Comme envie de me faire du mal, de voir le rasoir sur ma peau
Comme la pointe d'un couteau sur la peau blanche d'un enfant qui se teinte de sang
Comme envie de trouer cette peau - la sienne, la mienne, la mienne en réparation de la sienne
Comme envie de crier: je ne t'ai pas tué
J'ai comme envie de pleurer parce que je ne peux pas croire
Comme envie de pleurer parce que je ne peux pas voir
Où est ma mémoire, où est cet enfant
Comme envie de voir le sang couler pour payer encore
Comme envie de vous rire au nez, d'être méchant
Comme envie de faire du mal, mais je n'ai pas le coeur
J'ai comme envie de souffrir pour croire que je souffre
J'ai comme envie de penser pour croire que je pense
J'ai comme envie...
Mais je n'ai pas mal, du moins je crois, du moins je ne sais pas
J'ai envie d'avoir mal pour déplacer la douleur
J'ai envie de dénouer la gorge - quoi de mieux que de la couper ?
J'ai envie de parler pour me croire vivant
Mais quelque chose me bloque, une grosse boule de douleur, une grosse boule de haine, une grosse boule de rancune, comme un testicule coincé au fond de la bouche
J'ai une grosse envie de ne plus être vulgaire, méchant, sale
Une grosse envie de ne pas dire ce que je dis, de ne pas voir ce que je vois, de ne pas penser ce que je pense
Envie de ne pas être là, ni là-bas, ni ailleurs
Comme une grosse envie de n'avoir envie de rien, juste effacer ce couteau, enfoncer cette lame
jeudi 25 novembre 2010
samedi 6 novembre 2010
Rêve
Sous le ciel étoilé, la terre est sombre, humide, froide. Les grains se pressent contre ma peau, la moiteur d'un ver sur ma jambe. Tout est silencieux ici. Là-bas, la maison illuminée danse, boit, rit. Tout est sombre ici. Un frôlement, le vent sur ma joue, une goutte à l'oeil.
Le regard fuit, le regard cherche.
La terre noire se tasse, se charge de l'eau de la nuit froide. Elle écorche la chair, elle respire et pousse.
Petite tête dépassant du sol, seule. Petit corps qui ne peut trembler, pressé qu'il est par la terre qui le ceint, qui le serre.
Petite tête seule dans la nuit, parmi les choux et les poireaux.
Le regard fuit, le regard cherche.
La terre noire se tasse, se charge de l'eau de la nuit froide. Elle écorche la chair, elle respire et pousse.
Petite tête dépassant du sol, seule. Petit corps qui ne peut trembler, pressé qu'il est par la terre qui le ceint, qui le serre.
Petite tête seule dans la nuit, parmi les choux et les poireaux.
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