Problème : peut-on apprendre à vivre par devoir pour ses enfants ou pour toute autre personne.
Réponse : non parce que, pour apprendre à vivre, il faut apprendre à se respecter, voire à s'aimer, et on ne s'aime pas pour l'amour des enfants, par devoir.
Réflexion annexe: les enfants ou le compagnon / la compagne ne peuvent pas servir pour donner un sens à la vie parce que 1) ce serait comme s'aimer soi-même pour l'amour d'un autre, ce qui est un contre-sens; 2) ce serait prendre l'autre pour une fonction dans notre propre vie, et non pour une personne à soi, indépendante de nous.
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J'ai eu cette culpabilité là aussi tu sais. Cette culpabilité qui me faisait dire que ça n'était pas juste de leur faire porter la responsabilité de ma "survie".
RépondreSupprimerMais je ne crois qu'il faille le résumer ainsi seulement.
Tu as raison, on ne peut pas vivre par devoir pour ses enfants, pourtant, nous avons bien des devoirs envers eux en tant que parents.
Je me suis posée ce problème aussi...Et parfois force est de constater que pour ne pas tomber trop bas, il faut peut-être accepter de se raccrocher à ses branches là, pour ne pas perdre de vue que ne pas vivre, c'est aussi leur faire du mal.
Petit à petit un sens nouveau à notre vie s'imposera parce qu'on apprendra à s'aimer aussi pour ce que l'on est capable de faire pour eux, par amour pour eux.
Notre estime de nous remontera, parce que finalement, nous réalisons/serons que nous ne sommes pas si mauvais.
Affectueusement.
En tous cas ce qu'il y a de sûr c'est qu'on ne peut pas mourir.
RépondreSupprimerOn peut dire aussi que si on a fait des enfants c'est que l'on croyait dans la vie.
Peut-être qu'on pourrait aussi "accepter" d'être aimé (et c'est dur )
Philippe,
RépondreSupprimerJe suis jeune et je n'ai pas d'enfants, par conséquent il m'est difficile de juger sur une telle question.
Cependant, dans ton premier problème, je remarque une incohérence dans ta première question puisque fondamentalement vivre est une action que nous subissons quelque soit notre désire ou les actions que nous effectuons. On ne peut donc par conséquent ni apprendre à vivre, ni vivre par devoir. Mais on peut donner un sens à sa vie, à son passé, à ce que nous faisons chaque jour et à ce que nous entreprenons.
Au travers de tes enfants et ta compagne, ton travail quotidien prend un sens premier: leur permettre de se nourrir, de s'habiller, d'aller à l'école. Au travers de chacune des intentions que tu as à leur égard, ta vie prend un autre sens, beaucoup plus profond, celui de contribuer à leur bonheur, à leur équilibre.
A mon sens, assister au bonheur de ceux que l'on aime est en soit une joie profonde quand on y a participé, et la simple expression de ce bonheur a valeur de reconnaissance. Cette reconnaissance est alors - pour celui qui a longtemps refusé de s'aimer - une preuve de ce que l'on est bon au plus profond de soit.
Si donner un sens à sa vie revient à donner à l'ensemble de nos actes, de nos sentiments et de nos ouvrages un point de départ et un objectif, alors je dirais dans mon cas que le point de départ fut le chaos et le mal qui m'a brisé, et comme objectif, la vraie revanche qu'est celle d'essayer de contribuer au bonheur de ceux qui nous sont chers.
De plus, même si on ne se l'avoue pas, lorsqu'on aide quelqu'un, lorsqu'on offre de sa personne pour contribuer au bien être d'autrui et lorsque ca marche, alors on ressent de la satisfaction, de l'auto satisfation, laquelle est l'essence même de l'amour de soi. C'est ainsi qu'en aidant l'autre, en l'aimant, on s'aime soit même...
Tu m'épates. Ton raisonnement est très juste. Et pourtant, ce bonheur de mes enfants, bonheur auquel je contribue, m'est souvent semblé comme une sorte de terre sainte de laquelle, comme Moïse, j'aurais été banni. Ce bonheur je le donne, mais je ne le connaîtrait jamais. C'est un sentiment bizarre, je l'avoue, et cela ne contredit pas totalement ton propre raisonnement, mais il reste quelque chose qui manque et, ce quelque chose, c'est une certaine importance que tout être devrait se donner: je passe mon temps à faire pour les autres, à donner, mais en évitant soigneusement de recevoir, de demander, et cela devient gênant pour les autres. Comme disent tant ma compagne que ma psy, ce qui me manque c'est que je m'intéresse à moi-même, et je sais que je ne suis pas seul en cela. C'est une rengaine permanente.
RépondreSupprimerLà se trouve sans doute la barrière entre la philosophie et la psychologie...
RépondreSupprimerJe sais que ce que tu a vécu était d'une intensité sans commune mesure avec ce par quoi je suis passé. Cependant et à mon échelle, la reconstruction a quand même été longue et n'est pas achevée. Elle est passée d'abord par la découverte de nouveaux centres d'intérêt. Mais retrouver sa place dans son propre corps meurtri et synonyme de dégout est une autre paire de manche. Ce qui m'a je pense le plus aidé a été de faire du sport pendant un certain temps. J'ai joué dans une équipe, ce que je n'avais jamais fait auparavant, et j'ai appris à trouver et à faire ma place au sein d'un groupe, ce qui m'était très difficile ; j'ai appris à m'estimer à ma juste valeur, et le sport forge le corps. Même si entre temps j'ai repris 20kg, cette expérience m'a changé, et je t'encourage fortement à trouver une activité de groupe, qui peu à peu et si tu t'investis sera bénéfique et constructive. Il y a la musique, les randos et le sport en général, le théatre... tous ces trucs qui sont faits "pour les autres" mais qui en fin de compte ont une raison d'être....
Ainsi, tu pourrais déjouer ce que ta psy et ta femme te reprochent: sans t'intéresser à toi à proprement parler, tu feras quelque chose pour toi, et qui te valorisera. Qu'en pense