mardi 14 décembre 2010

Enfants abusés : les signaux à ne pas négliger

Actualité criminologie


Enfants abusés : les signaux à ne pas négliger
Monde > viol, pédophilie, psychiatrie
Article posté par Stéphane Bourgoin le Mardi 14 décembre 2010

" Les enfants abusés de moins de 6 ans auront tendance à en parler spontanément, au contraire des plus grands

La fiabilité du récit d’un enfant qui dit avoir été abusé sexuellement dépendra énormément du rôle que ses proches, particulièrement ses parents, auront joué dans ces déclarations. Plus un adulte posera des questions orientées à un enfant, plus il y aura de risques que le récit ne corresponde pas à la réalité. “ Il faut se montrer très prudent vis-à-vis des paroles d’un enfant dont le parent attend des réponses à des questions volontairement posées sur d’éventuels abus. Dans les autres cas, pour les enfants de moins de six ans victimes d’abus sexuels, il y a beaucoup de chances qu’ils l’évoquent spontanément. Au-delà de cet âge par contre, l’enfant aura tendance à cacher les faits, soit parce qu’il aura peur d’être grondé, soit parce qu’il craindra le chantage auquel il a été soumis par son abuseur”, souligne le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez.

“Un enfant de moins de six ans abusé ‘en douceur’, sous forme de ‘jeu’, et non de manière brutale, ne tiendra pas sa langue malgré toutes les promesses que lui fera la personne qui a abusé de lui. L’enfant en parlera de manière spontanée au moment où l’adulte ne s’y attend pas et souvent lorsqu’une situation lui rappellera le ‘jeu’de l’adulte, lorsqu’il sera tout nu avant de prendre son bain par exemple. L’enfant brutalisé pendant l’abus sexuel adoptera, lui, un comportement de repli, d’évitement, il refusera par exemple de se déshabiller. Des signes qui devraient mettre la puce à l’oreille des adultes”, poursuit le spécialiste.

L’enfant de plus de six ans évitera quant à lui de se confier à ses proches. “Il manifestera plutôt des signes de pudeur excessive, refusera de se déshabiller en public, s’enfermera dans le silence et, parfois, aura aussi tendance à reproduire ce qu’il a vécu en brutalisant les plus petits que lui. Certains enfants abusés auront aussi parfois tendance à demander à des adultes s’ils veulent jouer avec son sexe, pour voir si les gestes qu’il a subis sont normaux ou pas”, ajoute le pédopsychiatre rappelant que la meilleure manière pour savoir si un enfant a été abusé, est la plus directe. “Il s’agit ici d’aborder naturellement le sujet avec l’enfant et non de l’inciter à répondre à des questions orientées”."

Un article de N.Ben.



Source : LA DERNIERE HEURE (14 décembre 2010)




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2 commentaires:

  1. Le mot abus est toujours et de plus en plus un souci. C'est une mauvaise traduction de l'anglais qui veut dire agression.
    On fait un abus d'alcool : la consommation d'alcool est permise et en abuser est cause de désagréments, mais la consommation d'enfants est interdite donc il ne peut y avoir d'abus.

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  2. Dans ce domaine, tout est mal nommé, mal compris. Bien entendu, on ne peut pas abuser d'un enfant parce qu'il faudrait encore qu'on puisse en user. Mais on abuse de sa propre sexualité sur un enfant, rétorquera-t-on. Pourquoi pas... On parle aussi d'abus ou de violence sexuelle: je ne crois pas que ces abus ou violences soient perpétrés à des fins sexuelles. Le sexe n'est que la forme que cette violence prend, l'objet véritable étant un abus de pouvoir, une prise de pouvoir sur un petit bout de femme ou d'homme qui ne peut opposer aucune résistance, en particulier quand l'agresseur est son père ou sa mère.
    Je n'ai pas grande expérience en matière sexuelle et cela m'intéresse peu, mais je ne vois pas en quoi les sensations physiques dérivées du viol d'un enfant seraient physiquement supérieures à celles dérivant d'un contact avec un adulte. La sexualité dépasse toutefois la seule sphère du physique: ce qui change, c'est la maîtrise exercée sur l'objet choisi. C'est parce que le pédophile ou le parent incestueux exerce une emprise sur ce bout de femme ou d'homme que la jouissance qu'il en retire est différente. C'est cet élément de pouvoir qui caractérise la sexualité du pédophile-un être qui souvent ne sait pas gérer les relations adultes, ou qui a besoin a tout le moins d'un autre type de rapport, comme cet homme qui regarde froidement un petit garçon violé par deux hommes de main sur une table de campagne. Jouit-il ? Non, et oui, mais d'une autre manière. Comment un homme adulte peut-il jouir du corps martyrisé d'une petite fille de quatre ou cinq ans ? Comment peut-on, jouir à masturber un enfant plus jeune encore ? La jouissance n'est plus de l'ordre physique: elle touche à la capacité d'un être humain de réduire un autre être humain en esclavage.

    Dans ce cas là, il y a bien abus, mais abus de pouvoir. Ce ne sont pas les fins qui sont sexuelles, mais les moyens d'humilier l'autre, de prendre contrôle de lui. Qu'il est facile de faire ce qu'on veut d'un enfant, une petite chose, une petite bête apeurée de laquelle on peut tout exiger si on sait s'y prendre, surtout si les parents sont d'accord ou absents...

    En ce sens là, il y a abus, mais pas abus sexuel au sens strict. L'abus peut être violent ou par manipulation, selon la personnalité de l'abuseur. Le violent jouit de sa poussée d'adrénaline, parce qu'il n'est pas toujours facile de rattraper l'enfant qui se sauve et de le maintenir au sol. Le manipulateur jouit de sa supériorité en termes d'expérience pour rendre l'enfant confus, le faire douter de soi-même et l'amener à se laisser faire comme un agneau, malgré la douleur, malgré le vague sentiment que quelque chose ne tourne pas rond, que le deal n'est pas en sa faveur. Sans rien dire encore de la dérision, du regard d'un groupe d'adultes tous occupés à salir ce corps infantile malgré les yeux terrorisés, incompréhensifs, puis distants: victime offerte qui peut parfois aller jusqu'à verser son sang sur l'autel de pierre. Le nec plus ultra, faire participer un enfant au sacrifice d'un autre enfant. La boucle est alors bouclée, mais il ne s'agit que de l'aboutissement d'un sadisme qui reste fondamentalement le même du papa aux mains balladeuses qui prend sa fille en couche pour un jouet à l'homme en blanc officiant à une cérémonie de mise à mort: la jouissance est dans le pouvoir exercé.

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