j'avais couvert par l'amnésie: ma mère enfin reconnu comme agresseuse, j'ai pu découvrir qu'en plus elle m'avait laissé entre les mains d'autres pédophiles, et peut-être pire encore. Je dois donc aujourd'hui accepter bien plus que je ne croyais au départ et lutter contre l'amnésie. Je ne sais pas si la possibilité d'être une autre personne a vraiment un sens pour nous qui avons grandi dans des conditions tellement pathologiques, mais l'important est peut-être de se rendre compte que cet aspect pathologique n'est pas une chose qui nous appartient comme une sorte de trait de caractère, mais quelque chose qui nous a été imposé par des ordures ou des malades mentaux.
Merci Philippe pour ce blog que je découvre. Moi j'ai vécu l'inceste de 11 à 16 ans par mon grand-père maternel. Et à 35 ans, je traîne encore bien des casseroles. Toutes mes relations amoureuses ont été vécues avec des personnes instables, dépressifs, mythomanes, schizo, angoissé pathologique (je pense que je les ai toutes faites). Mais la pire, c'est la dernière. J'ai revécu mon traumatisme il y a 2 ans environ, en sortant avec un type très pervers, qui a donc tout fait remonter, que j'ai fini par quitter pour sauver ma peau, là c'est moi qui devenait folle. J'ai mis plus d'un an à m'en remettre, et cette histoire est encore un mauvais souvenir qui me fait aujourd'hui plus peur que mal. Je suis suivie depuis 2 ans, j'ai beaucoup avancé dans ma therapie et aujourd'hui, ça va mieux. Mais enfin bon, y a encore du boulot. Je viens de rencontrer quelqu'un (ça fait 3 semaines), et déjà, les mauvais comportements reviennent: attachement rapide et irraisoné, peur du rejet et de la perte, angoisse de séparation, problème de confiance en l'autre, comportements excessifs et obsessionnels, besoin d'être rassuré, dépendance, manque de recul. J'ajoute à ceci que je le connais à peine, et j'ai l'impression que je suis tellement engluée dans mes émotions que je suis incapable de voir si il me plaît réellement. Je sais que la base est le travail sur l'estime de soi, la confiance, mais j'ai quand même du mal à voir ce que je peux faire de plus actuellement pour que ça avance, et comment on arrive à lâcher prise. Qu'en pensez-vous?
RépondreSupprimerQu'en pensez-vous ? Difficile à dire. Je suis mal placé pour donner des leçons, et ce d'autant plus que j'ai eu la chance de tomber de suite sur une personne formidable. Je fuyais les attachements, mais ma compagne ne s'est pas laissée intimider. Il est fifficle de faire confiance, mais il est aussi difficile de rester seul. J'ai décidé de vivre un rapport le temps qu'il devait durer, sans jamais le prendre pour compté, comme pouvant se terminer du jour au lendemain. Cela fait plus de 20 ans maintenant. Je dirais que la simplicité est ce qui convient le mieux, mais je suis conscient que cela n'a pas beaucoup de sens. 3 semaines, c'est tellement peu, mais une chose est sûre: vous avez droit à votre part de bonheur, vous le méritez autant que les autres, alors n'hésitez pas. Il est trop tôt pour bâtir pour l'avenir selon moi. Laissez-vous aller en prenant garde de ne pas vous faire exploiter. Vous devez vivre pour vous-même avant tout. Pour cela, vous devez aussi, peut-être, rechercher d'autres attaches que les liens sentimentaux: des engagements associatifs, des hobbies, n'importe quelle activité à laquelle vous pourriez vous exprimer. C'est de cette façon-ci, je crois, qu'on peut rester indépendant et c'est dans cette indépendance que les liens les plus solides se forment - parce qu'il faut être libre pour s'attacher réellement à quelqu'un, libre dans la tête.
RépondreSupprimerJe ne sais pas si ces quelques idées valent quelque chose : je ne suis ni un sage, ni rien du tout. J'ai été fou une bonne partie de ma vie, aveugle à mon propre passé. Je me sens honteux lorsque des gens comme vous me demandent mon avis parce qu'un jour j'ai eu l'idée de créer un blog. Ceci dit, il est normal qu'on demande conseil entre personnes ayant eu des expériences semblables.
Je vous souhaite donc bon courage, et n'hésitez pas à revenir sur ce blog ! peut-être y trouverez-vous quelque chose d'intéressant, et je serai toujours heureux de recevoir vos contributions: les contributions des autres sont l'une des motivations d'un blog comme celui-ci.
Bonjour,
RépondreSupprimerJe suis un homme de 25 ans, sur le point de quitter le domicile parental. Depuis 6 mois ma relation avec mon père, relation de soumission et d'écrasement, a fait place à une révolte et à une opposition franche, depuis que j'ai mis un mot sur sa personnalité malsaine. Il trompe ma mère, la rabaisse, la critique tout le temps. Il ne supporte pas la contradiction et qu'on ne lui obéisse pas. Il peut être parfois violent.
Depuis quelque mois me reviennent des flash backs d'une nuit, je devais avoir 12 ans, où il me semble qu'il m'a violé. Je n'arrive pas à savoir si c'est un rêve ou si cela s'est vraiment passé. Je suis sûr à 100% qu'il m'a fait des caresses à caractère érotique, mais pas du viol.
