"L'insomnie est faite de la conscience que cela ne finira jamais, c'est-à-dire qu'il n'y a plus aucum moyen de se retirer de la vigilance à laquelle on est tenu. Vigilance sans aucun but. Au moment où on y est rivé, on a perdu toute notion de son point de départ ou de son point d'arrivée. Le présent soudé au passé, est tout entier héritage de ce passé; il ne renouvelle rien. C'est toujours le même présent ou le même passé qui dure. Un souvenir - ce serait déjà une libération à l'égard de ce passé... Cet exister n'est pas un en-soi, lequel est déjà la paix; et il est précisément absence de tout soi, un sans-soi."
"La conscience est le pouvoir de dormir."
"C'est un grand paradoxe: un être libre n'est déjà plus libre parce qu'il est responsable de lui-même."
"La solitude n'est pas tragique parce qu'elle est privation de l'autre, mais parce qu'elle est enfermée dans la captivité de son identité, parce qu'elle est matière. Briser l'enchaînement de la matière, c'est briser le définitif de l'hypostase. C'est être dans le temps. La solitude est une absence de temps."
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c'est ardu !
RépondreSupprimerQui a dit que la philosophie est aisée? Ceci dit, il est vrai que les philosophes français et allemands ont pour ainsi dit choisi de se rendre encore plus incompréhensible que nécessaire dans certains cas, mais cela en vaut le coup. Réfléchis sur cela : "Le présent soudé au passé, est tout entier héritage de ce passé; il ne renouvelle rien. C'est toujours le même présent ou le même passé qui dure."
RépondreSupprimerLe présent devrait être coupure d'avec le passé et pro-jet (se jeter en avant) vers un avenir - donc, non pas un "être en soi", mais un "être hors de soi" ("être pour soi" chez Sartre), ou un "ex-sister" (se poser en dehors). En restant soudé au passé, c'est l'existence qui est niée, parce qu'incapable de détachement. Le pouvoir de dormir, d'insuffler une coupure au passé en sélectionnant et en faisant du passé une "histoire" dans laquelle certains éléments sautent, cette conscience est libératrice de l'exister. La conscience devient pouvoir de se raconter alors, créatrice du temps subjectif.
A l'être-en-soi virtuellement éternel parce que figé hors de la conscience, et donc du temps et de l'existence, s'oppose l'existant qui n'est plus éternel, mais un éternel commencement, et non pas recommencement qui ne serait pas renouvellement, mais répétition.
La capacité d'oubli de la conscience était déjà perçu comme une force créatrice par Nietzsche. Ce n'est qu'avec Freud qu'on a perdu ce filon philosophique.
Va au-delà des mots pour comprendre et laisse aller ton intuition: je suis sûr que tu comprendras la portée de cette pensée. pour moi, cela représente une petite libération de l'héritage sartrien.
c'est plus clair avec tes explications mais je en peux répondre directement (= sans réfléchir) comme je le fais d'habitude.
RépondreSupprimerun petit début de réponse... avec mon intuition
juste une sorte de sentiment de révolte avec cette phrase : "le present soudé au passé..."
mon sentiment de révolte c'était de dire "non ca n'est pas vrai , il se renouvelle..."
je ne dis pas que j'avance spécialement chaque jour mais j'ai le sentiment que chaque jour est nouveau même si le soir j'ai les mêmes problèmes quasiment inchangés.
comme la phrase de churchill " le succes consiste à aller d'échercs en échecs avec le même enthousiame" je l'ai mise sur facebook cette phrase me parle : un peu comme si je continue alors que tout s'écroule et j'ai toujours le même enthousiame si on veut, à penser que tout va finir par s'arranger.
mais moi -aussi- je me réfugie beaucoup dans le sommeil justement et le sommeil est toujours une coupure qui méne obligatoirement à autre chose, moins d'angoisse par exemple.
et si il le faut je prends un lysanxia
parce que moi j'ai une immense confiance dans le sommeil !c'est quasiment magique- pour moi il remet mes idées en place, et même parfois j'ai des envies de dormir n'importe où et n'importe quand, c'est une vraie contrainte, libératrice car ca emporte sur le moment les angoisses ingérables.
j'ai décidé que le sommeil est mon refuge.
donc ça marche.
mais c'est sûr que le sommeil est aussi une fuite et que ca serait mieux le dessin dans l'optique d'avancer...
Le sommeil de la conscience n'est pas vraiment le sommeil physiologique: il s'agit plutôt de la capacité de la conscience de suspendre son activité pour ne pas se laisser submerger par le flux des données de la conscience. Pour que la conscience puisse garder un semblant de maîtrise sur le flux des données perceptives et réflectives, il faut qu'elle puisse s'en abstraire. Tout comme la mémoire devient un handicap lorsqu'elle mémorise tout jusqu'au moindre détail, la conscience perd toute capacité créatrice si elle ne réussit pas à se détacher de son contenu.
RépondreSupprimercomment trouver ou même créer le juste milieu et retrouver la capacité créatrice?
RépondreSupprimerLa conscience est créatrice, créatrice de sens. C'est pourquoi rejeter la conscience du traumatisme revient à refuser de donner un sens à la vie: on soustrait à la capacité créatrice de la conscience la possibilité de modeler quelque chose de nouveau à partir de nos plaies. Il n'y pas d'effort dans cette forme de création, à part le seul effort de conscience: la conscience est création.
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