Comment réconcilier sexe et amour: est-ce que l'amour repose sur cette fameuse alchimie du sexe, ce qui me pose problème, et si cette alchimie ne fait qu'y contribuer partiellement, ne pourrit-elle pas la pureté que je voudrais donner à ce sentiment ?
Qu'est-ce que le plaisir sexuel ? Purement physique ? Non, et pourtant... Je suis très confus mais, ce faisant, j'attends que mon corps me guide, ce qui me tire de nouveau vers le bas.
Quelle horreur! Pourquoi l'amour doit-il passer par là ? Mais que serait-il sans cela?
Questions, questions, mais pas de réponse.
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Bonsoir,
RépondreSupprimerJe m'identifie dans ce questionnement, qui me concerne particulièrement. Au travers de ma dernière relation amoureuse, le sexe a toujours été une partie délicate de notre relation. Alors qu'à certains moments cette alchimie était parfaite, à d'autre moments elle était impossible.
Si le sexe est si important dans la relation c'est sans doute parce qu'en plus d'être agréable lorsque tout se passe bien et d'être un moment de partage, il est valorisant pour soi comme pour l'autre: j'ai donné du plaisir, mais si j'ai pu le faire et si je l'ai fait avec plaisir c'est car l'autre est belle, aimée, et qu'elle aussi a su me donner du plaisir.
Comme toi j'ai eu de gros soucis à ce niveau, et qui ont fait à plusieurs reprises vaciller notre union. Car dans mes mauvais jours, l'impussance était incontrolable malgré toute la bonne volonté du monde, et incompréhensible pour ma partenaire. Et lorsque j'attendais que mon corps me guide, alors le sentiment de honte, d'impuissance ne faisaient qu'aggraver la chose. Ce n'est qu'après de longues discussions avec elle, qui très souvent me permettaient d'avancer dans mon travail sur moi, que peu à peu j'y reprenais goût.
Tu parles d'un sentiment pur, je trouve cette conception intéressante. C'est en effet ce sentiment si pur qui m'a permis d'établir un dialogue profond avec ma partenaire et que nous soyons si complices et fusionnels. Et c'est ce sentiment qui rend le sexe avec amour si différent du sexe bestial et impulsif.
Pour répondre à ta dernière question, je dirais que, et en particulier pour ceux comme nous qui y sont si sensibles, l'amour permet le sexe, dans une relation qui si elle est faite dans l'attention réciproque est constructive sur les plans relationnel et personnel. ET l'absence de sexe ou de libido témoigne chez l'un d'un profond mal-être et provoque chez l'autre la frustration au travers de la sensation de ne pas être désiré
(suite)
RépondreSupprimerje pense que l'idée de pureté et d'ailleurs le fondement de l'épanouissement ou non de la vie sexuelle puisque les problèmes apparaissaient à ce niveau dès lors que nous avions une dispute ou que je sentais qu'il y avait un non-dit, mais aussi lorsque j'avais des problèmes d'ordres scolaires ou relationnels. Je pense que ces domaines (problèmes dans le couples ou en dehors du couple) menaient à deux frustrations différentes mais qui avaient le même résultat. Dans le premier cas, j'avais l'impression que la relation charnelle serait basée sur une fausse relation de confiance, ou j'avais l'impression d'être dupé, ce qui me ramène surement à la manière dont la réalité de la sexualité m'a été exposée de manière biaisée autour d'une relation de confiance qui n'en était pas une. Dans l'autre cas, je pense que je me retrouve à nouveau projeté dans la situation qui a suivi le moment ou j'ai été abusé et ou j'ai réalisé que j'avais été abusé; c'est à dire dans une situation ou je ne savais plus comment déceler chez l'autre les signes qui faisaient que oui ou non tel ou tel individu était digne de ma confiance. Dans les deux cas, le je me sens abusé, au moment de passer à l'acte, ce qui me ramène au moment ou j'ai réellement été abusé, ce moment ou l'on ma enseigné que le sexe était subi, et ou il a été associé aux sentiments de honte, d'interdit, de tabou, de dégout, d'anormalité, et ou la relation sexuelle a proprement dite était contre-nature puisque d'une part elle était prohibée et d'autre part je n'avais plus le statut d'être humain ou d'être pensant, mais seulement celui d'outil de plaisir. D'où une impuissance à priori passagère, mais l'angoisse que cela se reproduise fait que justement elle se reproduit.
La seule manière pour moi de sortir de ce schéma était le dialogue, afin que je comprenne moi même pourquoi, ce jour là je n'étais pas parvenu à faire ce qui pourtant relève de la nature, et que je redonne un sens à ce qui est censé être le plus intime des partages.