Depuis que je suis jeune, j'ai toujours manqué de confiance en moi, redoutant toujours d'aller au conflit avec les personnes autour de moi, ressentant un fort sentiment d'infériorité et d'abandon. Mes relations avec des filles se sont toutes soldées par des échecs sentimentaux et sexuels. Depuis quelques années j'ai un doute, je pense être homosexuel; je ne suis pas attiré par le corps des hommes (à l'inverse de celui des femmes) mais il me semble rechercher des relations d'homosexuel exclusivement passif avec des hommes plus agés que moi. J'ai l'impression que seul ce type de relation m'apportera ce que je cherche, et que je ne sais définir. J'ai couché une fois avec un homme, sans aucun plaisir pour moi.
Je ne sais pas que faire ... des fois j'ai peur d'être mythomane, d'inventer des histoires qui n'ont pas lieu d'être. Mais d'un autre côté il me semble qu'il y a quelquechose de dysfonctionnel, que je n'arrive pas à comprendre.
Si vous avez des conseils, n'hésitez pas !!
Bises,
Loïc
Je suis sans doute assez mal placé pour donner des conseils. Tout ce que je peux faire, c'est vous faire part de ma propre expérience. Je vois d'ailleurs beaucoup de points communs avec votre propre expérience: un certain recul par rapport aux "flashbacks" (est-ce bien réel ? Est-ce que je dois y croire) et le rapport aux autres hommes.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne les flashbacks, je crains qu'il ne s'agisse d'éléments qui persisteront en vous parce qu'ils s'ancrent bien dans un vécu, un vécu qu'il vous faudra reconstruire comme il m'est arrivé à moi-même. Est-ce que tout c'est passé comme dans le rêve-réminiscence, ou bien est-ce que cela s'est passé différemment, peu importe: quelque chose de grave, très grave, s'est passé et s'est ancré quelque part dans une mémoire passive, un peu à la façon de la mémoire de l'eau (je ne veux pas dire que je crois en la mémoire de l'eau: c'est une image). Les réminiscences sont des souvenirs en creux, des négatifs qui cherchent à s'exprimer à travers le matériel dont nous disposons.
Quant aux rapports avec les hommes, je me suis souvent reproché mes attitudes presque de soumission, une soumission presque sexuelle, face aux images masculines violentes. Moi aussi, je me suis posé des questions sur ma sexualité et, si le corps de l'homme ne m'a jamais vraiment attiré, le comportement "passif" ne m'est pas étranger. Moi non plus je n'ai pas connu de plaisir dans mes expériences homosexuelles, et je sais aujourd'hui que ma soumission vient de tous ces hommes qui m'ont traité comme leur petit animal, un objet de leur lubricité: je devais satisfaire leurs désirs, me soumettre et leur donner l'illusion du plaisir pour ne pas être puni, pour ne pas être maltraité. Je crois même que j'ai dû subir des abus physiques aussi, par pur sadisme, et que j'ai vu pire que je n'ose croire.
Je sais aujourd'hui que je ne suis pas homosexuel. On peut être homosexuel parce qu'on est constitué ainsi, parce qu'on a été traumatisé par l'autre sexe et par son propre sexe, par méprise aussi. Je n'ai rien contre l'homosexualité: chacun vit son corps comme il l'entend, et comme il le peut. Mais cette tendance à des comportements de soumission n'a rien à voir avec l'homosexualité a priori. Il faut comprendre ce qui est recherché à travers ces comportements: reproduction d'attitudes qui donnaient l'espoir d'être aimé un instant, remise en scène pure et simple de scènes passées, scénarisation de situations vécues comme déchéance et souillure définitive ? Tant de réponses possibles...
Moi aussi j'ai peur d'être mythomane, et pourtant, je n'ai jamais imaginé le pire sans avoir déjà vu confirmer le moins pire: je me souvenais de l'insceste pendant mon adolescence, et j'ai dû accepté de remonter plus loin. Après avoir enfin accepté le fait que ma mère était une pédophile qui s'en était prise à nous très tôt, j'ai du accepté qu'elle m'avait aussi offert en pâture à d'autres. Après avoir à peu près accepté ceci, forcé que j'y étais par les témoignages d'une amie qui a souffert la même chose côte à côte avec moi et mes frères, j'ai vu pire encore venir. D'une simple histoire d'amour morbide avec ma mère, j'en suis arrivé à des faits de proxénétisme infantile, de viol en réunion, de maltraitance quasi quotidienne. On invente rarement des histoires comme celles-ci, malheureusement. Personne ne peut ressentir ces choses-là sans les avoir vécues d'une façon ou d'une autre. C'est triste: peut-être mieux vaudrait-il être fou ? Mais non, ça ne marche pas. Tout cela est sans doute vrai, au moins dans le fond, sinon aussi jusque dans les détails. Il vous faudra démêler tout cela en prenant soin à vous-même: vos souffrances ne sont pas finies, mais si vous gardez le cap, vous pourrez en sortir. Si vous fuyez, pas contre, vous continuerez d'être victime, de souffrir sans savoir pourquoi, de mourir sans vous en rendre compte. La vie est dure pour nous, mais elle vaut le coup d'être vécue parce que nous sommes encore là, que nous ne sommes pas devenus fous, que nous n'avons pas réussi à tuer notre corps, comme si ce corps s'était accroché de toutes ses griffes à l'existence en pressentant la possibilité d'instants de bonheur. Alors courage, et prenez bien soin de vous !!!
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