jeudi 25 novembre 2010

Envies

Comme envie de me faire du mal, de voir le rasoir sur ma peau

Comme la pointe d'un couteau sur la peau blanche d'un enfant qui se teinte de sang

Comme envie de trouer cette peau - la sienne, la mienne, la mienne en réparation de la sienne

Comme envie de crier: je ne t'ai pas tué

J'ai comme envie de pleurer parce que je ne peux pas croire

Comme envie de pleurer parce que je ne peux pas voir

Où est ma mémoire, où est cet enfant

Comme envie de voir le sang couler pour payer encore

Comme envie de vous rire au nez, d'être méchant

Comme envie de faire du mal, mais je n'ai pas le coeur

J'ai comme envie de souffrir pour croire que je souffre

J'ai comme envie de penser pour croire que je pense

J'ai comme envie...

Mais je n'ai pas mal, du moins je crois, du moins je ne sais pas

J'ai envie d'avoir mal pour déplacer la douleur

J'ai envie de dénouer la gorge - quoi de mieux que de la couper ?

J'ai envie de parler pour me croire vivant

Mais quelque chose me bloque, une grosse boule de douleur, une grosse boule de haine, une grosse boule de rancune, comme un testicule coincé au fond de la bouche

J'ai une grosse envie de ne plus être vulgaire, méchant, sale

Une grosse envie de ne pas dire ce que je dis, de ne pas voir ce que je vois, de ne pas penser ce que je pense

Envie de ne pas être là, ni là-bas, ni ailleurs

Comme une grosse envie de n'avoir envie de rien, juste effacer ce couteau, enfoncer cette lame

1 commentaire:

  1. peut-être quand on a pris l'habitude de se couper des ressentis à cause de la douleur insupportable, de cette sorte de mort psychique, on a envie de retourner aux sensations, même violentes car elle prouvent qu'on est vivant?

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