lundi 11 janvier 2010

Réponse aux derniers commentaires

Notre vie ne vaut rien: on nous prend, on joue avec ce corps d'enfant, on satisfait ses besoins d'adulte sans que l'enfant ne comprenne rien à cette jouissance, zt puis on laisse l'enfant plein de ce sperme, épuisé, confus, douloureux. On regarde ce petit recroquevillé avec dégoût, on s'essuie sur lui comme sur un paillasson, et on pense à autre chose. On verse l'aumône de quelques sucreries, pour certains.

Et moi je reste là, sans comprendre, sans être compris ni par les grands, ni par les enfants, ni par moi-même. Ma mémoire de robot n'enregistre pas tout, n'enregistre pas ce qui est humain. Puis le jeu revient, l'enfant humain, confus et dans l'angoisse de la prochaine fois.

25 l'ont eu: pas mal, belle réussite, mais quelle réussite vaut contre "ça" ? Il y a peut-être erreur sur la personne ? Est-ce que je méritais de passer ce diplôme ? Et pourtant, passer un diplôme n'a rien de mystique et les résultats se moquent bien de ce qu'on a vécu enfant. 25% de réussite à un examen, c'est peu, et tu es dans le lot, donc bravo.

On va y arriver, Nath, mais arriver à quoi: dis-toi plutôt que nous y sommes déjà arrivés, que si nous sommes là aujourd'hui, et pas dans un asile, c'est que nous sommes forts. Et pourtant, nous ne sommes pas comme les autres: il y a un vide de sens en nous parce que nous avons eu à faire avec quelque chose d'incompréhensible: non pas l'Incompréhensible avec un "l'" et une majuscule, mais avec un adulte qui prend son pied au dépens d'un être incapable de comprendre dans son corps et dans sa tête: incompréhensible relatif à un degré de maturité, donc, mais incompréhensible au sens le plus absolu du terme tout de même. La plupart des gens n'ont jamais rien connu d'absolument incompréhensible.

Cet inconpréhensible est devenu une sorte de trou noir qui engloutit tout le sens dans notre existence, à moins que nous ne réussissions à nous accrocher à la "réalité réelle", un enfant, un compagnon, un travail, n'importe quoi de suffisamment solide susceptible non pas nécessairement de donner un sens à notre existence, mais de justifier toute source éventuelle de sens en nous, malgré tout encore présente en dépit de la folie, de la rage, de la peur, de la honte, de la salissure, de la douleur d'avoir mal et de ne plus avoir mal.

Mais le trou noir restera toujours là, tapi, à nous attendre au détour, nous rappelant que nous devrons toujours lutter pour donner un sens à la vie, c'est-à-dire construire de façon active une existence affective et objective qui ait ses sources de satisfactions, un droit à exister. Nous sommes ainsi ramenés à l'eessentialité de la nature humaine, comme si l'abus avait dépouillé l'existence de tous ses atours pour nous ramener au fondement même de l'humanité, car nous luttons contre l'inhumain, la déshumanisation. Nous avons été machine à sexe, quelles que soient les justifications ou auto-justifications de nos bourreaux, de la chair fraîche. C'est contre la déshumination qu'il nous faut nous battre, l'origine de toute existentialité. Mourir, c'est perdre son soi, ne plus être, ne plus avoir à lutter, mais ce n'est pas, paradoxalement, ne plus souffrir: la mort n'est pas, essentiellement parlant, absence de souffrance: l'absence de souffrance est une conséquence secondaire. La mort n'est pas une réponse à notre douleur. Céder, pour nous, c'est renoncer au droit à exister en tant qu'iindividu: je rêve qu'on me tue, et non pas de me tuer, même s'il m'est arrivé de vouloir me tuer. La déshumanisation aurait été complète si les amants de ma mère m'avait tué au lieu de m'humilier et de me laisser en vie, avec cette humiliation. C'est eux qui avaient la solution en main, me tuer. Etrange délire, j'imagine. Sans doute ne serez-vous pas d'accord avec ces pérégrinations mentales. Je ne sais pas moi-même si je ne suis pas en train de divaguer totalement. Et pourtant, c'est d'être tué ou d'avoir été dont je rêve, et non pas de me tuer.

dimanche 10 janvier 2010

Pourquoi ?

Pourquoi on ne m'a pas tué.

Rien d'autre ce soir.

J'aimerais être mort, qu'on m'ait tué après m'avoir usé.

mercredi 6 janvier 2010

L'invention de soi, J.C. Kaufmann

1. L'identité est une construction subjective.
2. Elle ne peut cependant ignorer les "porte-identité", la réalité concrète de l'individu ou du groupe, matière première incontournable de l'identification.
3. Ce travail de malaxage par le sujet se mène sous le regard d'autrui, qui infirme ou certifie les identités proposées.

mardi 5 janvier 2010

Récapitulatif des images

Ce qui suit est une liste d'images récurrentes. Il ne s'agit pas de "souvenirs": je ne peux pas jurer sur l'honneur que ces scènes ont un jour eu lieu. Si on me le demandait, ma réponse serait qu'il s'agit de cauchemars inventés par une imagination peut-être pervertie, mais en tous les cas malsaine.

Un petit garçon étalé nu sur une table au milieu d'adultes, honteux.

Un petit garçon aux toilettes avec un monsieur, fellation.

Un enfant sur la banquette arrière d'une voiture.

Une petite fille cachée sous un lit de fer de belle hauteur.

Un sexe de chien et un garçon.

Un enfant nu dans le froid d'hiver.

Un garçon étendu à côté d'un homme doux, tous les deux nus.

Un garçon sautant par-dessus un lit pour fuir un homme nu le poursuivant.

Un garçon cherchant désespérément à danser avec maman pour ne pas être seul avec d'autres.

La tête d'un petit garçon entre des cuisses de femmes.

Des sexes d'hommes dans la bouche ou la main d'un garçon.

Une rivière de nuit.

Une pièce avec une grande table et des enfants.

Un garçon au milieu d'hommes nus dans une pièce toute blanche.

Un adolescent dans la forêt tiré par les pieds par deux hommes.

Des mains, beaucoup de mains.

Odeur d'alcool, de cigarette, de sueur.

Les jambes droites d'une femme, petite de taille.

Les yeux d'une femme derrière ses lunettes.

Des pièces sombres avec plein de corps.

Une chambre avec une petite fenêtre, un grand lit au milieu, beaucoup de monde.

Une chambre d'enfants, je crois, avec ce lit haut déjà mentionné. Des enfants qui attendent avec angoisse.

Des bouches sur des lèvres d'enfant.

Un homme, grand, maigre, avec moustache, portant une petite fille (6-8 ans ???) sur un bras.

Beaucoup d'ambiances bruyantes, d'adultes ivres.

Pas ou peu de visages, sauf le grand homme maigre. Des parties de corps, tous détachés les unes des autres.

Vêtements de campagne, les pantalons surtout.

Un garçon avec les yeux résolument dirigés vers le bas: pas un regard levé.

Grand trou dans la forêt - de la boue, de l'eau, de la boue, de l'eau. Peau boueuse, peau froide. Viol dans la boue.