La situation est un peu plus complexe pour moi. Oui, j'ai subi des abus de la part d'adulte, mais j'ai été victime d'une manipulation puissante de la part de ma mère qui a fait que j'ai consenti à des rapports sexuels que je n'aimais pas par amour pour cette mère qui, pour moi, était tout, et ce jusqu'à 18 ans. Même lorsque j'ai décidé de la quitter, je le faisais non pas parce que j'avais compris, mais parce que je voyais qu'elle se détruisait et que j'étais incapable de la "sauver" et, pis encore, que je risquais de chuter avec elle. Je me suis senti coupable d'avoir retiré mon épingle du jeu et de ne pas m'être condamné moi-même avec elle, bien que l'autre argument pour mon éloignement était le dégoût que je ressentais pour les contacts physiques dans des conditions ignobles.
RépondreSupprimerCe n'est qu'aujourd'hui que je me rends compte de cette manipulation.
tu as eu un courage exceptionnel de parvenir à sortir de cette manipulation. Ta mère se détruisait mais elle était déjà détruite depuis longtemps pour agir ainsi. elle t'entrainait dans sa chute car plus rien pour elle n'était important au niveau des valeurs.
RépondreSupprimeroui c'est avec l'éloignement qu'on arrive à comprendre la manipulation et je t'admire d'avoir eu la force d'en sortir alors que tu n'avais rien connu d'autre depuis ta naissance.
Sexe et amour?
RépondreSupprimerEn faisant du sexe un langage.
Si tu bredouilles, bredouilles, et remets à plus tard ton beau discours...
Parler se fait face à l'autre en le regardant.
Dans les yeux si possible, et l'humain a ceci d'exceptionnel par rapport à tous les animaux ou presque, qu'il peut copuler face à face...
Avant de se mettre à nu physiquement, il faut se mettre à nu psychologiquement. Là où il y a de la gène, il n'y a pas de plaisir...
Si le blocage persiste face à la personne, ou on décide d'avancer jusqu'à se sentir très en confiance avec cette personne, ou on décide de la quitter... à mon avis... Mais difficile vu les engagements en tout genre qu'on peut avoir pris, comme pour un boulot par exemple...
On peut également décider que l'amour se passe surtout dans les attentions d'affection verbales, les caresses, marcher la main dans la main, une complicité implicite, un clignement d'yeux... pourquoi faire une fixation sur le coït, alors que les sois-disant préliminaires sont peut-être au contraire des actes à faire constamment et que faire l'amour est juste un petit extra qu'on s'offre quand on le sent vraiment bien sans rien avoir plannifié, comme une heureuse surprise inattendue qui vient clore un très fort moment d'émotion se résolvant dans une relaxation des corps libérés et sereins...??????
Ce blog, c'est pour bredouiller. Bredouiller, cela me permets de faire sortir les choses pour ensuite les mettre en ordre, avec mes rythmes à moi. Je remercie tout ceux qui interviennent ici et qui m'aident à mettre de l'ordre, peu à peu.
RépondreSupprimerEn ce qui concerne le corps, ce n'est pas seulement avec le corps de l'autre que j'ai un problème, mais dans la relation à mon propre corps dont j'aimerais parfois bien me passer: c'est parce que je n'aime pas mon corps que j'ai un problème dans mes relations physiques avec l'autre - pas seulement le partenaire: je n'aime pas les poignées de main, les bises, les tapes dans le dos, être serré dans le métro, quelqu'un qui me souffle dans le dos.
Je vois bien ce que peut être la simplicité des rapports affectifs, d'autant plus que j'aime ce qui est simple, mais c'est là que le pédophile a frappé et a tordu mon être en créant des noeuds là où tout devrait être lisse, me laissant à bredouiller.
Oui Philippe, j'ai eu très longtemps un problème de non acceptation de mon "appendice sexuel" comme ne faisant pas partie de mon corps, pourtant je me sens mâle et ne suis attiré que par des femmes, donc je peux comprendre ça... Je trouvais à l'adolescence que s'embrasser sur la bouche était répugnant, etc...
RépondreSupprimerJe pense avoir subi un traumatisme étant très petit, mais ne m'en souviens pas. Je commence à en être presque quitte, et à avoir enfin (à 46 ans) une relation sereine avec mes parents... il était temps!
Le corps est un partenaire, je parle tout le temps au mien, je lui demande ce qu'il veut me dire, j'en prends soin, le cajole, j'essaye de ne pas trop le malmener, s'il me malmène je lui demande pourquoi, en faire un partenaire, pas un ennemi : difficile mais possible...
Pour être franc, cet "appendice" me fait honte, peut-être pour avoir assisté à des viols, peut-être parce que ma mère se moquait des hommes... peut-être aussi pour avoir subi des abus de la part d'hommes. J'ai peur de mes désirs vis hétérosexuels parce que s'il m'arrive de les exprimer au mauvais moment, je me sens comme un obsédé sexuel. J'ai peur d'exprimer des désirs homosexuels parce que je sais que ces désirs sont à retour à mon rôle d'objet. J'ai peur de chaque sensation physique qui me rend confus malgré tout l'amour que je peux démontrer par ailleurs.
RépondreSupprimerPhilippe, il me semble que le tout c'est dans un premier temps, de désassembler le puzzle, de déconstruire, de scinder entre :
RépondreSupprimer- la jouissance (son envie...)
- la souffrance (sa fuite...)
- la relation affective (le dialogue, le partage de sensation...)
Banir la jouissance. banir la souffrance.
Tout miser sur la relation. Parler sans jouissance de la jouissance, parler sans souffrance de la souffrance.
Ensuite recommencer à teinter la relation d'un peu de jouissance, dans le dialogue, dans l'expression, dans le fait de l'énoncer clairement au moment exact où l'envie apparaît,
énoncer dans le dialogue l'apparition de la souffrance, au moment où on sent quelle se manifeste, la décoder... Faire de la jouissance et de la souffrance un motif de dialogue conscient et pas après coup, le faire dans le présent, et pas au passé...
Pour ça : un partenaire de toute confiance est indispensable, et sa recherche peut être longue et laborieuse...
Mon petit grain de sel du jour...
Je n'ai pas encore trouvé ce partenaire, mais ne désespère pas... jamais... ou presque...
Difficile de trouver un partenaire comme celui-là... Et puis, vivre en couple signifie échanger: dans ce cas-là, l'échange a tendance à devenir unilatéral.
RépondreSupprimerPour ma part, je crois qu'il faut faire très attention à ce que l'on demande de la part du partenaire en veillant à ce que l'échange reste toujours dans les deux sens. Ma compagne a des besoins qui lui sont propres et nous en discutons régulièrement. Elle aussi trouve difficile de lutter contre les conséquences résultant du déficit d'attention, des conséquences qui vont loin personnellement et professionnellement.
La conséquence du déficit d'attention : plus grande encore que celle des abus sexuels, non?
RépondreSupprimerCelle qui vous fait croire qu'on vous aime pour ce que vous valez (un objet de désir sexuel) plus que pour ce que vous êtes (un être humain qu'on a envie d'aider à se construire, pour qu'il puisse avoir des relations harmonieuse avec son entourage)
J'ai un peu de mal à comprendre cette dernière intervention. Les conséquences du déficit d'attention ne sont pas pires, mais différentes. Quant au deuxième paragraphe, je ne comprends pas, désolé. Pourriez-vous éclairer ma lanterne ?
RépondreSupprimerOK. Je vais essayer de mieux m'expliquer...
RépondreSupprimerSe sentir vivre, c'est se sentir bien dans sa peau, par le seul fait que parmi les autres, on est reconnu comme un être humain qui à sa place et dont on tient compte de tout ce qu'il peut nous apporter et de tout ce que nous pouvons lui apporter. A partir du moment où la relation fondamentale parent-enfant a été tronquée par le fait que l'enfant a été "utilisé" comme un objet, et n'a reçu la justification de son existence que comme objet, et qu'en dehors de cela, on lui refuse d'exister, on fait preuve de déni de tout ce qu'il est en-dehors et on le manipule pour pouvoir subvenir à des besoins qui ne rencontrent pas ceux de l'enfant, l'enfant a l'impression de ne pas exister, de ne rien valoir...
Un enfant réellement aimé pour ce qu'il est, cet-à-dire quelqu'un qu'on apprend à grandir en harmonie avec son entourage et qui en apprend aussi à ses parents (la vérité sort de la bouche des enfants, il faut pouvoir les écouter, parce que les enfants éduquent aussi leurs parents), cet enfant-là va s'épanouir dans la relation d'amour parent-enfant, va avoir confiance en lui-même, en sa croissance vers une vie adulte sereine et accomplie.
Il y a à mon avis une différence fondamentale en un humain qu'on utilise, et un être humain dont on attend un enrichissement mutuel par le respect d'un dialogue qui permet la construction d'une relation harmonieuse, d'un échange, de paroles, d'attentions, d'amour véritable...
Un enfant qu'on utilise est une jeune pousse qui grandit avec les déformations que l'adulte lui fait subir. Il n'y a plus de "moi-même" dans l'arbre une fois adulte parce que tout le corps de cet arbre a été tordu dans un sens ou dans l'autre, au gré des manipulations de l'agresseur. On trouve ainsi toute une série de noeuds, d'embranchements improbables, de zones mortes ou les feuilles ne pointent pas, et des racines totalement absentes ou découvertes, hors de leur élément. La seule façon pour cet arbre de se rendre compte de son anormalité est de confronter sa difficulté à vivre, voire à être, à l'apparente facilité des autres à vivre et à être, à leur incroyable légèreté et fadaise, comme si les autres ne savaient pas ce qu'il peut en coûter de rester vivant, comme s'ils ne s'étaient jamais posé la question de l'intérêt à rester vivant.
RépondreSupprimerNous ne sommes pas des arbrs, bien sûrs, et nous pouvons redresser les choses dans une certaine mesure.